JUDAISME, CHRISTIANISME, ISLAM :
FILIATIONS
ET CONFLITS
1
Moïse, Jésus, Mahomet
11
Torah, Nouveau Testament, Coran
111
La Bible juive
1111 Pour les juifs
1112 pour les chrétiens
1113 Pour les musulmans
1114 Pour les historiens
112 le Nouveau Testament
1121 Pour les chrétiens
1122 Pour les juifs
1123 Pour les musulmans
1124 Pour les historiens
113
le Coran
1131 Pour les musulmans
1132 Pour les juifs
1133 Pour les chrétiens
1134 Pour les historiens
12 Moïse, Jésus, Mahomet.
121 Moïse
1211 Pour les juifs
1212 Pour les chrétiens
1213 Pour les musulmans
1214 Pour les historiens
122 Jésus
1221 Pour les chrétiens
1222 Pour les juifs
1223 Pour les musulmans
123 Mahomet
1231 Pour les musulmans
1232 Pour les juifs
1233 pour les chrétiens
1234 Pour les historiens
2
Théologies
21 Iahvé, Dieu, Allah
211 Iahvé
212 Dieu
213 Allah
22 Le péché originel
23 la fin des temps
24 L’au-delà
3
le rapport à autrui
31 les rapports Homme/Femme
311 Dans le judaïsme
312 Dans le christianisme
313 Dans l’islam
(Note sur l’homosexualité)
32
les rapports à autrui
321 Entre croyants
322 Entre croyants et non-croyants
323 La question de la violence
3231 Dans le judaïsme
3232 Dans le
christianisme
3233 Dans l’Islam
324 Eléments d’histoire
3241 Le christianisme et les juifs
3242 Le christianisme et les musulmans
3243 L’Islam et les juifs et les
chrétiens
(note sur l’esclavage)
33 religions et politique
331 Judaïsme et politique
332 Christianisme et politique
333
Islam et politique
Introduction
Le titre de la conférence comprend le
mot «filiation» puisque les juifs, les chrétiens, les musulmans se considèrent tous comme des descendants d’Abraham (ou d’Ibrahim)
Mais ces
arrière-petits-enfants sont très différents les uns des autres.
Ils n’ont
pas les mêmes :
·
croyances
·
rites
(circoncision, baptême, mariage, obsèques)
·
calendriers
: On est en 5775 pour les juifs, en 2015
pour les chrétiens, en 1437 pour les
musulmans.
·
Symboles (Etoile
de David, Croix, Croissant)
·
fêtes
·
prières
·
clergés
·
lieux
de culte
·
villes
sacrées
·
pèlerinages
·
règles
de nourriture
·
processions
·
chants
·
peintures
·
….etc…etc
Le mot « conflits », lui, indique
que les rapports entre les trois religions, et les rapports au sein de chacune
d’entre elles, ont été marqués par des affrontements tout au long de
l’histoire.
Voici
une photo du Tombeau des Patriarches à Hébron en Cisjordanie qui me paraît
résumer mon propos :
Le monument
est visité par les juifs, les chrétiens et les musulmans mais la salle est
divisée en deux, avec des fenêtres blindées, suite à l’attentat, qui avait fait
une trentaine de morts, commis par un colon juif contre des pèlerins musulmans.
Deux préalables
avant de commencer :
1 La
définition du croyant de chaque religion
Afin d’anticiper les remarques, voire les
critiques, qui me seront faites lors du débat qui suivra la conférence,
remarques du genre : « vous essentialisez les croyants »,
« vous en faites une caricature … », « Moi qui suis chrétien, je
ne me reconnais pas dans ce que vous avez dit des chrétiens…je tiens à préciser
ce que j’entends par juif, chrétien, musulman.
Je
définirai le croyant (juif, chrétien, musulman) comme une personne qui croit
que ce sont les paroles de Dieu qui ont été révélées dans les textes qu’il
considère comme sacrés, la Torah, les Evangiles, Le Coran.
Cette définition
est une définition « opératoire » par rapport au sujet que je me suis
donné. Elle ne prend pas en compte la complexité et la grandeur d’une croyance
religieuse pour chaque individu. Elle est une abstraction, un « idéal-type »
comme aurait dit Max Weber, pour mieux comprendre le réel.
Pour mieux faire comprendre cette méthodologie, je ferai la comparaison
suivante : L’Harpagon de Molière permet
de comprendre l’avarice mais les avares
dans la réalité sont plus complexes.
·
Qu’est-ce qu’un Juif ?
Les
nazis en donnaient une définition raciale. Le rabbinat contemporain en donne
une définition « ethnique » considérant qu’être juif, c’est être
l’enfant d’une juive.
J’en
resterai à la définition religieuse.
Etre juif, c’est
adhérer à la « Shema», la profession de foi juive :
« Ecoute Israël,
le Seigneur est notre Dieu, le Seigneur est un. Tu aimeras Iahvé de tout ton
cœur, de toute ton âme, de tout ton pouvoir »
C’est croire à ce que Dieu a dit
à Moïse.
« Moi, je suis ton Dieu qui
t’a fait sortir de la terre d’Egypte, de la maison des esclaves : il n’y
aura pas pour toi d’autres dieux devant ma face. »
·
Qu’est-ce qu’un chrétien ?
Etre chrétien, c’est adhérer au « Symbole
de Nicée »
« Je crois en un seul
Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, de l'univers
visible et invisible.
Je crois en un seul Seigneur, Jésus-Christ,
le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles ; il est Dieu, né de
Dieu, lumière, née de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu. Engendré, non pas
créé, de même nature que le Père, et par lui tout a été fait. Pour nous les
hommes, et pour notre salut, il descendit du ciel ; par l'Esprit-Saint, il a
pris chair de la Vierge Marie, et s'est fait homme. Crucifié pour nous sous
Ponce Pilate, il souffrit sa passion et fut mis au tombeau. Il ressuscita le
troisième jour, conformément aux Écritures, et il monta au ciel ; il est assis
à la droite du Père. Il reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les
morts et son règne n'aura pas de fin.
Je crois en l'Esprit Saint, qui est
Seigneur et qui donne la vie ; il procède du Père et du Fils (du père pour les
orthodoxes). Avec le Père et le Fils, il
reçoit même adoration et même gloire ; il a parlé par les prophètes.
Je crois en l'Église, une, sainte,
catholique (universelle pour les protestants) et apostolique. Je reconnais un
seul baptême pour le pardon des péchés. J'attends la résurrection des morts, et
la vie du monde à venir. Amen. »
·
Qu’est-ce qu’un Musulman ?
Etre musulman, c’est adhérer aux cinq obligations
dont la plus importante est
-
La
profession de foi
« Il n’y a de Dieu qu’Allah
et Mahomet est son prophète »
Suivi par le respect
-
De
la prière
-
Du
ramadan
-
De
l’aumône
-
Du
pèlerinage à La Mecque
Deuxième
remarque:
Je vais citer les textes des trois livres
des religions.
Pour le non-croyant (cad l’athée ou
l’agnostique) ou pour le croyant d’une religion vis-à-vis de celle qui n’est
pas la sienne, ces textes n’ont aucun caractère divin mais ont un statut de
texte littéraire ou historique.
Le croyant, lui, peut avoir deux modes de
lecture vis-à-vis du livre de sa religion : soit une lecture « littéraliste »
(comme on dit «au pied de la lettre »), soit une lecture
« contextualiste » (il tiendra compte du contexte historique dans
lequel le texte a été écrit, de la symbolique, de la rhétorique
… en somme, « il en prend et il en laisse »)
Prenons le cas de la
consommation du porc qui est interdite dans la Torah et le Coran. Un « littéraliste »
considèrera que c’est une loi absolue. Un « contextualiste »
considèrera que c’est une règle qui correspond à une période où le mode de
conservation de la viande de porcs posait des problèmes et que donc le croyant
peut s’affranchir éventuellement aujourd’hui de cette règle.
Je citerai les textes tels qu’ils sont écrits avec les
références (je ne les invente pas !) mais je ne prends pas partie sur le
mode de lecture que chacun doit avoir.
.
Plan
1 Moïse,
Jésus, Mahomet
2 Théologies
3 Le rapport
à autrui
La vie des fondateurs
est connue d’abord grâce à des textes religieux dits « canoniques »
c’est-à-dire choisis par l’autorité religieuse dominante dans chaque
religion : le Temple de Jérusalem pour les juifs, l’Eglise Romaine pour les
chrétiens, les califes, successeurs de Mahomet, pour l’Islam.
Ces textes
sont la Torah, le Nouveau Testament, le Coran.
On peut accéder à d’autres sources
d’information par des textes non-canoniques (par exemple les textes « apocryphes »
pour les chrétiens) et des textes d’historiens ou de membres des autres
religions, mais ces textes sont peu abondants.
Je vous propose de voir le rapport de chacune
de ces religions avec ces textes et le
point de vue contemporain de la recherche historique.
11 Torah, Nouveau Testament, Coran
On parle à propos du judaïsme, du
christianisme, de l’islam de « religions du livre». C’est un point de vue erroné puisque
toutes les religions ont des livres : l’hindouisme, le bouddhisme, le
sikhisme …..
Quelques
préalables avant d’étudier les textes :
·
Ce
n’est pas par la lecture d’un texte que l’on se convertit à une religion (pas
plus que l’on ne devenait communiste par la lecture du « Capital »)
·
Les
croyants peuvent avoir un rapport lointain avec les textes, le rapport le plus
fréquent étant avec les textes choisis par le clergé.
·
Comme
nous ne lisons en général ni l’hébreu, ni le grec ni l’arabe, nous avons accès
aux textes par des traductions.
·
Les
traductions ont toujours posé des problèmes
-
Dans son Evangile, Mathieu fait référence à
une citation d’Isaïe : « la vierge concevra et enfantera un fils »
Mat 1 21. L’original en hébreu dit
« alma », « jeune femme », et les traducteurs de la
septante ont traduit par « parthénos » cad « vierge ». L’existence
de la Vierge Marie est-elle due à une erreur de traduction ?
-
Les
évangiles parlent des « frères « de Jésus. Sont-ils des frères,
demi-frères, cousins, disciples ?
-
Le
chameau qui ne passe pas dans le chas de l’aiguille est en fait une
« corde » ce qui est plus compréhensible.
-
Le
Coran est intraduisible selon les musulmans
111La
Bible juive
111
La Bible juive
1111 Pour les juifs
1112 pour les chrétiens
1113 Pour les musulmans
1114 Pour les historiens
Bible juive
= Tanakh = ce que les chrétiens appellent l’Ancien Testament
1111 Vue par
les juifs
Elle est le texte
sacré des juifs.
C’est une bibliothèque de livres rédigés
sur plusieurs siècles, avec une grande diversité de contenu.
Torah (=Pentateuque : Genèse, Exode,
Lévitique, Nombres, Deutéronome) / histoires (Josué, juges, rois) / vies des prophètes/
contes (Esther, Jonas, Job)/ prières (psaumes) / philosophie (proverbes,
sagesse de Salomon , ecclésiaste)/
poésie (cantique des cantiques)
1112 Vue par
les chrétiens
Le christianisme est à
l’origine une dissidence juive.
Jésus se présente comme un rénovateur de la
religion juive. Dès l’instant où la religion chrétienne s’est différenciée de
la juive, deux attitudes vis-à-vis de la Bible juive étaient possibles pour le christianisme soit :
-
la séparation,
donc le rejet par les chrétiens de la Bible. C’était la position
de Marcion (vers 140) qui pensait que le Dieu des juifs n’était pas le Dieu
de Jésus. Marcion a été rejeté par l’église dominante qui a proposé la deuxième
solution, c’est-à-dire :
-
une
réinterprétation de la Bible.
Elle est devenue l’«AncienTestament »
parce qu’Il y a, pour les chrétiens, dans le texte des prophéties annonçant la
venue de Jésus comme Messie.
Une grande
partie des épisodes de la vie de Jésus est rattachée à une prophétie de la Bible.
Naissance Esaï 14 passion
Résurrection Daniel 12 2….
Pour les chrétiens, c’est le
reflet de la vérité.
Pour les non-chrétiens, c’est le
résultat d’une ‘rédaction confondante d’application’ effectuée par les
évangélistes pour convaincre les juifs que Jésus est bien le Messie.
La Bible est importante pour la tradition
chrétienne (surtout protestante) et sur le plan artistique.
1113 Vue par les
musulmans
On constate :
-
La présence
d’histoires bibliques dans le Coran (Moïse, Noé, Abraham, Salomon…) mais ce sont des histoires qui ne correspondent pas au texte biblique : différence
de chronologie (Marie= sœur de Moïse), retour des juifs en Egypte (II 58)….
-
Adam,
Noé, Moïse, Abraham, Salomon .. sont présentés comme des prophètes qui
annoncent Mahomet
-
Des
accusations contre les juifs qui ont déformé les textes (Tahrif), en
particulier, Esdras.
En conséquence, la Bible est interdite dans
les pays musulmans, avec l’argument imparable : si elle est en accord avec
le Coran, pourquoi la publier? Si elle est
en désaccord, pourquoi la publier ?
Le Coran est présenté comme supérieur à la Bible, celle-ci n’étant
qu’un témoignage humain selon les musulmans, alors que le Coran est la parole Dieu.
1114 Vue par les
historiens
Elle a été rédigée sous le contrôle du Temple de Jérusalem.
Elle a été écrite en Hébreu puis traduite en
grec (la Septante) et en latin pour les chrétiens par St Jérôme (la Vulgate)
Les exégètes distinguent des périodes
d’écriture :
Yahviste
X siècle
Elohiste
850-750
Deutéronomiste
715- 710
Sacerdotale 587- 538
La Bible est un texte d’« histoire théologique » : Le schéma est le
suivant : Quand le peuple juif
est fidèle à Iahvé, tout va pour le mieux. Sinon, ce sont les épreuves,
la guerre, l’exil …
112 Le Nouveau Testament
112 le Nouveau Testament
1121 Pour les chrétiens
1122 Pour les juifs
1123 Pour les musulmans
1124 Pour les historiens
Rédigé en
grec.
Il
comprend :
Les
évangiles qui racontent la vie de Jésus : ce qu’il a
fait (miracles ….), ce qu’il a dit (paraboles….), ce qui lui est arrivé (passion,
résurrection….)
+actes des
apôtres+ épîtres de Paul+ épîtres d’auteurs divers + apocalypse de Jean
Ces textes
ont été réunis dans un « canon » par l’église de Rome au deuxième
siècle en rejetant les textes dits « apocryphes ».
1121 Vue par les chrétiens
Ces textes
sont la vérité de la révélation.
1122 Vue par les juifs
C’est
un témoignage sans valeur, Jésus étant un faux prophète.
1123
Vue par l’Islam
-
Jésus
est un prophète
-
La
Vérité a été falsifiée par St Paul, en particulier sur la nature du ‘Paraclet’.
Pour les chrétiens, c’est le St Esprit. Pour les musulmans, c’est Mahomet.
Le Nouveau Testament est interdit
dans les pays musulmans.
1124 vue par
les historiens
Evangiles : Textes rédigés en grec à
partir des années 70 pour des communautés chrétiennes dispersées dans le bassin
méditerranéen.
Les épîtres de Paul ont été rédigées dans
les années 50.
113 Coran
113
le Coran
1131 Pour les musulmans
1132 Pour les juifs
1133 Pour les chrétiens
1134 Pour les historiens
1131 Pour les musulmans
-
Parole
divine transmise à Mahomet. Allah a dit
à Mahomet : « Récite le Coran »
-
D’après
la tradition musulmane, le Coran a été recueilli oralement et par écrit (sur
des omoplates de chameau, des peaux, des tablettes…)
-
Recension
des textes par Othman et création d’un « canon » coranique.
- contenu
Sourates composées de
versets
Composition décousue
Louanges à Dieu
Exhortations aux croyants
Préceptes moraux
Définition de rituels
Règles de comportement
Règles juridiques
Descriptions du paradis
et de l’enfer
Anathèmes contre les
infidèles
Appels à la guerre
sainte
Histoires tirées de la Bible
(Moïse, Noé, Joseph..)
Obscurités
Le Coran a
entrainé trois débats au sein de l’Islam :
-
La
question du Coran incréé ou créé ?
Le Coran incréé aurait été dicté à Mahomet. Il a existé de toute éternité. Il est donc
indiscutable.
Mahomet est un « enregistreur », un
« haut-parleur » (comme on transfère sur une clé USB un fichier d’ordinateur)
La thèse du Coran créé
donne un rôle actif à Mahomet et le texte peut être discuté.
Les Mutazilites ont défendu la thèse du
Coran « créé » au IX siècle avec le califat de Al –Mamoun (833- 848)
Dans l’émission de Mordillat-Prieur, on entend
un chercheur musulman qui dit : « je suis croyant et le Coran est la
parole de Dieu. Mais en tant que chercheur, je vois bien que le Coran est
composite et a été écrit et modifié sur une longue période. Je constate la
nature historique du texte mais je reconnais la validité de la révélation.
Simplement, la parole divine est passée par l’intermédiaire de Mahomet qui est un homme vivant dans un certaine période historique. Il est donc
possible de discuter du Coran. »
D’une certaine façon, c’est la reproduction contemporaine de la position
des mutazilites.
Mais le successeur de
Al-Mamoun, Al- Muttawattil (821- 868) a défendu la thèse du Coran « incréé »
qui est devenu aujourd’hui la thèse dominante en Islam. Cette thèse s’appuie
sur le hadith : « Celui qui interprète le Coran selon son opinion
personnelle aura sa place en enfer » Hadith Dieu une enquête p 76
-
La
question des versets abrogés :
Certains versets sont considérés
comme abrogés par d’autres versets ou par des hadiths.
Quelles sont les règles de l’abrogation ?
Les versets les plus récents
abrogent-ils les plus anciens ? Est-ce que c’est leur contenu spirituel
qui est déterminant ?
La question est débattue en Islam puisqu’il
existe une « science de l’abrogeant et de l’abrogé ».
Si on prend le
critère chronologique ce sont les versets de Médine, plus politiques et
guerriers qui abrogent les versets de La Mecque plus mystiques.
-
Versets
sataniques
Ils sont dans la sourate 53, parfois
non publiée dans certaines éditions.
Ils font référence à « Trois sublimes déesses dont
l’intercession est souhaitée »
S’agit-il d’une reconnaissance du polythéisme ?
Pour certains savants musulmans, ces
versets ont été soufflés par Satan, ce qui pose deux problèmes :
Comment se fait-il
que Dieu a laissé Satan agir ?
Y a- t-il d’autres
versets sataniques ?
Je ne répondrai pas à la question vu ce qui est arrivé à
Salman Rushdie.
1132
Vue par les juifs et les musulmans
Texte sans aucune validité divine.
1133
Coran et recherches historiques
contemporaines
- L’existence du Coran est attestée 70 ans après
la mort de Mahomet.
-
On a des difficultés pour déchiffrer le texte à cause de la transcription.
Les premiers manuscrits sont en Scriptio
defectiva cad sans voyelles, les textes servant d’aide-mémoire.
Exemple :
"L
rsn d pls frt st tjrs l mllr " .
On
pourrait interpréter cette phrase comme étant :
-
La raison du plus fort est toujours la meilleure,
-
Le raisin du plus fort est toujours le meilleur,
-
La raison du plus fort suit toujours le meilleur.
Il faut attendre les
années 850 pour avoir une « scriptio plena » en Iran.
-
Quelle et la langue originelle du Coran ?
Pour
les musulmans, c’est l’arabe.
Or,
un chercheur dont le pseudonyme est allemand (pour des raisons de sécurité) Luxenberg
fait l’hypothèse qu’une partie du Coran
a été rédigée en syro-araméen.
Si on fait cette hypothèse des passages
obscurs du Coran s’éclairent :
Par exemple, le verset 23
de la sourate 19 écrit à propos de la Vierge Marie :
« L’ange Gabriel lui dit : Ne
t’attriste pas. Ton seigneur a mis au- dessous de toi un ruisseau »
Luxenberg traduit :
« Ton seigneur a
rendu ton accouchement légitime »
Selon Luxenberg, le Coran
est, pour une partie, à l’origine, un livre liturgique syro-araméen.
Il a été complété par des textes
issus de la Torah, de l’Evangile des Hébreux et de propos attribués à Mahomet,
ce « bricolage » étant effectué sous le contrôle du pouvoir politique
musulman sur unlongue période.
Conclusion à propos des textes :
La Torah est le livre sacré des juifs.
Chrétiens et musulmans font référence à la
Torah mais, pour les chrétiens, c’est un texte réinterprété et pour les
musulmans un texte falsifié.
Pour les
chrétiens, le Nouveau Testament est la vérité.
Le Nouveau
Testament est rejeté par les juifs. Les musulmans considèrent qu’il a été falsifié.
Le Coran
est rejeté par les juifs et les chrétiens.
12 Moïse, Jésus, Mahomet
Nous allons examiner le point de vue de
chaque religion sur ces fondateurs et ensuite le résultat des recherches
historiques contemporaines.
121 Moïse
1211 Pour les juifs
1212 Pour les chrétiens
1213 Pour les musulmans
1214 Pour les historiens
121 Moïse
1211 Pour
les juifs
Nous avons tous l’image de Charlton Heston
dans les « Dix commandements » de Cecil B de Mille.
C’est le prophète libérateur de son peuple, réduit
en esclavage en Egypte, qui l’emmène vers la Terre Promise et qui reçoit
le Décalogue.
1212 Pour
les chrétiens :
C’est
la même chose. Il faut signaler que Jésus est représenté dans les Evangiles comme
revenant d’Egypte, donc comme un nouveau Moïse.
1213 Pour
les musulmans
Il est très présent dans le Coran comme prophète
punissant les juifs pour leur infidélité.
1214 Pour les historiens
Je
rappelle le point de vue des historiens Finkelstein Silberman dans la
« Bible dévoilée ».
-
aucun document égyptien ne décrit les événements (Mais si c’est une défaite, c’est normal que les égyptiens n’en parlent pas !)
-
A l’époque
censée être celle de Moïse, la Palestine est une zone contrôlée par les
égyptiens
-
Il n’y a aucun indice archéologique dans le Sinaï
-
Les lieux décrit dans Josué correspondent à ceux de
la Palestine du VII siècle
-
existence dès le néolithique de peuples en
Palestine ne mangeant pas de porcs. Le
peuple d’Israël est peuple autochtone.
Moïse est, selon eux, un personnage
légendaire créé à partir du souvenir
d’un peuple, les hyksos, expulsés au XVI siècle d’Egypte avec en supplément des souvenirs
de migrations périodiques venues
d’Egypte en Palestine.
Dans
un dossier du Monde des Religions, le grand rabbin Michel Guggenheim dit à
propos de ces recherches : « Ces affirmations ne me font pas
sursauter. Chacun est libre d’imaginer ce qu’il veut. Mais le peuple
juif croit depuis des générations à ce qui est écrit dans la Torah et s’y
tient. La Torah est d’origine entièrement divine ».
Note : le grand
rabbin a raison de dire que les historiens « imaginent », mais il
oublie qu’ensuite, les historiens cherchent des preuves pour valider ce qu’ils
ont imaginé
122 Jésus
122 Jésus
1221 Pour les chrétiens
1222 Pour les juifs
1223 Pour les musulmans
1224 Pour les historiens
1221 Jésus pour les chrétiens
C’est Dieu le Fils dans la Sainte Trinité.
Il s’est incarné pour mourir sur la croix et il est ressuscité.
Il est venu
affirmer une seule loi :
« Tu aimeras le seigneur de tout ton cœur
de toute ton âme, de toute ta pensée. Tu aimeras ton prochain comme toi- même,
de ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes » Mathieu 22 36 40
1122 Jésus
pour les juifs
- blasphémateur : « Le Père et moi
sommes un » J 10 30
- faux prophète
- imposteur
- séducteur
- magicien
- fou
- fils naturel d’un soldat romain (Pandera ou
Panthéra) selon le Talmud
Il existe aujourd’hui un courant « judéo-chrétien » très
marginal qui considère Jésus comme pleinement, seulement juif.
1123 Jésus pour
les musulmans
Cf les
émissions de Prieur et Mordillat.
-
Isa :
personnage hors de l’espace et du temps, fils de Marie, nouvel Adam, Marie est la
sœur d’Aaron (donc de Moïse) ; il est né sous un palmier, il a parlé dès
sa naissance, il a fait des miracles (Création d’oiseaux en argile à qui il
donne vie, il fait descendre une table servie)
qui sont des miracles de puissance.
-
La Trinité
est composée du Père, du Fils, de la Vierge Marie.
-
Il
prêche l’unité de Dieu : « ne dites pas trois »
-
Il
annonce la venue de Mahomet
-
Il
n’est pas Dieu : le Coran rejette les dogmes de la Trinité et de l’Incarnation
-
Il
n’est pas crucifié. Simon de Cyrène ou un treizième disciple ou Judas ont été
crucifié à sa place. Il n’est ni mort, ni ressuscité.
-
Il
reviendra à la fin des temps et il sera témoin de la résurrection.
Le Jésus
« musulman » est très différent du Jésus chrétien.
1124 Jésus pour les historiens
Tous
les historiens considèrent qu’il y a une part de légende et de vérité
historique dans les Evangiles. Le
problème, c’est la proportion : pour certains il y a beaucoup de vérité (Jean
–Christian Petitfils, Max Gallo, Benoit XVI), pour d’autres, il y a beaucoup de
légende (surtout en ce qui concerne la résurrection !) (Ernest Renan,
Emmanuel Carrère, Prieur et Mordillat.. )
123
Mahomet
123 Mahomet
1231 Pour les musulmans
1232 Pour les juifs
1233 pour les chrétiens
1234 Pour les historiens
1231 Mahomet
pour les musulmans
Sa vie est connue
grâce à la Sunna (paroles et actes de Mahomet) telle qu’elle est présentée
dans des biographies essentiellement
celle de Ibn Ishaq qui s’inspire de Ibn Isham plus de deux siècles après la mort de
Mahomet. Ses paroles recueillies sont les hadiths.
-
Les
témoignages sont considérés comme authentiques grâce à la « fiabilité »
de la chaîne des témoins.
Il est le
-
« Récitateur »
du Coran
-
« Sceau des prophètes »
-
« Beau
modèle » qu’il faut imiter.
La tradition musulmane le présente comme
illettré pour insister sur le caractère divin du Coran. Il est probable que
l’auteur (ou les auteurs du Coran) a eu
une capacité hors du commun pour « relire » la Torah et les évangiles
afin de créer une nouvelle religion.
1232 Mahomet
pour les juifs
Faux prophète
1233 Pour
les chrétiens
-
St
Jean Damascène en 750 le présente comme un faux prophète. L’Islam est
la « Cent unième hérésie »
-
Il
est présenté dans les textes chrétiens comme un hérétique, un imposteur, un chef de guerre, un assassin, un polygame, pour résumer, c’est Satan.
1234 Mahomet
pour les historiens
Je fais référence aux
travaux de :
-
Alfred
–Louis de Prémare : Les fondations de l’histoire. Entre écriture et
histoire
-
Edouard-Marie
Gallez : Aux origines de l’Islam
Ces chercheurs appliquent
des méthodes modernes de l’histoire : archéologie, numismatique, épigraphie,
linguistique et étudient de nouveaux textes de l’époque, mais pas de tradition
musulmane (textes araméens, syriaques, arméniens…)
La première attestation de Mahomet date de 685.
Le mot musulman apparait en 691.
-
En
640 : Jacob d’Edesse signale des raids en Palestine de tribus arabes
- fin VII : Le Patriarche Sébéos signale
dans l’« Histoire d’Héraclius » des batailles en 614,621 ,634 entre arabes et
byzantins
-
En
644 : Controverse entre le patriarche jacobite Jean I et l’émir Amour Bar
Sad
Pas de référence au Coran
Arguments de l’émir sont ceux de la religion judéo
-nazaréenne
-
Hypothèse
historique du judéo-nazaréisme messianique.
Qui sont les judéos-nazaréens ?
C’est une secte religieuse qui
pratique des rites juifs mais qui croit en Jésus, homme juste, non crucifié, non
ressuscité qui reviendra à la fin de temps.
Jésus est appelé Isa. Ils sont
polygames, pratiquent la circoncision, ne boivent pas de vin.
Leurs croyances sont les
suivantes : ils pratiquent la Guerre Sainte en vue de reconquérir Jérusalem
pour reconstruire le Temple, ce qui permettra le retour du Messie Jésus, la
conquête du monde, la victoire de la vraie religion.
Or
Leur présence est
attestée en Syrie et la Tribu de Mahomet était implantée en Syrie
De plus, la Sunna,
atteste l’existence d’un oncle de Mahomet, Waraqua qui est qualifié de « nazaréen »
dans les textes musulmans et dont on dit que « quand il est mort, la
révélation s’est arrêtée »
Prémarre et Gallez envisagent l’hypothèse historique suivante :
Mahomet est un chef de guerre de tribus
arabes rallié au projet judéo-nazaréen.
Ses partisans conquièrent Jérusalem et on a l’attestation d’une
reconstruction du Temple entre 634-650.
Comme le retour de Jésus ne se
produit pas, les califes, en particulier Abd Al Malik mettent en forme la
prédication de Mahomet.
Il faut comprendre, d’une certaine façon, que l’historien est comme un
inspecteur de police faisant une enquête pour découvrir un meurtrier ! (le
maître des historiens ce ne devrait pas être
Hérodote mais Sherlock Homes voire
Hercule Poirot !)
Les réactions des
musulmans fondamentalistes à ces thèses sont violentes avec deux arguments
-
Prémarre
et Gallez sont catholiques
-
C’est
un « beau roman » (= réactions du rabbin à la « Bible
dévoilée »)
Les recherches historiques
ont été pour les religions un objet de rejet :
-
Spinoza
fut mis à l’écart de la communauté juive car il doutait du caractère divin de
la Bible.
-
Richard
Simon au XVII, oratorien, fut l’objet de la haine de Bossuet car il niait que
Moïse ait écrit l’Exode. Alfred Loisy fut excommunié au début du XX siècle pour
ses conclusions sur le Nouveau Testament.
-
Les
institutions islamiques dans les pays musulmans répriment les chercheurs qui ne
sont pas « dans la ligne » si bien que les recherches scientifiques
sur l’Islam se font en occident (surtout en Allemagne et aux Etats-Unis)
L’église catholique a attendu trois siècles
avant d’accepter la libre recherche sur les textes. Espérons que cela prenne
moins de temps pour l’Islam.
Conclusion sur les fondateurs
Moïse est retenu comme prophète par les trois
religions.
Jésus est Dieu pour les chrétiens.
Il est
rejeté par les juifs comme faux prophète.
Il
est reconnu comme prophète par l’Islam.
Sa mère était vierge. Il reviendra à la fin des temps. Mais, il n’est pas Dieu le Fils au sein de la
Trinité. Il n’est ni mort, ni ressuscité.
Pour les juifs et les chrétiens, Mahomet
est un faux prophète.
La
personnalité des fondateurs est décisive pour les religions en particulier le
christianisme et l’Islam. Jésus et Mahomet sont des mystiques au charisme
extraordinaire (divin selon les croyants) mais
Jésus= juif, prédicateur, pacifiste, de formation
rabbinique, pauvre, célibataire, en opposition avec le clergé juif, qui se
présente comme le fils de Dieu et qui annonce la fin des temps et la venue du
royaume de Dieu.
Mahomet : chef
de tribu en lutte avec les religions implantées dans le Moyen Orient à
l’époque. C’est un chef religieux et un chef de guerre. En cela, il est plus
proche de Moïse que de Jésus.
21 Iahvé, Dieu, Allah
211 Iahvé
212 Dieu
213 Allah
22 Le péché originel
23 la fin des temps
24 L’au-delà
I
Iahvé, Dieu,
Allah ont des traits communs :
-
éternels
-
uniques
-
masculins
-
célibataires
(il n’y pas de Mm … pas de scènes de ménage comme dans l’Olympe!)
-
tous
puissants
-
créateurs
du ciel et de la terre
-
ils
édictent des lois
-
ils
révèlent leur message
-
ils
jugent à la fin des temps
-
ils
sont assistés par des anges
-
ils
sont combattus par le diable
211 Iahvé
-
divinité
des juifs
Iahvé est
·
un
dieu de l’alliance (voire « contractuel ») :
« Mais si tu n’obéis
pas à la voix de Iahvé, ton Dieu, toutes les malédictions que voici t’atteindront »
Dt 28 15
Ce n’est pas un Dieu
personnel mais le Dieu du peuple juif.
Les juifs sont le peuple élu, choisi par
Iahvé pour être le prêtre de tous les peuples.
·
Guerrier : voir le Livre de Josué
·
Jaloux :
voir l’épisode du « Veau d’or »
·
sévère
- Peine de mort : blasphème, sorcellerie,
adultère, viol, outrage au père, travail le jour du shabbat
-
Onan : « son action déplut au seigneur qui le fit aussitôt mourir»
-
Cham est maudit parce qu’il a découvert la nudité de son père Noé et il devient
l’ancêtre du peuple noir réduit en esclavage
·
cruel
- Abraham et Isaac
·
tatillon :
règles du Deutéronome
613 commandements : 365 interdits +248 recommandations
Simplifications :
Décalogue
1 Dieu
unique
2 pas
d’idoles
3 ne jure pas
4 souviens toi du Shabbat
5 honore des parents
6 tu ne tueras point
7 ne soit pas adultère
8 ne vole pas
9 ne soit pas faux témoin
10
ne convoite pas le bien d’autrui
Lois noachides (Noé) pour les non-juifs
Justice
Pas de blasphème
Rejet idolâtrie
Pas d’inceste ni d’adultère
Tu
ne tueras point
Tu
ne voleras pas
Tu ne feras pas souffrir
les animaux
·
Dieu
proche
-
« Yahvé parlait à Moïse face à face comme
on parle à un ami » Exode 33 11
- Jacob :
« J’ai vu Dieu » Genèse 32 54
31
-
Job : « Mes yeux t’ont vu » Job
42 5
-
« Mon
peuple, que t’ai-je fait ? En quoi je t’ai fatigué ? » Michée 6 3
·
Dieu
de plus en plus personnel et aimant
-
« Avec
une amitié sans fin, je te manifeste ma tendresse » Esaï 54 8
-
« Je te fiancerai à moi pour toujours par
la justice, l’amour et la tendresse » Osée 2 21
Conclusion : Iahvé : Dieu de l’alliance
= Dieu contractuel’ de plus en plus
personnel
212 Dieu
-
Divinité
des chrétiens
-
Dieu
universel (pas seulement d’Israël)
-
Dieu
individuel
-
Un
Dieu sévère
A propos de Capharnaüm :
« Au jour du jugement, le pays de Sodome et de Gomorrhe sera traité moins
durement » Mathieu 10 14
L’enfer : « il y aura des pleurs et
des grincements de dents »
« Feu éternel »
-
Dieu
en trois personnes : Trinité
Dieu le Père :
« Tu es mon fils bien aimé » Marc 9 7
« Moi et le père
nous sommes un »
question théologique : hiérarchie ou égalité ? problème posé
par l’ arianisme
:
place du St Esprit et la querelle avec l’orthodoxie (querelle du Filio que)
-
Dieu
d’amour qui s’est fait homme
Mystère de l’Incarnation.
La question
théologique : rapport nature
humaine/nature divine : conflits catholiques avec les nestoriens et les monophysites
-
Dieu
qui a souffert pour nous ;
-
Dieu
ressuscité
-
Une
théologie complexe
Les divisions théologiques au sein du christianisme ont
surement facilité l’expansion de l’Islam qui est théologiquement plus simple.
Conclusion : Dieu qui
nous aime et qu’il nous faut aimer
213 Allah
-
Divinité
des musulmans
-
Universel
-
Dieu
unitaire (pas de Trinité, Chrétiens sont qualifiés d’ « associationnistes »)
-
Dieu
de pouvoir (Islam=soumission)
-
Dieu
lointain
Différence Iahvé : Episode
Massah Méribah : Les Israëlites
morts de soif demandent à Iahvé « Donne-nous de l’eau à boire »
« Yahvé est-il au
milieu de nous oui ou non ? » Exode 17 1 7
( d’où la punition
vis à vis de Moïse : il n’entrera pas dans la terre promise)
« Allah
ne discute pas »
-
Dieu
proche :
« Nous sommes plus près de lui
que la veine de son cou « 50 16
« Dieu se place entre
l’homme et son cœur » 8 24
mais c’est une
proximité de surveillance
« Il est celui qui entend et
voit parfaitement » 42 11
-
Dieu
miséricordieux mais qui fait beaucoup
de références à l’enfer : feu éternel, eau bouillante.
-
Autres qualificatifs : un, clément, tout puissant,
Saint, vivant, éternel, sage, instruit, juste, équitable, aimant, bienfaisant,
indulgent, celui qui avilit, celui qui fait mourir, le vengeur…
-
Un
Dieu qu’il faut craindre
« Craignez
Dieu de toutes vos forces : écoutez, obéissez et faites l’aumône dans
votre propre intérêt » 64 16
Conclusion : Allah est un Dieu
qui fait preuve de ‘ transcendance orageuse’
Conclusion
Dieu est tout puissant
/créateur du ciel et de la terre / législateur’/juge
mais
Pour
les juifs, c’est un Dieu qui fait alliance avec le peuple juif. Il y a une
proximité entre lui et son peuple.
Pour les chrétiens, c’est un Dieu
d’amour qui sacrifie son fils pour sauver l’humanité.
Pour les musulmans, c’est un
législateur lointain mais miséricordieux.
Exemples : attitudes dans la prière
Juifs : debout (cf mur des lamentations)
Chrétiens : à genoux, en demande
Musulmans : prosternation
Pour compléter, examinons 3 questions
théologiques complémentaires :
22 Le péché originel
• juifs : non
• musulmans : non. C’est
le diable et non Eve qui pousse Adam au péché.
• chrétiens : Tertullien /St
Augustin : centre de la théologie chrétienne : Jésus été offert en
sacrifice pour le pardon
23 La fin des temps
231 Juifs
Il y aura les douleurs de
l’enfantement du retour du Messie avec les guerres de Gog et Magog et la
bataille d’Armaggedon.
On verra
Le retour du Messie, descendant
de David
La reconquête de Jérusalem
La libération peuple juif
La soumission des nations
La reconnaissance universelle de Dieu
La résurrection
Le jugement dernier
232 Chrétiens
La Fin du monde est proche.
Elle est décrite dans l’Apocalypse de Jean
Il y aura
Le retour de Jésus à la droite du Père
La résurrection des corps
Le Jugement dernier qui ouvre les portes du paradis et de l’enfer
233 Islam
Fin du monde proche hadiths)
Lutte entre l’Antéchrist et le Mahdi
Retour de Jésus
victoire de la vraie religion
jugement dernier
conclusion:
* traits
communs
- un « sens » :
création +histoire+ révélation unique + épreuves+ combats + retour de Dieu +résurrection
+jugement dernier (pas de vision cyclique
comme dans l’hindouisme)
* différences :
- scenarios différents
- victoire de la « vraie » religion c’est-à-dire
« de la sienne »
24 L’au-delà
241 Juifs
Il n’y a pas trace « d’au-delà »
dans la Torah. Dans les textes ultérieurs, l’au-delà ressemble au
« schéol » grec c’est-à-dire un lieu obscur où tout est ombre et
poussière. L’ecclésiaste écrit « un chien vivant vaut mieux qu’un lion
mort ».
Du temps de Jésus, les saducéens ne croient
pas à l’au-delà contrairement aux pharisiens.
A la fin du
premier siècle de l’ère chrétienne, la doctrine présente la fin des temps, le
jugement dernier et le paradis et l’enfer.
242 Chrétiens
Le paradis est un lieu de béatitude
éternelle, de communion avec Dieu
En enfer :
« il y aura des cris et des grincements des dents »
243 musulmans
-En enfer,
il y a du feu et de l’eau bouillante
Je
signale que l’enfer coranique est pour ceux « qui ne croient ni à Allah ni
à son prophète » quelque-soit par ailleurs leurs vertus.
- Le paradis est fréquemment décrit par Mahomet
(sourate 56…)
« Nous leur donnerons en abondance des
fruits, les viandes qu’ils désireront, des vierges toujours vierges ». LII 22
Je n’ai pas trouvé, Mesdames,
d’avantages spécifiques pour vous !
Accord :
l’existence d’un au-delà/ Résurrection/ jugement dernier/enfer ou paradis
31 Les rapports
homme/femme
32 Les rapports
à autrui
321 Rapports entre croyants
322 Rapports croyants/non-croyants
323 La question de la violence
324 Eléments historiques
33 religions et
politique
31 Les rapports Hommes /femmes
31 les rapports Homme/Femme
311 Dans le judaïsme
312 Dans le christianisme
313 Dans l’islam
(Note sur l’homosexualité)
Bible : Sarah, Esther, Déborah, Ruth
Evangiles : Marie, Marie-Madeleine
Coran : Myriam (=Marie)
311 Bible
Il existe deux versions
de la création de la femme dans la Bible.
Dans le ‘Iahviste,’ elle est créée à partir
d’une côte d’Adam. Bossuet la définira finement comme ‘un os surnuméraire’.
Dans l’’Héloïste’, « Dieu les créa homme
et femme ».
- « Tu enfanteras avec douleur et
tes désirs te porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi » Genèse 3
1 6
-
Les filles ont le droit d’être vendues par leur père. Exode 21 7
-
Elles sont considérées comme du butin de guerre Deutéronome. 21 10 13
- Des
hommes de Sodome demandent à « connaître » les anges logés par
Loth. Loth leur dit : « Non,
mes frères ne faites pas de mal. Voici, j’ai deux filles qui n’ont pas connu
d’homme. Laissez- moi vous les amener et vous leur ferez ce qui vous
plaira » Genèse XIX
-
Dieu n’intervient pas pour sauver la fille de Jephté alors qu’il sauve
Isaac.
- Etude de la Torah interdite d’où prêtrise refusée
aux femmes
- Les femmes ne doivent
pas porter des vêtements d’homme (ce sera une des causes de la condamnation de Jeanne
d’Arc)
- Je signale enfin dans la kabbale juive
l’existence d’une première femme d’Adam, Lilith répudiée pour cause de
désobéissance.
Règles
de mariage
-
Moïse était marié et Salomon polygame
(700 épouses, 300 concubines. Rois 11)
Le
mariage avec un coreligionnaire est obligatoire.
-La
monogamie s’impose peu à peu.
-
Le divorce, qui est en réalité une répudiation est possible. Pour les femmes, il
est possible en cas d’impuissance du mari.,
-Les
rabbins peuvent se marier.
La femme a une situation subordonnée par rapport à l’homme (comme dans
toutes les sociétés antiques. Dieu adopte-t-il les préjugés de l’époque ?
312 Nouveau Testament
- Jésus ‘féministe’ : Il a des amies femmes. Ce sont les femmes qui annoncent
la résurrection. Il pardonne à la femme adultère Il se fait laver les pieds par
une femme de « mauvaise vie ».
Il n’y a pas d’affirmation de la
supériorité masculine dans les Evangiles. L’attitude de Jésus est porteuse d’une
possibilité d’égalité ontologique (en tant qu’« être »)
Par contre, on lit chez St Paul :
-
« La
femme a été faite pour la gloire de l’homme tandis que l’homme a été fait pour
la gloire de Dieu » Corinthien 11315
-
« Le
chef de tout homme, c’est le Christ. Le chef de la femme, c’est l’homme »
-
statut religieux
inférieur : pas de prêtrise d’où un Vatican masculin.
Règles du mariage
-
Jésus est
célibataire, St Pierre est marié (St
Paul Co 19)
-
La monogamie
est la règle (sauf pour Charlemagne)
-
Il n’y a pas
de divorce (opposition Jésus/Moïse)
-
Les curés
catholiques sont non mariés contrairement aux popes et aux pasteurs
La
femme idéale dans le christianisme est la Vierge Marie qui est à la fois vierge
et mère. Le christianisme demande à la femme, comme dans le judaïsme, d’être une
épouse et une mère.
313 Coran
- Les musulmans
présentent l’Islam comme un progrès pour les femmes : droit à l’héritage, pas
d’éliminations des filles à la naissance, polygamie limitée.
Mahomet est présenté dans la Sunna comme un mari
adorable qui fait preuve de bonté, de tempérance et de patience.
Le Coran affirme une
inégalité « ontologique » entre l’homme et la femme.
« Les hommes sont
supérieurs aux femmes en raison des qualités par lesquelles Dieu a élevé
ceux-là au- dessus de celles-ci » IV38
« Les femmes ont des
droits équivalents à leurs obligations, et conformément à l’usage. Les hommes
ont cependant une prééminence sur elles. Dieu est puissant et juste » 2 228
« J’ai
regardé le paradis et j’ai trouvé que les pauvres gens formaient la majorité
des habitants; j’ai regardé en enfer et j’ai vu que la majorité des habitants
étaient des femmes. » (récit d’Imran bin Husain, Bukhari LIV 464)
-
Cette
inégalité entraîne une inégalité juridique.
« Dieu vous commande dans le
partage de vos biens de donner au fils mâle la portion de deux filles »
Dans un procès, le témoignage d’une femme vaut
la moitié d’un témoignage masculin.
Les violences
maritales sont justifiées :
« Vous réprimanderez celles dont vous avez à craindre
la désobéissance ; vous les battrez » 4 38 p 96
Règles
du mariage :
La
Polygamie (=polygynie) est autorisée. (Mahomet : 11 veuves + 48 concubines)
Il a épousé Aicha qui avait 6 ans et a consommé le mariage lorsqu’elle
avait neuf ans.
L’adultère
est puni.
« Vous
infligerez à l’homme et à la femme cent coups de fouet à chacun. Que la
compassion ne vous entrave pas dans l’accomplissement de ce précepte de Dieu.
Que le supplice ait lieu en présence d’un certain nombre de croyants. » 24 2 p 302
Le
divorce est admis ce qui est le plus souvent une répudiation. La demande de divorce
pour les femmes est possible, mais difficile de fait (le cas le plus admis est l’impuissance
du mari).
Les
imams peuvent se marier.
Les femmes ont donc un
statut inférieur dans la religion (pas d’imam femme) et dans le droit. (cf législations Iran et Arabie Saoudite)
inégalités sociales: les pays musulmans sont
les pays dans lesquels les inégalités H/F sont les plus grandes
« La
femme est l’égale de l’homme mais pas dans tous les domaines » recteur Boubakeur
Conclusion 1 en ce qui
concerne le mariage
Il y a dans les trois
religions des points communs
·
sainteté : le mariage se fait
sous l’oeil de Dieu
·
virginité (de la femme)
·
fidélité
·
maternité
mais
aussi des différences
·
monogamie/polygamie
·
existence du divorce ou non
·
clergé : mariage /célibat
conclusion 2
Dans les trois religions, les femmes ont un
statut religieux et social inférieur à celui des hommes.
Si on définit le féminisme comme le
souhait de l’égalisation des statuts entre l’homme et la femme, les religions ne
sont pas « féministes ».
(l’homosexualité )
Condamnation générale sous le terme
« sodomie »
« Quand un homme
couche avec un homme comme on couche avec une femme, ce qu’ils ont fait tous
les deux est une abomination ; ils seront mis à mort, leur sang retombe
sur eux « Lévitique 20 13
« Lorsque vous
trouvez deux hommes accomplissant le péché de Loth, mettez- le à mort, le
passif comme l’actif » Hadith
Il n’y a aucune référence
dans les Evangiles.
Les trois religions ont
des positions communes hostiles au mariage homosexuel.
En ce qui concerne l’homosexualité
féminine, aucun texte n’y fait référence.
Y
aurait-il un inconcevable pour Dieu ?
32 Les rapports à autrui
32
les rapports à autrui
321 Entre croyants
322 Entre croyants et
non-croyants
323 La question de la violence
3231 Dans le judaïsme
3232 Dans le christianisme
3233 dans l’Islam
(note sur
l’esclavage)
324 Aspects historiques
3241 Chrétiens et juifs
3242 Chrétiens et musulmans
3243 Musulmans et
juifs/chrétiens
« Autrui » désigne le membre de
la communauté religieuse à laquelle on appartient mais aussi tout être humain.
Pour
les religions, les rapports à autrui sont réglés par la loi divine. Il n’y a pas de morale hors de la religion.
La règle de l’amour du
prochain est présentée dans les trois religions :
·
judaïsme
« Tu aimeras ton prochain comme
toi-même » Lévitique 19 18
« Si ton ennemi a
faim, donne- lui à manger : s’il a soif, donne- lui à boire » Exode 25 21-22
·
Christianisme :
« Aimez vos ennemis et priez pour
ceux qui vous persécutent » Mathieu 5 43-47
·
Islam :
« Repousse le mal par le
bien » 23 96
Les trois religions présentent des règles
pour les rapports humains fondées sur la bonté, l’hospitalité, le pardon, l’humilité,
l’honneur.
321 Rapports des Croyants entre eux
Ils sont caractérisés par
quatre traits
-La solidarité
-La responsabilité
-La coercition
-La violence
-
La
solidarité : les croyants sont frères. Cette solidarité se traduit par la
justice, la bienfaisance, la droiture, l’entraide, l’hospitalité, la charité,
l’aumône.
-
La
responsabilité : le croyant est responsable devant Dieu et devant sa
communauté parce qu’il peut la mettre en danger vis-à-vis de Dieu par son
impiété éventuelle.
-
Coercition :
cette responsabilité entraîne un contrôle de la communauté sur l’individu et le
rejet de l’impie, de l’hérétique et de l’apostat. Toutes les religions ont
lancé des anathèmes. Il n’est pas question de tolérance vis-à-vis du déviant.
-
La
violence
Il y a des appels de Moïse, de
Jésus, de Mahomet à la vengeance divine
vis-à-vis des « injustes »
Iahvé :
« Pour celui qui
blasphème l’Eternel, il doit être mis à mort, toute la communauté devra le
lapider » Lévitique 24 16
« Que chacun de vous, s’arme de son
glaive. Immolez chacun son frère, son
ami, son parent » Exode32 28
Mise à mort de l’apostat dans
l’islam.
Les pratiques de violence
sont générales à l’égard des « injustes », impies, hérétiques et
apostats
l’expulsion de la
communauté (Spinoza)
l’exil pour Averroes
la torture
(l’inquisition)
la mort : juifs tués par
Moïse après sa descente du Sinaï parce qu’ils ont adoré le veau d’or, existence
des bûchers (Montségur, Giordano Bruno, Savonarole,
Michel Servet….), décapitations et
crucifixions en terre musulmane …
322 rapports entre croyants et non-croyants
·
Christianisme
Dans la parabole du « bon
samaritain » celui-ci, considéré par le judaïsme dominant comme
non-juif, aide un homme victime de bandits. Ils sont donc des « prochains »
bien que n’appartenant pas à la même religion.
Jésus mange avec des pécheurs, rend
visite à des collecteurs d’impôt, se lie d’amitié avec
des femmes
de mauvaise vie…
St Paul :
« Ne formez
pas avec les non-croyants un attelage disparate ».
« Quelle association peut-il y avoir
entre le bien et le mal ? » Paul Co 2 6 14 156
·
L’islam
« J’ai mes œuvres et
vous avez les vôtres : point de disputes entre nous »
« . Dieu nous
réunira tous, car il est le terme de toute chose. » 42 14 P 414
« Ceux qui croient,
ceux qui pratiquent le judaïsme, ceux qui sont chrétiens ou sabéens, ceux qui
croient en dieu et aux derniers jours, ceux qui font le bien : voilà ceux qui
trouveront leurs récompenses auprès de leur Seigneur. Ils n’éprouveront aucune
crainte, ne seront pas affligés » 2 62
« A Dieu appartient le levant et le couchant ; de
quelque côté que vous vous tourniez, vous rencontrerez sa face »
2 109 p48
Mais plus loin il est écrit
« Tournez- vous vers la plage de l’oratoire sacré »
2 139 p 51
Le second abroge le
premier.
« Soyez bons et équitables à partir du
moment où ils ne font pas preuve d’hostilité » 60 8 (que veut dire
hostilité ?)
Le Coran dit
« nulle contrainte en religion » mais la totalité du verset est la
suivante :
« Nulle contrainte en religion ! Car
le bon chemin s’est distingué de l’égarement. Donc, quiconque ne croit pas
au Taghout tandis qu’il croit en Allah saisit l’anse la plus solide qui ne
peut se briser. »
Tâghoût
=
désigne tout ce qui est adoré en dehors d’Allah
L’ensemble
de ce verset fait bien ressortir qu’il n’y a pas de contrainte … pour ceux qui
se soumettent à l’Islam.
«O croyants,
ne formez de liaisons intimes qu’entre vous : les infidèles ne
manqueraient pas de vous corrompre » 1 14
« O croyants, ne prenez pas d’amis parmi
les incroyants » 4 143
« Se lier d’amitié avec des incroyants,
c’est prendre le parti des ennemis de Dieu » Coran 60 1 4
« Le culte de celui qui recherche une
religion en dehors de l’islam n’est pas accepté » 3 85
« Dieu a transformé en singes et en porcs
ceux qu’il maudit » 5 60
Débat
IX siècle
Singes
= descendants des juifs ?
Hadith : Interrogation de Mahomet :
Les souris boivent le lait de brebis pas le
lait de chameau. C’est également le cas des juifs. Les souris sont- elles des juifs punis par
Allah ?
323 la question de la
violence
-
Il
y a de la violence dans les textes religieux
comme il y en a dans l’Iliade, l’Odyssée,
la Chanson de Roland et les pièces de Shakespeare.
- Il faut distinguer la violence
‘descriptive’ (qui est un constat) de la violence ‘prescriptive’ (quand le
texte préconise son utilisation)
3231 Dans le judaïsme
« Dans les villes de
ces peuples où l’Eternel ton Dieu te donne le pays en héritage, tu ne laisseras
la vie à rien qui respire » Deutéronome 20 16
Psaumes 137 9
« Heureux qui saisit les enfants et les écrase sur le roc »
Dans les Nombres (chap 31
1718 )
« Maintenant
tuez tout mâle parmi les petits enfants et tuez toute femme qui a connu un
homme en couchant avec lui »
On trouve dans Josué, Samuel, Isaïe
des appels à l’extermination des peuples vivant en Canaan.
Hors de la Terre Sainte, les textes
ne prêchent pas la violence.
Les juifs sont présentés comme les prêtres de l’humanité
entière et ont donc une responsabilité vis-à-vis des autres peuples en faisant preuve de bienveillance.
3232 Dans le christianisme
Jésus chasse les
marchands du temple mais il ne les tue pas.
Il dit :
« Je ne suis pas
venu apporter la paix, mais le glaive. Oui, je suis venu séparer l’homme de son
père, la fille de sa mère : on aura pour ennemi les gens de sa maison » M 10 34 5
Il s’agit d’un constat des divisions qui
vont exister entre juifs et chrétiens. Ce n’est pas une violence « prescriptive ».
« Quant à mes
ennemis, ces gens qui ne voulaient pas que je règne sur eux, amenez les ici, et
égorgez les devant moi ». Contrairement à ce que dit Michel Onfray qui a dû
lire un peu vite, ce n’est pas une affirmation de Jésus, mais ce que dit « un
homme de haute naissance » dans la « parabole des mines ». Luc
19 27
On trouve abondamment des
propos « pacifistes » dans les évangiles.
« Ceux qui prennent
le glaive périront par le glaive » M 26 51
« Tendez la joue
gauche si on vous frappe sur la joue droite »
« Heureux les
pacifiques ceux qui font preuve de paix « Mathieu 5
L’extension du christianisme s’est fait
jusqu’au IV siècle (Théodose) sans violence à l’égard des non-chrétiens mais
évidemment cela n’a pas été toujours le cas ensuite. Il y a eu des conversions
sans violences mais aussi des conversions par violence (cf conversion des
saxons par Charlemagne).
3233 Islam
!!! attention !!!!
Sur les routes il y a des
panneaux « Danger » avec plein de clignotants.
Je vais vous lire des versets
du Coran.
On peut en faire une
lecture « littéraliste », « fondamentaliste ». C’est celle d’Al-Quaïda,
de Daesh, de Boko-haram.
On peut en faire une
lecture « contextualiste », « interprétative »,
« historiciste », « réformiste », « moderniste »,
c’est la lecture de l’«Islam des Lumières » qui explique que le Coran a été élaboré dans une période où Mahomet était en lutte
armée contre les polythéistes, les juifs, les chrétiens et qu’il ne faut pas
s’attendre , dans ce contexte, à des textes pacifiques, mais qu’il y a un
« infra-texte pacifiste » dans le Coran.
« Tuez- les partout où vous les
trouverez » II 187
« Voilà quelle sera la récompense de
ceux qui combattent Dieu et son apôtre : vous les mettrez à mort ou vous leur
ferez subir le supplice de la croix » 1 37
« Faites la guerre à ceux qui ne
croient point en Dieu » 2 29
« Ne faites pas appel à la paix quand
vous êtes les plus forts » 47 28
« Ne tuez point l’homme car Dieu vous
l’a défendu…. sauf pour une juste cause » » 1 17 35
« Qui
tuerait une âme, c’est comme s’il avait tué tous les gens » mais, le
verset complet est : « Qui tuerait une âme, sans que ce soit pour
venger un acte de corruption, c’est comme s’il avait tué tous les
gens » (que veut dire « acte de corruption » ?)
«
Eloignez-vous des péchés abominables, apparents ou cachés, ne tuez personne injustement,
» (Coran:6/151).
La biographie du prophète signale le
massacre des juifs qurayzas égorgés sur
son ordre (800 victimes ) et les assassinats d’opposants. (Marwan /Abou
Afak / Al Ashraf)
Une lecture « littéraliste »
du Coran, des hadiths et de la Sîra permet de justifier la violence exercé à
l’égard des non-croyants.
C’est
le génie de St Augustin d’avoir justifié la Guerre Sainte pour les chrétiens
mais il est difficile de trouver cette justification dans les Evangiles.
Si on lit
les textes religieux (Talmud, sermons, prêches) la haine des
non-coreligionnaires pendant des siècles
est plus présente que l’amour !
Quelques remarques à propos de la violence islamique :
1
Selon Malek Chebel, le mot « amour » apparait 100 fois dans le
Coran
Une
comptabilité rigoureuse montre que le mot amour paraît
3 fois pour parler de l’amour d’Allah pour
ses fidèles,
2 fois s’agissant de l’amour des fidèles pour
Allah,
4 fois pour parler de l’amour des
richesses,
mais une seule fois pour désigner
l’amour d’une femme pour un homme,
jamais pour évoquer de l’amour de l’homme
envers son prochain.
Le mot
« aimer », conjugué, apparaît 53 fois, presque exclusivement pour
dire qu’Allah aime les croyants, les justes, les fidèles, les pieux, ceux qui
lui font confiance.
2 Les Saint
musulmans contrairement aux Saints chrétiens qui sont, le plus souvent, des
martyrs pacifiques, sont la plupart du temps des combattants morts au djihad.
3 Les 4
successeurs du prophète ont été assassinés (ce n’est pas propre à L’Islam. Voltaire dans
Candide s’est amusé à comptabiliser les rois et les empereurs assassinés !)
Au-delà de
ces positions théologiques, quelles ont été les positions des religions dans
l’histoire vis-à-vis de leurs non-coreligionnaires ?
324 Eléments d’histoire
324
Eléments d’histoire
3241 Le christianisme et les juifs
3242 Le christianisme et les musulmans
3243 L’Islam et les juifs et les
chrétiens
3241 le christianisme par
rapport aux Juifs
Les juifs sont condamnés
dans Mathieu :
« Que son sang
retombe sur nous et nos enfants » Mathieu 27 25
L’antisémitisme chrétien sera fondé sur
l’accusation de peuple « déicide ».
Moyen-
âge :
disputacio
dispute
de Barcelone 1263
dialogue
ou mise en scène d’une accusation ?
La situation des juifs
dans le monde chrétien est marquée par des périodes de cohabitation apaisée
mais aussi par des stigmatisations, des discriminations, des massacres, des expulsions,
la création de ghettos.
Espagne
Massacres 1391
Expulsion 1492
XX siècle : des
rapprochements
-
La création de « l’amitié judéo-chrétienne » par Jules
Isaac
-
Les positions de Vatican II : Les juifs
ne sont plus désignés comme peuple déicide. Jésus a été condamné par une minorité du
peuple juif.
convergences entre protestants
évangéliques américains (George W Bush)
et le sionisme : l’unité de la Terre Sainte sous domination juive accélèrera
le retour de Jésus.
3242 Christianisme et
musulmans
La situation des
musulmans en terre chrétienne a été marquée par les conversions forcées, les expulsions,
la cohabitation sous domination dans le cadre des croisades et de la colonisation.
XX
-
Rapprochement initié par Louis Massignon
-
Association
pour le dialogue islamo-chrétien
-
Groupe
d’amitié islamo-chrétien
-
Rencontres
islamo-chrétiennes
-
Visites
papes dans mosquées
3243 l’Islam par rapport aux non- musulmans
L’Islam distingue les « gens
du livre » des « autres ». Les « autres » ont le
choix entre la conversion ou la mort.
Les juifs et les
chrétiens ont, en Islam, un statut dit de « protection », de « dhimmitude »
sur la base de ce que l’on appelle « le pacte de Khaybar ».
Ce statut se caractérise
par :
-
Pas
d’attaques contre l’Islam
-
Pas
d’alliance avec les ennemis
-
Pas
d’expression publique de leur religion
-
Pas
de mariage avec une musulmane
-
Tenue
particulière
-
Pas
d’armes
-
Pas
de chevaux …
-
Paiement
d’un impôt
Voltaire en fera un
éloge : « Songez que nous avons dans la seule ville d’Istanbul plus
de cent mille chrétiens de toutes sectes qui étalent en paix toutes les cérémonies
de leurs cultes différents et qui vivent si heureux sous la protection de nos
lois qu’ils ne daignent jamais venir chez vous tandis qu’ ils accourent en
foule à notre porte impériale » (Il faut prendre partie1772)
Il s’agit de droits octroyés définissant
un statut d’infériorité, n’assurant pas la protection en cas de mouvements
populaires hostiles. Ce statut ne s’est pas toujours appliqué en particulier
sous les almohades.
Note sur l’esclavage : jusqu’au XIX aucun
des courants majoritaires d ces religions n’avait aboli l’esclavage en le
déclarant contraire à la loi de Dieu. Aucun philosophe antique n’a condamné
l’esclavage.
Conclusion = les religions lorsqu’elles
exercent le pouvoir politique directement ou indirectement contrôlent étroitement leurs
coreligionnaires et donnent un statut
social inférieur à leurs non-coreligionnaires.
33 religions et politique
331 Judaïsme et politique
332 Christianisme et politique
333 Islam et politique
Les trois religions considèrent que les
lois humaines doivent être conformes aux lois divines révélées. Exemple : pour les catholiques, le
Christ interdit le divorce (contrairement à Moïse) donc la législation civile ne
devrait pas autoriser le divorce.
Les religions sont donc favorables aux
régimes politiques que la sociologie définit comme des « régimes
théocratiques » là où le pouvoir politique est exercé par la religion
directement ou indirectement (Moyen Age
européen, Iran, Arabie Saoudite, Vatican).
Le problème est donc
celui de la relation entre les lois civiles et les lois religieuses dans les
sociétés contemporaines.
331 Judaïsme
Le problème ne s’est posé qu’en 1948, date de fondation d’Israël puisque
les juifs n’avaient pas jusque- là le pouvoir législatif d’un état. Mais la
communauté pouvait prendre des sanctions contre les siens (voir le cas Spinoza).
Depuis la création d’Israël, le rapport entre la loi civile et la loi
religieuse se pose en permanence.
332 Christianisme
Deux questions se posent :
1 Quel est le rapport du
christianisme au Deutéronome ?
On trouve dans les
évangiles deux phrases qui paraissent contradictoires :
Jésus dit : « Le
ciel et la terre passeront plus facilement que ne tombera de la loi une seule
virgule » Luc 16 17. Cela laisse entendre une application stricte du
Deutéronome.
Mais il dit aussi : « N’allez pas
croire que je suis venu abroger la loi ou les prophètes : je ne suis pas
venu abroger mais accomplir » Mathieu 5 17
Que veut dire accomplissement ?
Est-ce
un durcissement (Pour Jésus, l’insulte au frère est assimilé au meurtre ce qui
n’est pas le cas dans le deutéronome) ? Un changement (le divorce autorisé par
Moïse est rejeté par Jésus) ? Une abrogation (les lois sur la nourriture
« Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l’homme mais ce qui
en sort » Mathieu 15 1) ?
En tout cas, il faut
noter la liberté que se donne Jésus dans l’interprétation de la Torah.
Dans les faits, le christianisme, sous
l’influence de St Paul s’est détaché des règles du Deutéronome, en particulier
sur les questions liées à la nourriture (les chrétiens n’ont pas d’interdit,
sauf la viande le vendredi) et à la circoncision.
Note
sur l’islam : « la nourriture de ceux qui croient et qui font le bien
ne comporte pas de péché, pourvu qu’ils craignent Dieu, qu’ils croient et
qu’ils fassent le bien » 5 93
Le christianisme a ainsi un
rapport à la loi divine différent du judaïsme et de l’Islam. Il est
moins « juridique » que le judaïsme et l’Islam. Les débats dans le
christianisme sont essentiellement théologiques, ils sont plutôt juridiques
dans le judaïsme et l’Islam.
2 Deuxième question : Quelle
est la relation entre la religion et la politique ?
Jésus ne possède pas le
pouvoir politique contrairement à Moïse et à Mahomet.
On connaît les deux affirmations :
« Mon royaume
n’est pas de ce monde » J 18 36
et surtout
« Rendez à
César…» Mc 12 17
Un certain nombre de penseurs, dont Marcel
Gauchet, pensent que le christianisme, en acceptant la séparation du politique et
du religieux, a ouvert la voie à l’idée de laïcité. Pour lui, le christianisme
est « la religion de sortie de la religion ».
De fait, l’Eglise Catholique a été contrainte
et forcée d’accepter les lois de laïcité depuis la Révolution de 1789 (Etat-civil,
divorce, école laïque, loi de 1905). Pour certains penseurs (Jean-Claude Guillebaud,
Frédéric Lenoir, Régis Debray) cette défaite est paradoxale, dans la mesure où les
valeurs des lumières (Liberté, égalité, fraternité) sont, selon eux, une
laïcisation de la pensée chrétienne.
333 Islam
Les 57 pays de la ligue des Etats
Musulmans ont voté en 1990 une « Déclaration sur les droits de l’homme en
islam » qui considère que les lois civiles ne peuvent être en
contradiction avec les lois islamiques.
Conclusions
·
les religions ont voulu historiquement exercer le pouvoir politique ou le contrôler.
·
Une application littéraliste du Deutéronome et du
Coran est incompatible avec les règles de fonctionnement des sociétés
contemporaines issues des valeurs de l’humanisme et des lumières : la liberté
de conscience, d’expression, de modes de vie ; l’égalité entre croyants et non-croyants, entre hommes
et femmes.
·
La « modernité » (au sens
d’adhésion aux valeurs des « Lumières ») s’est imposée contre le
judaïsme et le christianisme depuis trois siècles en Occident. Les religions se
sont adaptées à cette modernité.
·
Pour l’avenir, je laisse la réponse ouverte à
la question sur le désir et la possibilité de l’Islam de s’adapter à cette
modernité.
Dieu
tel qu’il est décrit dans les textes sacrés n’est ni tolérant, ni démocrate, ni
féministe, ni favorable à l’individualisme.
Pourquoi
devrait-il l’être ?
Bibliographie
Dieu, une enquête
Dionogi Albéra Katell
Berthelot Flammarion 2013
Enquête sur l’antisémitisme musulman Philippe Simonnot Michalon 2010
Le choc Jésus-Mahomet Christian Makarian JC Lattès 2011
Dieu des chrétiens, Dieu des
musulmans François
Jourdan Flammarion 2012
Islam et judéo-christianisme Jacques Ellul PUF 2004
La maladie de l’Islam Abdelwahab Meddeb Seuil 2005
La Bible, le Coran et la science Maurice Bucaille Seghers 1998
Film
Le message Moustapha Akkad (disponible à la
médiathèque)