mercredi 6 janvier 2021

                               Rencontres inter-religieuses en Vallée d'Aspe. 


La providence  a mis à notre disposition les carnets de l’abbé Résina qui organisa à SARRANCE au lieu-dit Bosdapous des rencontres interreligieuses.

Lundi   2 juillet 

 Quelle joie de rencontrer nos amis juifs et musulmans pour pouvoir vivre dans l’échange et la fraternité notre foi !  Nous adorerons  notre créateur miséricordieux. Nous évoquerons  les saintes et  glorieuses figures de Moïse et d’Abraham.

Mardi 3  juillet

  David est arrivé. Il était fort fatigué et  je lui ai montré sa chambre.  Dès le matin, il est passé aux cuisines pour préciser les règles de la nourriture Casher. Marie qui est chrétienne et de bonne volonté a trouvé la chose fort compliquée mais s’est engagée à suivre ces exigences

Mercredi matin  4 juillet 

 Mohammed est arrivé lui aussi  ce matin. Il est venu avec ses quatre  femmes et ses  dix -sept enfants ce que nous n’avions pas prévu dans les hébergements.   

     Mohammed est passé aux cuisines pour préciser les règles de la nourriture hallal. Marie qui est chrétienne et de bonne volonté a trouvé la chose fort compliquée d’autant plus que cela s’ajoutait aux règles de la nourriture Casher. Heureusement,  m’a-t-elle dit,  que  « vous Monsieur  le curé,  vous êtes moins  exigeant ! »

        Comme il nous est difficile de prier ensemble David et Mohammed prient dans leurs chambres et moi dans la chapelle.

 

 

     Nous avons décidé de fixer notre semaine de travail mais il est exclu que nous travaillions le vendredi, le samedi et  le dimanche.

            Nous avons commencé à lire la Genèse. Quelle beauté dans ces  profondes vérités  qui nous sommes communes !

          Mais Mohammed  a refusé de reconnaître la supériorité d’Isaac sur Ismaël ! Il nous a dit que les textes avaient été déformés pour cacher  la vérité !

 « Adam, Abraham, Noé  étaient déjà des musulmans, avant la venue du « sceau des prophètes » ; celui qui termine  la lignée des « soumis à Dieu », le  prophète Muhammad ! »

 Et le voilà qui se met à attaquer nos  Evangiles.

« St Paul n’est qu’un affabulateur loin de la vérité de Jésus,  fils de la  Vierge Marie,  prophète, qui n’est ni mort ni ressuscité mais monté au ciel pour réapparaitre au jugement dernier !  Le « Paraclet »  annoncé par St Jean n’est pas le Saint Esprit mais le prophète Mahomet !

  Pourquoi étudier la Bible ou les Evangiles ?   La vérité  divine est dans le Coran : si les textes disent la même chose que le Coran,  nous n’avons aucune  raison de  les lire ? Et s’ils  sont  en contradiction, on a encore moins de raisons ! »  

Mon  Dieu,  Mon Dieu  faites en sorte que les vérités  de notre Sainte Religion finissent par l’illuminer ! 

Mercredi 45 juillet Après-midi  

      Nous avons souhaité échanger sur les fondements de notre foi.

       Nous nous sommes réjouis de la vérité de la  résurrection des corps mais, pour tout dire, le paradis islamique m’a paru beaucoup trop trivial avec ses rivières, son vin, ses femmes toujours vierges.

         David  a tenu sur Notre Seigneur des propos marqués par l’incompréhension.

   « Jésus était juif, pleinement juif. Il n’est pas ressuscité ; Si la terre avait tremblé, si le voile du Temple s’était déchiré, si les morts étaient sortis des tombeaux  comme le dit St Mathieu,  le peuple juif aurait cru en lui.

 « Si Jésus était ressuscité, pourquoi n’est-il pas apparu au   Sanhédrin pour faire apparaître la vérité ? » 

    Comment David peut-il refuser   de voir  dans la Bible  l’annonce  de  la venue de notre Seigneur Jésus-Christ ?

     Comment Mohammed peut-il adhérer à cette fable selon laquelle l’Ange Gabriel a  transmis sa volonté divine en lui dictant  le  Coran !

      Comment les  vérités  de la  Sainte Trinité, de l’Incarnation, de la Communion, de la Résurrection  leur restent  étrangères,

       Comme l’endoctrinement qu’ils ont  reçu   depuis leur enfance obscurcit leur jugement !

      En vérité,  l’atmosphère devient de plus en plus lourde et la tentation de Caïn  est de plus en plus proche de moi.

                                        Le reste du carnet a été déchiré.   

 


mardi 5 janvier 2021

 

          JUDAISME, CHRISTIANISME, ISLAM :   FILIATIONS ET CONFLITS  

 

1 Moïse, Jésus, Mahomet

     11 Torah, Nouveau Testament, Coran

          111 La Bible juive

                  1111 Pour les juifs

                  1112 pour les chrétiens

                  1113 Pour les musulmans

                  1114 Pour les historiens

          112 le Nouveau Testament  

                  1121 Pour les chrétiens

                  1122 Pour les juifs

                  1123 Pour les musulmans

                  1124 Pour les historiens

         113 le Coran

                1131 Pour les musulmans                

                1132 Pour les juifs

                1133 Pour les chrétiens

                1134 Pour les historiens

12 Moïse, Jésus, Mahomet.

       121 Moïse                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                

               1211 Pour les juifs

               1212 Pour les chrétiens

              1213 Pour les musulmans

              1214 Pour les historiens

     122 Jésus

            1221 Pour les chrétiens

            1222 Pour les juifs

            1223 Pour les musulmans

123 Mahomet

          1231 Pour les musulmans

          1232 Pour les juifs

          1233 pour les chrétiens 

          1234 Pour les historiens

2 Théologies

         21 Iahvé, Dieu, Allah 

                211 Iahvé

                212 Dieu 

                213 Allah

        22 Le péché originel

        23 la fin des temps

       24 L’au-delà

3 le rapport à autrui

            31 les rapports Homme/Femme

                    311 Dans le judaïsme

                    312 Dans le christianisme

                    313 Dans l’islam

   (Note sur l’homosexualité)

           32 les rapports à autrui

                 321 Entre croyants

                322 Entre croyants et non-croyants

                323 La question de la violence

                      3231 Dans le judaïsme

                      3232 Dans le christianisme

                      3233 Dans l’Islam 

       324 Eléments d’histoire

       3241 Le christianisme et les juifs

       3242 Le christianisme et les musulmans

       3243 L’Islam et les juifs et les chrétiens

                (note sur l’esclavage)

     33 religions et politique

      331 Judaïsme et politique

      332 Christianisme et politique

      333 Islam et politique

     

 

 

Introduction  

       Le titre de la conférence comprend le mot «filiation» puisque les juifs, les chrétiens, les musulmans  se considèrent tous comme  des descendants  d’Abraham (ou d’Ibrahim)

Mais ces arrière-petits-enfants sont très différents les uns des autres.

 

Ils n’ont pas les mêmes :

·        croyances

·        rites (circoncision, baptême, mariage, obsèques)

·        calendriers : On est en 5775 pour les juifs,  en 2015 pour les chrétiens, en  1437 pour les musulmans. 

·        Symboles  (Etoile  de David, Croix, Croissant)

·        fêtes

·        prières

·        clergés

·        lieux de culte

·        villes sacrées

·        pèlerinages

·        règles de nourriture

·        processions

·        chants

·        peintures

·        ….etc…etc 

   Le mot « conflits », lui, indique que les rapports entre les trois religions, et les rapports au sein de chacune d’entre elles, ont été marqués par des affrontements tout au long de l’histoire.

       Voici une photo du Tombeau des Patriarches à Hébron en Cisjordanie qui me paraît résumer mon propos :

    Le monument est visité par les juifs, les chrétiens et les musulmans mais la salle est divisée en deux, avec des fenêtres blindées, suite à l’attentat, qui avait fait une trentaine de morts, commis par un colon juif contre des pèlerins musulmans.

Deux préalables avant de commencer :

1 La définition du croyant de chaque religion

    Afin d’anticiper les remarques, voire les critiques, qui me seront faites lors du débat qui suivra la conférence, remarques du genre : « vous essentialisez les croyants », « vous en faites une caricature … », « Moi qui suis chrétien, je ne me reconnais pas dans ce que vous avez dit des chrétiens…je tiens à préciser ce que j’entends par juif, chrétien, musulman.

     Je définirai le croyant (juif, chrétien, musulman) comme une personne qui croit que ce sont les paroles de Dieu qui ont été révélées dans les textes qu’il considère comme sacrés, la Torah, les Evangiles, Le Coran.  

Cette définition est une définition « opératoire » par rapport au sujet que je me suis donné. Elle ne prend pas en compte la complexité et la grandeur d’une croyance religieuse pour chaque individu. Elle est une abstraction, un « idéal-type » comme aurait dit Max Weber, pour mieux comprendre le réel.

Pour mieux faire comprendre cette méthodologie, je ferai la comparaison suivante :  L’Harpagon de Molière permet de comprendre l’avarice   mais les avares dans la réalité sont plus complexes.

·        Qu’est-ce qu’un Juif ?

    Les nazis en donnaient une définition raciale.  Le rabbinat contemporain   en donne une définition « ethnique » considérant qu’être juif, c’est être l’enfant d’une juive.  

J’en resterai à la définition religieuse.

Etre juif, c’est adhérer à la « Shema», la profession de foi  juive :

                         « Ecoute Israël, le Seigneur est notre Dieu, le Seigneur est un. Tu aimeras Iahvé de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton pouvoir »

 C’est croire à ce que Dieu a dit à Moïse.

 « Moi, je suis ton Dieu qui t’a fait sortir de la terre d’Egypte, de la maison des esclaves : il n’y aura pas pour toi d’autres dieux devant ma face. »

         

·          Qu’est-ce qu’un chrétien ?  

 

 Etre chrétien, c’est adhérer au « Symbole de Nicée »

 

« Je crois en un seul Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, de l'univers visible et invisible.

   Je crois en un seul Seigneur, Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles ; il est Dieu, né de Dieu, lumière, née de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu. Engendré, non pas créé, de même nature que le Père, et par lui tout a été fait. Pour nous les hommes, et pour notre salut, il descendit du ciel ; par l'Esprit-Saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s'est fait homme. Crucifié pour nous sous Ponce Pilate, il souffrit sa passion et fut mis au tombeau. Il ressuscita le troisième jour, conformément aux Écritures, et il monta au ciel ; il est assis à la droite du Père. Il reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les morts et son règne n'aura pas de fin.

 

    Je crois en l'Esprit Saint, qui est Seigneur et qui donne la vie ; il procède du Père et du Fils (du père pour les orthodoxes).  Avec le Père et le Fils, il reçoit même adoration et même gloire ; il a parlé par les prophètes.

      Je crois en l'Église, une, sainte, catholique (universelle pour les protestants) et apostolique. Je reconnais un seul baptême pour le pardon des péchés. J'attends la résurrection des morts, et la vie du monde à venir. Amen. »

 

 

 

·        Qu’est-ce qu’un Musulman ?

 

 Etre musulman, c’est adhérer aux cinq obligations dont la plus importante est

-         La profession de foi

              « Il n’y a de Dieu qu’Allah et Mahomet est son prophète »

 

Suivi par le respect 

-         De la prière

-         Du ramadan

-         De l’aumône

-         Du pèlerinage à La Mecque

 

Deuxième remarque:

    Je vais citer les textes des trois livres des religions.

       Pour le non-croyant (cad l’athée ou l’agnostique) ou pour le croyant d’une religion vis-à-vis de celle qui n’est pas la sienne, ces textes n’ont aucun caractère divin mais ont un statut de texte littéraire ou historique.

    Le croyant, lui, peut avoir deux modes de lecture vis-à-vis du livre de sa religion : soit une lecture « littéraliste » (comme on dit «au pied de la lettre »), soit une lecture « contextualiste » (il   tiendra compte du contexte historique dans lequel le texte a été écrit, de la symbolique, de la rhétorique                                                       … en somme, « il  en prend et il en laisse »)

    Prenons le cas de la consommation du porc qui est interdite dans la Torah et le Coran. Un « littéraliste » considèrera que c’est une loi absolue. Un « contextualiste » considèrera que c’est une règle qui correspond à une période où le mode de conservation de la viande de porcs posait des problèmes et que donc le croyant peut s’affranchir éventuellement aujourd’hui de cette règle.

      Je citerai   les textes tels qu’ils sont écrits avec les références (je ne les invente pas !) mais je ne prends pas partie sur le mode de lecture que chacun doit avoir. 

 

.

 

Plan

1 Moïse, Jésus, Mahomet

2 Théologies  

3 Le rapport à autrui

 

 1 Moïse, Jésus, Mahomet

   

  La vie des fondateurs est connue d’abord grâce à des textes religieux dits « canoniques » c’est-à-dire choisis par l’autorité religieuse dominante dans chaque religion : le Temple de Jérusalem pour les juifs, l’Eglise Romaine pour les chrétiens, les califes, successeurs de Mahomet, pour l’Islam.

Ces textes sont la Torah, le Nouveau Testament, le Coran.

   On peut accéder à d’autres sources d’information par des textes non-canoniques (par exemple les textes « apocryphes » pour les chrétiens) et des textes d’historiens ou de membres des autres religions, mais ces textes sont peu abondants. 

    Je vous propose de voir le rapport de chacune de ces religions avec ces textes  et le point de vue contemporain de la recherche historique.  

 

11 Torah, Nouveau Testament, Coran  

      On parle à propos du judaïsme, du christianisme, de l’islam de « religions du  livre». C’est un point de vue erroné puisque toutes les religions ont des livres : l’hindouisme, le bouddhisme, le sikhisme …..

Quelques préalables avant d’étudier les textes :  

·        Ce n’est pas par la lecture d’un texte que l’on se convertit à une religion (pas plus que l’on ne devenait communiste par la lecture du « Capital »)

 

·        Les croyants peuvent avoir un rapport lointain avec les textes, le rapport le plus fréquent étant avec les textes choisis par le clergé.                                                

 

·        Comme nous ne lisons en général ni l’hébreu, ni le grec ni l’arabe, nous avons accès aux textes par des traductions.   

 

·        Les traductions ont toujours posé des problèmes  

 

-          Dans son Evangile, Mathieu fait référence à une citation d’Isaïe : « la vierge concevra et enfantera un fils » Mat 1 21.  L’original en hébreu dit « alma », « jeune femme », et les traducteurs de la septante ont traduit par « parthénos » cad « vierge ». L’existence de la Vierge Marie est-elle due à une erreur de traduction ?

-         Les évangiles parlent des « frères « de Jésus. Sont-ils des frères, demi-frères, cousins, disciples ?

-         Le chameau qui ne passe pas dans le chas de l’aiguille est en fait une « corde » ce qui est plus compréhensible.

-         Le Coran est intraduisible selon les musulmans    

                                                                     

111La Bible  juive  

 

          111 La Bible juive

                  1111 Pour les juifs

                  1112 pour les chrétiens

                  1113 Pour les musulmans

                  1114 Pour les historiens

Bible juive = Tanakh = ce que les chrétiens appellent l’Ancien Testament

1111 Vue par les juifs

Elle est le texte sacré des juifs.  

       C’est une bibliothèque de livres rédigés sur plusieurs siècles, avec une grande diversité de contenu.

      Torah (=Pentateuque : Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome) / histoires (Josué, juges, rois) / vies des prophètes/ contes (Esther, Jonas, Job)/ prières (psaumes) / philosophie (proverbes, sagesse de Salomon ,  ecclésiaste)/ poésie (cantique des cantiques)

1112 Vue par les chrétiens

Le christianisme est à l’origine une dissidence juive.

   Jésus se présente comme un rénovateur de la religion juive. Dès l’instant où la religion chrétienne s’est différenciée de la juive, deux attitudes vis-à-vis de la Bible juive   étaient possibles pour le christianisme soit :

-          la séparation,  donc le rejet  par les chrétiens de la Bible. C’était la position de Marcion (vers 140) qui pensait que le Dieu des juifs n’était  pas  le Dieu de Jésus. Marcion a été rejeté par l’église dominante qui a proposé la deuxième solution, c’est-à-dire :

-         une réinterprétation de la Bible.

 

        Elle est devenue l’«AncienTestament » parce qu’Il y a, pour les chrétiens,  dans le texte  des prophéties annonçant  la  venue de Jésus  comme Messie.

 

  Une grande partie des épisodes de la vie de Jésus est rattachée à une prophétie de la Bible.

         

             Naissance  Esaï  14  passion

            Résurrection Daniel 12 2….

 

Pour les chrétiens, c’est le reflet de la vérité.

Pour les non-chrétiens, c’est le résultat d’une ‘rédaction confondante d’application’ effectuée par les évangélistes pour convaincre les juifs que Jésus est bien le Messie. 

 

 La Bible est importante pour la tradition chrétienne (surtout protestante) et sur le plan artistique.

 

1113 Vue par les musulmans

 

On constate :

-           La présence d’histoires bibliques dans le Coran (Moïse, Noé, Abraham,  Salomon…) mais ce sont des histoires  qui ne correspondent pas au texte biblique : différence  de  chronologie (Marie= sœur de Moïse),  retour des juifs en Egypte (II 58)….

 

-         Adam, Noé, Moïse, Abraham, Salomon .. sont présentés comme des prophètes qui annoncent Mahomet

 

-         Des accusations contre les juifs qui ont déformé les textes (Tahrif), en particulier, Esdras.

      En conséquence, la Bible est interdite dans les pays musulmans, avec l’argument imparable : si elle est en accord avec le Coran, pourquoi la publier?  Si elle est en désaccord, pourquoi la publier ?

Le Coran est présenté comme supérieur à la Bible, celle-ci n’étant qu’un témoignage humain selon les musulmans, alors que le Coran est la parole Dieu.

 

1114   Vue par les historiens

 

Elle a été rédigée sous le contrôle du Temple de Jérusalem.

 

                Elle a été écrite en Hébreu puis traduite en grec (la Septante) et en latin pour les chrétiens par St Jérôme (la Vulgate)

 Les exégètes distinguent des périodes d’écriture :

 Yahviste  X siècle

Elohiste 850-750

Deutéronomiste 715- 710

Sacerdotale  587- 538

     La Bible est un texte d’« histoire  théologique » : Le schéma est le suivant : Quand le peuple juif  est  fidèle à Iahvé, tout va  pour le mieux. Sinon, ce sont  les épreuves,  la guerre, l’exil …

 

112   Le Nouveau Testament

 

       112 le Nouveau Testament  

                  1121 Pour les chrétiens

                  1122 Pour les juifs

                  1123 Pour les musulmans

                  1124 Pour les historiens

Rédigé en grec.

 

Il comprend :

Les évangiles qui   racontent la vie de Jésus : ce qu’il a fait (miracles ….), ce qu’il a dit (paraboles….), ce qui lui est arrivé (passion, résurrection….)

+actes des apôtres+ épîtres de Paul+ épîtres d’auteurs divers + apocalypse de Jean

Ces textes ont été réunis dans un « canon » par l’église de Rome au deuxième siècle en rejetant les textes dits « apocryphes ». 

 1121 Vue par les chrétiens

Ces textes sont la vérité de la révélation. 

  1122 Vue par les juifs

       C’est un témoignage sans valeur, Jésus étant un faux prophète.  

   1123 Vue par l’Islam  

-         Jésus est un prophète

-         La Vérité a été falsifiée par St Paul, en particulier sur la nature du ‘Paraclet’. Pour les chrétiens, c’est le St Esprit. Pour les musulmans, c’est Mahomet.  

    

Le Nouveau Testament est interdit dans les pays musulmans.

 

1124 vue par les historiens

 Evangiles : Textes rédigés en grec à partir des années 70 pour des communautés chrétiennes dispersées dans le bassin méditerranéen.

     Les épîtres de Paul ont été rédigées dans les années 50.

 

113 Coran

 

         113 le Coran

                1131 Pour les musulmans                

                1132 Pour les juifs

                1133 Pour les chrétiens

                1134 Pour les historiens

                     1131 Pour les musulmans  

-         Parole divine transmise à Mahomet.  Allah a dit à Mahomet : « Récite le Coran »   

 

-           D’après la tradition musulmane, le Coran a été recueilli oralement et par écrit (sur des omoplates de chameau, des peaux, des tablettes…)  

 

 

-         Recension des textes par Othman et création d’un « canon » coranique.

         -   contenu

                   Sourates composées de versets

                   Composition décousue

                           Louanges à Dieu

                          Exhortations aux croyants

                           Préceptes moraux

                           Définition de rituels

                           Règles de comportement

                          Règles juridiques

                          Descriptions du paradis et de l’enfer

                          Anathèmes contre les infidèles

                          Appels à la guerre sainte

                         Histoires tirées de la Bible (Moïse, Noé, Joseph..)

                         Obscurités

Le Coran a entrainé trois débats au sein de l’Islam :

-         La question du Coran incréé ou créé ?

    Le Coran incréé aurait été dicté à Mahomet.  Il a existé de toute éternité. Il est donc indiscutable.

 

    Mahomet est un « enregistreur », un « haut-parleur » (comme on transfère sur une clé USB un fichier d’ordinateur)

 

 La thèse du Coran créé donne un rôle actif à Mahomet et le texte peut être discuté.  

     Les Mutazilites ont défendu la thèse du Coran « créé » au IX siècle avec le califat de Al –Mamoun (833- 848) 

 

  Dans l’émission de Mordillat-Prieur, on entend un chercheur musulman qui dit : « je suis croyant et le Coran est la parole de Dieu. Mais en tant que chercheur, je vois bien que le Coran est composite et a été écrit et modifié sur une longue période. Je constate la nature historique du texte mais je reconnais la validité de la révélation. Simplement, la parole divine est passée par l’intermédiaire de  Mahomet  qui est un homme vivant dans un  certaine période historique. Il est donc possible de discuter du Coran. »  D’une certaine façon, c’est la reproduction contemporaine de la position des mutazilites.

 

Mais le successeur de Al-Mamoun, Al- Muttawattil (821- 868) a défendu la thèse du Coran « incréé » qui est devenu aujourd’hui la thèse dominante en Islam. Cette thèse s’appuie sur le hadith : « Celui qui interprète le Coran selon son opinion personnelle aura sa place en enfer »   Hadith Dieu une enquête p 76

 

 

-         La question des versets abrogés :

    Certains versets sont considérés comme abrogés par d’autres versets ou par des hadiths.

Quelles sont les règles de l’abrogation ? 

 

Les versets les plus récents abrogent-ils les plus anciens ? Est-ce que c’est leur contenu spirituel qui est déterminant ?

 

   La question est débattue en Islam puisqu’il existe une « science de l’abrogeant et de l’abrogé ».

 

      Si on prend le critère chronologique ce sont les versets de Médine, plus politiques et guerriers qui abrogent les versets de La Mecque plus mystiques.

 

-         Versets sataniques

      Ils sont dans la sourate 53, parfois non publiée dans certaines éditions.  

Ils font référence à « Trois sublimes déesses dont l’intercession est souhaitée »

S’agit-il d’une reconnaissance du polythéisme ?

 

     Pour certains savants musulmans, ces versets ont été soufflés par Satan, ce qui pose deux problèmes :

     Comment se fait-il que Dieu a laissé Satan agir ?

     Y a- t-il d’autres versets sataniques ?

 

Je ne répondrai pas à la question vu ce qui est arrivé à Salman Rushdie.

 

     1132   Vue par les juifs et les musulmans

 Texte sans aucune validité divine.  

 

     1133   Coran et recherches historiques contemporaines

     -     L’existence du Coran est attestée 70 ans après la mort de Mahomet.  

      -    On a des difficultés pour déchiffrer le texte à cause de la transcription.  

       Les premiers manuscrits sont en Scriptio defectiva cad sans voyelles, les textes servant d’aide-mémoire.

 

Exemple :

 

"L rsn d pls frt st tjrs l mllr " .

 

On pourrait interpréter cette phrase comme étant :

- La raison du plus fort est toujours la meilleure,

- Le raisin du plus fort est toujours le meilleur,

- La raison du plus fort suit toujours le meilleur.

 

 

Il faut attendre les années 850 pour avoir une « scriptio plena » en Iran.

 

-          Quelle et la langue originelle du Coran ?

         Pour les musulmans, c’est l’arabe.

         Or, un chercheur dont le pseudonyme est allemand (pour des raisons de sécurité) Luxenberg fait l’hypothèse qu’une partie du Coran  a été rédigée en syro-araméen.

 

        Si on fait cette hypothèse des passages obscurs du Coran s’éclairent :

Par exemple, le verset 23 de la sourate 19 écrit à propos de la Vierge Marie :

   « L’ange Gabriel lui dit : Ne t’attriste pas. Ton seigneur a mis au- dessous de toi un ruisseau »

 

Luxenberg traduit :

« Ton seigneur a rendu ton accouchement légitime »             

 

Selon Luxenberg, le Coran est, pour une partie, à l’origine, un livre liturgique syro-araméen.

 

Il a été complété par des textes issus de la Torah, de l’Evangile des Hébreux et de propos attribués à Mahomet, ce « bricolage » étant effectué sous le contrôle du pouvoir politique musulman sur unlongue période. 

 

Conclusion à propos des textes :  

    La Torah est le livre sacré des juifs.

      Chrétiens et musulmans font référence à la Torah mais, pour les chrétiens, c’est un texte réinterprété et pour les musulmans un texte falsifié.

     Pour les chrétiens, le Nouveau Testament est la vérité. 

       Le Nouveau Testament est rejeté par les juifs. Les musulmans considèrent qu’il a été falsifié.  

       Le Coran est rejeté par les juifs et les chrétiens.

    

12 Moïse, Jésus, Mahomet 

         Nous allons examiner le point de vue de chaque religion sur ces fondateurs et ensuite le résultat des recherches historiques contemporaines.

       121 Moïse   

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                           

               1211 Pour les juifs

               1212 Pour les chrétiens

              1213 Pour les musulmans

              1214 Pour les historiens

 

121 Moïse

1211 Pour les juifs  

  Nous avons tous l’image de Charlton Heston dans les « Dix commandements » de Cecil B de Mille.

   C’est le prophète libérateur de son peuple, réduit en esclavage en Egypte, qui l’emmène vers la Terre Promise et qui reçoit le Décalogue.

1212 Pour les chrétiens :

     C’est la même chose. Il faut signaler que Jésus est représenté dans les Evangiles comme revenant d’Egypte, donc comme un nouveau Moïse.  

1213 Pour les musulmans

   Il est très présent dans le Coran comme   prophète punissant les juifs pour leur infidélité.

1214 Pour les historiens   

   Je rappelle le point de vue des historiens Finkelstein Silberman dans la « Bible dévoilée ».

-         aucun document égyptien ne  décrit les événements  (Mais si c’est une défaite, c’est normal  que les égyptiens n’en parlent pas !)   

-          A l’époque censée être celle de Moïse, la Palestine est une zone contrôlée par les égyptiens 

-         Il n’y a aucun indice archéologique dans le Sinaï

-         Les lieux décrit dans Josué correspondent à ceux de la Palestine du VII siècle

-         existence dès le néolithique de peuples en Palestine ne mangeant pas de porcs.  Le peuple d’Israël est peuple autochtone.

 

 

      Moïse est, selon eux, un personnage légendaire créé à partir du  souvenir d’un peuple, les hyksos, expulsés au XVI siècle  d’Egypte avec en supplément  des  souvenirs de migrations périodiques  venues d’Egypte en Palestine.  

 

    Dans un dossier du Monde des Religions, le grand rabbin Michel Guggenheim dit à propos de ces recherches : « Ces affirmations ne me font pas sursauter. Chacun est libre d’imaginer ce qu’il veut. Mais le peuple juif croit depuis des générations à ce qui est écrit dans la Torah et s’y tient. La Torah est d’origine entièrement divine ».

 

Note : le grand rabbin a raison de dire que les historiens « imaginent », mais il oublie qu’ensuite, les historiens cherchent des preuves pour valider ce qu’ils ont imaginé

 

122   Jésus

 

     122 Jésus

            1221 Pour les chrétiens

            1222 Pour les juifs

            1223 Pour les musulmans

            1224 Pour les historiens

 

1221 Jésus  pour les chrétiens

    C’est Dieu le Fils dans la Sainte Trinité. Il s’est incarné pour mourir sur la croix et il est ressuscité.

Il est venu affirmer une seule loi :

 « Tu aimeras le seigneur de tout ton cœur de toute ton âme, de toute ta pensée. Tu aimeras ton prochain comme toi- même, de ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes »   Mathieu 22 36 40

1122 Jésus pour les juifs  

-  blasphémateur : « Le Père et moi sommes un » J 10 30

-  faux prophète

-  imposteur

 -  séducteur

-   magicien

-  fou

-  fils naturel d’un soldat romain (Pandera ou Panthéra) selon le Talmud

     Il existe aujourd’hui un courant « judéo-chrétien » très marginal qui considère Jésus comme pleinement, seulement juif.

1123 Jésus pour les musulmans  

Cf les émissions de Prieur et Mordillat.

-         Isa : personnage hors de l’espace et du temps, fils de Marie, nouvel Adam, Marie est la sœur d’Aaron (donc de Moïse) ; il est né sous un palmier, il a parlé dès sa naissance, il a fait des miracles (Création d’oiseaux en argile à qui il donne vie, il fait descendre une table servie)  qui sont des miracles de puissance.

 

-            La Trinité est composée du Père, du Fils, de la Vierge Marie.

              

-         Il prêche l’unité de Dieu : « ne dites pas trois »

 

 

-         Il annonce la venue de Mahomet

          

-         Il n’est pas Dieu : le Coran rejette les dogmes de la Trinité et de  l’Incarnation

 

 

-         Il n’est pas crucifié. Simon de Cyrène ou un treizième disciple ou Judas ont été crucifié à sa place.   Il n’est ni mort, ni ressuscité.

 

-         Il reviendra à la fin des temps et il sera témoin de la résurrection.

                  Le Jésus « musulman » est très différent du Jésus chrétien.

   

 1124 Jésus pour les historiens

       Tous les historiens considèrent qu’il y a une part de légende et de vérité historique dans les Evangiles.  Le problème, c’est la proportion : pour certains il y a beaucoup de vérité (Jean –Christian Petitfils, Max Gallo, Benoit XVI), pour d’autres, il y a beaucoup de légende (surtout en ce qui concerne la résurrection !)  (Ernest Renan, Emmanuel Carrère, Prieur et Mordillat.. )  

  123 Mahomet

123 Mahomet

          1231 Pour les musulmans

          1232 Pour les juifs

          1233 pour les chrétiens 

          1234 Pour les historiens

1231 Mahomet pour les musulmans

                          Sa vie est connue grâce à la Sunna (paroles et actes de Mahomet) telle qu’elle est présentée dans des biographies essentiellement  celle de  Ibn Ishaq  qui s’inspire de Ibn Isham  plus de deux siècles après la mort de Mahomet. Ses paroles recueillies sont les hadiths.

-         Les témoignages sont considérés comme authentiques grâce à la « fiabilité » de la chaîne des témoins.  

Il est le

-         « Récitateur » du Coran

 

-          « Sceau des prophètes »

 

-         « Beau modèle » qu’il faut imiter.  

 

   La tradition musulmane le présente comme illettré pour insister sur le caractère divin du Coran. Il est probable que l’auteur (ou les auteurs du Coran)  a eu une capacité hors du commun pour « relire » la Torah et les évangiles afin de créer une nouvelle religion.

 

1232 Mahomet pour les juifs

                   Faux prophète

1233 Pour les chrétiens

-         St Jean Damascène en 750 le présente comme un faux prophète. L’Islam est la « Cent unième hérésie »

 

-         Il est présenté dans les textes chrétiens comme un hérétique, un  imposteur, un chef de guerre, un  assassin, un  polygame, pour résumer, c’est  Satan.

1234 Mahomet pour les historiens

Je fais référence aux travaux de :

-         Alfred –Louis de Prémare : Les fondations de l’histoire. Entre écriture et histoire

-         Edouard-Marie Gallez : Aux origines de l’Islam

 

Ces chercheurs appliquent des méthodes modernes de l’histoire : archéologie, numismatique, épigraphie, linguistique et étudient de nouveaux textes de l’époque, mais pas de tradition musulmane (textes araméens, syriaques, arméniens…)

 

 La première attestation de Mahomet date de 685. Le mot musulman apparait en 691.

   

-         En 640 : Jacob d’Edesse signale des raids en Palestine de tribus arabes                                  

             -    fin VII : Le Patriarche Sébéos signale dans l’« Histoire d’Héraclius »   des batailles en 614,621 ,634 entre arabes et byzantins

-         En 644 : Controverse entre le patriarche jacobite Jean I et l’émir Amour Bar Sad

                                   Pas de référence au Coran

                                   Arguments de l’émir sont ceux de la religion judéo -nazaréenne

 

-         Hypothèse historique du judéo-nazaréisme messianique.

  

     Qui sont les judéos-nazaréens ?

                 C’est une secte religieuse qui pratique des rites juifs mais qui croit en Jésus, homme juste, non crucifié, non ressuscité qui reviendra à la fin de temps.

              Jésus est appelé Isa. Ils sont polygames, pratiquent la circoncision, ne boivent pas de vin.  

              Leurs croyances sont les suivantes : ils pratiquent la Guerre Sainte en vue de reconquérir Jérusalem pour reconstruire le Temple, ce qui permettra le retour du Messie Jésus, la conquête du monde, la victoire de la vraie religion.

Or

Leur présence est attestée en Syrie et la Tribu de Mahomet était  implantée en Syrie

 

De plus, la Sunna, atteste l’existence d’un oncle de Mahomet, Waraqua qui est qualifié de « nazaréen » dans les textes musulmans et dont on dit que « quand il est mort, la révélation s’est arrêtée »

 

 Prémarre et Gallez   envisagent l’hypothèse historique suivante :  Mahomet est un chef de guerre de tribus arabes rallié au projet judéo-nazaréen.  

 

        Ses partisans conquièrent   Jérusalem et on a l’attestation d’une reconstruction du Temple entre 634-650.

 

           Comme le retour de Jésus ne se produit pas, les califes, en particulier Abd Al Malik mettent en forme la prédication de Mahomet.

 

     Il faut comprendre, d’une certaine façon, que l’historien est comme un inspecteur de police faisant une enquête pour découvrir un meurtrier ! (le maître des historiens ce ne devrait pas être  Hérodote mais Sherlock Homes voire  Hercule Poirot !)

 

Les réactions des musulmans fondamentalistes à ces thèses sont violentes avec deux arguments

-         Prémarre et Gallez sont catholiques    

-         C’est un « beau roman » (= réactions du rabbin à la « Bible dévoilée »)

                  Les recherches historiques ont été pour les religions un objet de rejet :

-         Spinoza fut mis à l’écart de la communauté juive car il doutait du caractère divin de la Bible.

-         Richard Simon au XVII, oratorien, fut l’objet de la haine de Bossuet car il niait que Moïse ait écrit l’Exode. Alfred Loisy fut excommunié au début du XX siècle pour ses conclusions sur le Nouveau Testament. 

-         Les institutions islamiques dans les pays musulmans répriment les chercheurs qui ne sont pas « dans la ligne » si bien que les recherches scientifiques sur l’Islam se font en occident (surtout en Allemagne et aux Etats-Unis)

          L’église catholique a attendu trois siècles avant d’accepter la libre recherche sur les textes. Espérons que cela prenne moins de temps pour l’Islam. 

 

Conclusion sur les fondateurs

   Moïse est retenu comme prophète par les trois religions.

     Jésus est Dieu pour les chrétiens.

      Il est rejeté par les juifs comme faux prophète.

         Il est reconnu comme prophète par l’Islam.  Sa mère était vierge. Il reviendra à la fin des temps.  Mais, il n’est pas Dieu le Fils au sein de la Trinité. Il n’est ni mort, ni ressuscité.

       Pour les juifs et les chrétiens, Mahomet est un faux prophète. 

 

La personnalité des fondateurs est décisive pour les religions en particulier le christianisme et l’Islam. Jésus et Mahomet sont des mystiques au charisme extraordinaire (divin selon les croyants) mais

         Jésus=   juif, prédicateur, pacifiste, de formation rabbinique, pauvre, célibataire, en opposition avec le clergé juif, qui se présente comme le fils de Dieu et qui annonce la fin des temps et la venue du royaume de Dieu.

 

Mahomet :   chef de tribu en lutte avec les religions implantées dans le Moyen Orient à l’époque. C’est un chef religieux et un chef de guerre. En cela, il est plus proche de Moïse que de Jésus.

 

 

2 Théologies   

        21 Iahvé, Dieu, Allah

                211 Iahvé  

                212 Dieu

                213 Allah

        22 Le péché originel

        23 la fin des temps

       24 L’au-delà

 I

Iahvé, Dieu, Allah ont des traits communs :  

-         éternels  

-          uniques 

-         masculins

-         célibataires (il n’y pas de Mm … pas de scènes de ménage comme dans l’Olympe!)

-         tous puissants

-         créateurs du ciel et de la terre

-         ils édictent des lois

-         ils révèlent leur message

-         ils jugent à la fin des temps

-         ils sont assistés par des anges

-         ils sont combattus par le diable

211  Iahvé

-         divinité des juifs

      Iahvé est

·        un dieu de l’alliance (voire « contractuel ») :

 

« Mais si tu n’obéis pas à la voix de Iahvé, ton Dieu, toutes les malédictions que voici t’atteindront » Dt 28 15

 

Ce n’est pas un Dieu personnel mais le Dieu du peuple juif.   

 

   Les juifs sont le peuple élu, choisi par Iahvé pour être le prêtre de tous les peuples.

 

·         Guerrier : voir le   Livre de Josué

·        Jaloux : voir l’épisode du « Veau d’or »

·        sévère

                    -  Peine de mort : blasphème, sorcellerie, adultère, viol, outrage au père, travail le jour du shabbat

                  - Onan : « son action déplut au seigneur qui le fit aussitôt  mourir»

                            - Cham est maudit parce qu’il a découvert la nudité de son père Noé et il devient l’ancêtre du peuple noir réduit en esclavage  

                             

·        cruel

                            - Abraham et Isaac

·        tatillon :

                             règles du Deutéronome

                               613 commandements : 365 interdits +248 recommandations  

                                                                           Simplifications :

                                                                              Décalogue

                                                                                                     1 Dieu unique  

                                                                                                    2 pas d’idoles

                                                                                                    3 ne jure pas

                                                                                                    4 souviens toi du Shabbat

                                                                                                    5 honore des parents

                                                                                                    6 tu ne tueras point  

                                                                                                    7 ne soit pas adultère

                                                                                                    8 ne vole pas

                                                                                                    9 ne soit pas faux témoin

                                                                                                            10 ne convoite pas le bien d’autrui

                                                                                        

                                                                                 Lois noachides (Noé) pour les non-juifs

                                                                                       Justice

                                                                                       Pas de blasphème

                                                                                       Rejet idolâtrie

                                                                                       Pas d’inceste ni d’adultère

                                                                                       Tu ne tueras point

                                                                                        Tu ne voleras pas

                                                                                        Tu ne feras pas souffrir les animaux

 

·        Dieu proche

 

-          « Yahvé parlait à Moïse face à face comme on parle à un ami » Exode 33 11

-          Jacob : « J’ai vu Dieu » Genèse 32  54 31

-             Job : « Mes yeux t’ont vu » Job 42 5

 

-         « Mon peuple, que t’ai-je fait ? En quoi je t’ai fatigué ? »  Michée 6 3 

 

·        Dieu de plus en plus personnel et aimant  

 

-         « Avec une amitié sans fin, je te manifeste ma tendresse » Esaï 54 8

 

-          « Je te fiancerai à moi pour toujours par la justice, l’amour et la tendresse » Osée 2 21

Conclusion : Iahvé : Dieu de l’alliance =  Dieu contractuel’ de plus en plus personnel

 

 

212 Dieu   

-         Divinité des chrétiens

-         Dieu universel (pas seulement d’Israël)

-         Dieu individuel

-         Un Dieu sévère

A propos de Capharnaüm : « Au jour du jugement, le pays de Sodome et de Gomorrhe sera traité moins durement » Mathieu 10 14

 L’enfer : « il y aura des pleurs et des grincements de dents » 

                  « Feu éternel »

 

-         Dieu en trois personnes : Trinité   

                    Dieu le Père : « Tu es mon fils bien aimé » Marc 9 7

                                          « Moi et le père nous sommes un »

 

                       question théologique :  hiérarchie ou égalité ? problème posé par l’ arianisme

                                             : place du St Esprit et la querelle avec l’orthodoxie (querelle du Filio que)

 

-         Dieu d’amour qui s’est fait homme  

                  Mystère de l’Incarnation.   

 

  La question théologique :  rapport nature humaine/nature divine : conflits catholiques avec les nestoriens et les   monophysites

 

-         Dieu qui a souffert pour nous ;

 

-         Dieu ressuscité 

 

-         Une théologie complexe

Les divisions théologiques au sein du christianisme ont surement facilité l’expansion de l’Islam qui est théologiquement plus simple.

 

Conclusion : Dieu   qui nous aime et qu’il nous faut aimer

                                                             

     

 

213  Allah

 

-         Divinité des musulmans

-         Universel

-         Dieu unitaire (pas de Trinité, Chrétiens sont qualifiés d’ « associationnistes »)

-         Dieu de pouvoir (Islam=soumission)

-         Dieu lointain  

Différence Iahvé : Episode Massah Méribah : Les   Israëlites morts de soif demandent à Iahvé « Donne-nous de l’eau à boire »  

                   « Yahvé est-il au milieu de nous oui ou non ? » Exode 17  1 7

                                  ( d’où la punition vis à vis de Moïse : il n’entrera pas dans la terre promise)

 

 

      « Allah ne discute pas »

-         Dieu proche :

« Nous sommes plus près de lui que la veine de son cou « 50 16

               « Dieu se place entre l’homme et son cœur » 8 24

                                mais c’est une proximité de surveillance  

              « Il est celui qui entend et voit parfaitement » 42 11                     

-         Dieu miséricordieux mais qui fait beaucoup de références à l’enfer : feu éternel, eau bouillante.

-         Autres qualificatifs : un, clément, tout puissant, Saint, vivant, éternel, sage, instruit, juste, équitable, aimant, bienfaisant, indulgent, celui qui avilit, celui qui fait mourir, le vengeur…

 

-         Un Dieu qu’il faut craindre 

      « Craignez Dieu de toutes vos forces : écoutez, obéissez et faites l’aumône dans votre propre intérêt » 64 16

 

Conclusion : Allah est un   Dieu qui fait preuve de ‘ transcendance orageuse’

 

Conclusion

Dieu est tout puissant /créateur du ciel et de la terre / législateur’/juge

 mais

             Pour les juifs, c’est un Dieu qui fait alliance avec le peuple juif. Il y a une proximité entre lui et son peuple.

                 Pour les chrétiens, c’est un Dieu d’amour qui sacrifie son fils pour sauver l’humanité.

                Pour les musulmans, c’est un législateur lointain mais miséricordieux.

 

 

Exemples : attitudes dans la prière 

                                   Juifs : debout (cf mur des lamentations)

                                   Chrétiens : à genoux, en demande

                                   Musulmans : prosternation

 

  Pour compléter, examinons 3 questions théologiques complémentaires :

 22 Le péché originel    

         juifs : non

         musulmans : non. C’est le diable et non Eve qui pousse Adam au péché.

         chrétiens : Tertullien /St Augustin : centre de la théologie chrétienne : Jésus été offert en sacrifice pour le pardon

 

23 La fin des temps    

231 Juifs

   Il y aura les douleurs de l’enfantement du retour du Messie avec les guerres de Gog et Magog et la bataille d’Armaggedon.

On verra  

 Le retour du Messie, descendant de David

La reconquête de Jérusalem

La libération peuple juif

La soumission des nations

La reconnaissance universelle de Dieu

La résurrection

Le jugement dernier  

 

232  Chrétiens

La Fin du monde est proche.

Elle est décrite dans l’Apocalypse de Jean

  Il y aura

Le retour de Jésus à la droite du Père

La résurrection des corps

Le Jugement dernier qui ouvre les portes du paradis et de l’enfer

233 Islam

Fin du monde proche    hadiths)

Lutte entre l’Antéchrist et le Mahdi   

Retour de Jésus

victoire de la vraie religion

jugement dernier

conclusion:

*  traits communs

                     - un « sens » : création +histoire+ révélation unique + épreuves+ combats + retour de Dieu +résurrection +jugement dernier (pas de vision cyclique comme dans l’hindouisme)

* différences :   

- scenarios différents

- victoire de la « vraie » religion c’est-à-dire « de la sienne »

 

 

 

 24 L’au-delà  

241     Juifs

    Il n’y a pas trace « d’au-delà » dans la Torah. Dans les textes ultérieurs, l’au-delà ressemble au « schéol » grec c’est-à-dire un lieu obscur où tout est ombre et poussière. L’ecclésiaste écrit « un chien vivant vaut mieux qu’un lion mort ».

   Du temps de Jésus, les saducéens ne croient pas à l’au-delà contrairement aux pharisiens. 

A la fin du premier siècle de l’ère chrétienne, la doctrine présente la fin des temps, le jugement dernier et le paradis et l’enfer.

242    Chrétiens

Le   paradis est un lieu de béatitude éternelle, de communion avec Dieu 

En enfer : « il y aura des cris et des grincements des dents »

243    musulmans

-En enfer, il y a du feu et de l’eau bouillante

     Je signale que l’enfer coranique est pour ceux « qui ne croient ni à Allah ni à son prophète » quelque-soit par ailleurs leurs vertus.  

-  Le paradis est fréquemment décrit par Mahomet (sourate 56…)

 « Nous leur donnerons en abondance des fruits, les viandes qu’ils désireront, des vierges toujours vierges ».  LII 22 

    Je n’ai pas trouvé, Mesdames, d’avantages spécifiques pour vous !

 

 Accord : l’existence d’un au-delà/ Résurrection/ jugement dernier/enfer ou paradis

 

3        Les rapports à autrui

 

 

31 Les rapports homme/femme

32 Les rapports à autrui

  321 Rapports entre croyants

  322 Rapports croyants/non-croyants

  323 La question de la violence

  324 Eléments historiques

33 religions et politique

 

 

 

31 Les rapports Hommes /femmes

 

31 les rapports Homme/Femme

                    311 Dans le judaïsme

                    312 Dans le christianisme

                    313 Dans l’islam

   (Note sur l’homosexualité)

 

Bible : Sarah, Esther, Déborah, Ruth          

 Evangiles : Marie, Marie-Madeleine  

Coran :    Myriam (=Marie)   

 

     311 Bible 

Il existe deux versions de la création de la femme dans la Bible.  

       Dans le ‘Iahviste,’ elle est créée à partir d’une côte d’Adam. Bossuet la définira finement comme ‘un os surnuméraire’.

       Dans l’’Héloïste’, « Dieu les créa homme et femme ».

 

 

      - « Tu enfanteras avec douleur et tes désirs te porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi » Genèse 3 1 6 

          -  Les filles ont le droit d’être vendues par leur père. Exode 21 7

          -   Elles sont considérées comme du butin de guerre   Deutéronome. 21 10 13

     -  Des hommes de Sodome demandent à « connaître » les anges logés par Loth.  Loth leur dit : « Non, mes frères ne faites pas de mal. Voici, j’ai deux filles qui n’ont pas connu d’homme. Laissez- moi vous les amener et vous leur ferez ce qui vous plaira » Genèse XIX    

         -    Dieu n’intervient pas pour sauver la fille de Jephté alors qu’il sauve Isaac. 

-   Etude de la Torah interdite d’où prêtrise refusée aux femmes

 

- Les femmes ne doivent pas porter des vêtements d’homme (ce sera une des causes de la condamnation de Jeanne d’Arc)

 

 - Je signale enfin dans la kabbale juive l’existence d’une première femme d’Adam, Lilith répudiée pour cause de désobéissance.

 

Règles de mariage

-   Moïse était marié et Salomon polygame (700 épouses, 300 concubines. Rois 11)

Le   mariage avec un coreligionnaire est obligatoire.                        

-La monogamie s’impose peu à peu.                                                                          

- Le divorce, qui est en réalité une répudiation est possible. Pour les femmes, il est possible en cas d’impuissance du mari.,                                                        

-Les rabbins peuvent se marier.

 

La femme a une situation subordonnée par rapport à l’homme (comme dans toutes les sociétés antiques. Dieu adopte-t-il les préjugés de l’époque ?

 

312 Nouveau Testament

 

-   Jésus ‘féministe’ : Il a des amies femmes. Ce sont les femmes qui   annoncent la résurrection. Il pardonne à la femme adultère Il se fait laver les pieds par une femme de « mauvaise vie ».

 

     Il n’y a pas d’affirmation de la supériorité masculine dans les Evangiles.  L’attitude de Jésus est porteuse d’une possibilité d’égalité ontologique (en tant qu’« être »)  

 

Par contre, on lit chez St Paul :

-         « La femme a été faite pour la gloire de l’homme tandis que l’homme a été fait pour la gloire de Dieu » Corinthien 11315

 

-         « Le chef de tout homme, c’est le Christ. Le chef de la femme, c’est l’homme »

 

-         statut religieux  inférieur : pas de prêtrise d’où un Vatican masculin.

Règles du mariage

-           Jésus est célibataire, St Pierre est marié (St  Paul Co 19)

-          La monogamie est la règle (sauf pour Charlemagne)

-          Il n’y a pas de divorce (opposition Jésus/Moïse)

-          Les curés catholiques sont non mariés contrairement aux popes et aux  pasteurs

 

La femme idéale dans le christianisme est la Vierge Marie qui est à la fois vierge et mère. Le christianisme demande à la femme, comme dans le judaïsme, d’être une épouse et une mère.

 

313 Coran  

 

- Les musulmans présentent l’Islam comme un progrès pour les femmes : droit à l’héritage, pas d’éliminations des filles à la naissance, polygamie limitée. 

   Mahomet est présenté dans la Sunna comme un mari adorable qui fait preuve de bonté, de tempérance et de patience.

 

Le Coran affirme une inégalité « ontologique » entre l’homme et la femme.

 

« Les hommes sont supérieurs aux femmes en raison des qualités par lesquelles Dieu a élevé ceux-là au- dessus de celles-ci » IV38

 

« Les femmes ont des droits équivalents à leurs obligations, et conformément à l’usage. Les hommes ont cependant une prééminence sur elles. Dieu est puissant et juste » 2 228

 

             « J’ai regardé le paradis et j’ai trouvé que les pauvres gens formaient la majorité des habitants; j’ai regardé en enfer et j’ai vu que la majorité des habitants étaient des femmes. » (récit d’Imran bin Husain, Bukhari LIV 464)

-         Cette inégalité entraîne une inégalité juridique.

 

       « Dieu vous commande dans le partage de vos biens de donner au fils mâle la portion de deux filles » 

            Dans un procès, le témoignage d’une femme vaut la moitié d’un témoignage masculin.

Les   violences maritales sont justifiées :

 « Vous   réprimanderez celles dont vous avez à craindre la désobéissance ; vous les battrez » 4 38 p 96

 

Règles du mariage :

 

La Polygamie (=polygynie) est autorisée. (Mahomet : 11 veuves + 48 concubines)

                  Il a épousé Aicha qui avait  6 ans et a consommé le mariage lorsqu’elle avait neuf ans.  

 

L’adultère est puni.

« Vous infligerez à l’homme et à la femme cent coups de fouet à chacun. Que la compassion ne vous entrave pas dans l’accomplissement de ce précepte de Dieu. Que le supplice ait lieu en présence d’un certain nombre de croyants. »  24 2 p 302

 

Le divorce est admis ce qui est le plus souvent une répudiation. La demande de divorce pour les femmes est possible, mais difficile de fait (le cas le plus admis est l’impuissance du mari).

 

Les imams peuvent se marier.

 

Les femmes ont donc un statut inférieur dans la religion (pas d’imam femme) et dans le droit.  (cf législations Iran et Arabie Saoudite)  

 

 inégalités sociales: les pays musulmans sont les pays dans lesquels les inégalités H/F sont les plus grandes

 

« La femme est l’égale de l’homme mais pas dans tous les domaines »   recteur Boubakeur

 

Conclusion 1 en ce qui concerne le mariage

   

Il y a dans les trois religions des points communs

 

·        sainteté : le mariage  se fait sous l’oeil de Dieu 

·         virginité (de la femme)

·         fidélité

·        maternité

mais aussi des différences

·        monogamie/polygamie

·        existence du divorce ou non

·        clergé : mariage /célibat

 conclusion 2

 Dans les trois religions, les femmes ont un statut religieux et social inférieur à celui des hommes.

 

 

      Si on définit le féminisme comme le souhait de l’égalisation des statuts  entre l’homme et la femme, les religions ne sont pas « féministes ».

 

 

(l’homosexualité )

 Condamnation générale sous le terme « sodomie »

 

« Quand un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, ce qu’ils ont fait tous les deux est une abomination ; ils seront mis à mort, leur sang retombe sur eux « Lévitique 20 13

 

« Lorsque vous trouvez deux hommes accomplissant le péché de Loth, mettez- le à mort, le passif comme l’actif » Hadith

 

Il n’y a aucune référence dans les Evangiles.

 

Les trois religions ont des positions communes hostiles au mariage homosexuel.  

 

En ce qui concerne l’homosexualité féminine, aucun texte n’y fait référence.

 

    Y aurait-il un inconcevable pour Dieu ? 

 

 

32 Les rapports à autrui

 32 les rapports à autrui

                 321 Entre croyants

                322 Entre croyants et non-croyants

                323 La question de la violence      

                 3231 Dans le judaïsme

                 3232 Dans le christianisme

                 3233 dans l’Islam         

                                    (note sur l’esclavage)

             324 Aspects historiques

                 3241   Chrétiens et juifs

                  3242 Chrétiens et musulmans

                 3243 Musulmans et juifs/chrétiens

      « Autrui » désigne le membre de la communauté religieuse à laquelle on appartient mais aussi tout être humain.

        Pour les religions, les rapports à autrui sont réglés par la loi divine.  Il n’y a pas de morale hors de la religion.

 

La règle de l’amour du prochain est présentée dans les trois religions :

 

·        judaïsme

                       « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » Lévitique 19 18

 

                      « Si ton ennemi a faim, donne- lui à manger : s’il a soif, donne- lui à boire »                                 Exode 25 21-22

 

·        Christianisme :

 

            « Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent » Mathieu 5 43-47

 

 

·        Islam :

            « Repousse le mal par le bien » 23 96 

 

    Les trois religions présentent des règles pour les rapports humains fondées sur la bonté, l’hospitalité, le pardon, l’humilité, l’honneur. 

 

321    Rapports des Croyants entre eux  

 

Ils sont caractérisés par quatre traits

-La solidarité

-La responsabilité

-La coercition

-La violence

 

-         La solidarité : les croyants sont frères. Cette solidarité se traduit par la justice, la bienfaisance, la droiture, l’entraide, l’hospitalité, la charité, l’aumône.

 

-         La responsabilité : le croyant est responsable devant Dieu et devant sa communauté parce qu’il peut la mettre en danger vis-à-vis de Dieu par son impiété éventuelle.

 

-         Coercition : cette responsabilité entraîne un contrôle de la communauté sur l’individu et le rejet de l’impie, de l’hérétique et de l’apostat. Toutes les religions ont lancé des anathèmes. Il n’est pas question de tolérance vis-à-vis du déviant.

 

-         La violence

              Il y a des appels de Moïse, de Jésus, de Mahomet   à la vengeance divine vis-à-vis des « injustes »

                   Iahvé :

« Pour celui qui blasphème l’Eternel, il doit être mis à mort, toute la communauté devra le lapider » Lévitique 24 16

 « Que chacun de vous, s’arme de son glaive.  Immolez chacun son frère, son ami, son parent » Exode32 28

 

Mise à mort de l’apostat dans l’islam.

 

Les pratiques de violence sont générales à l’égard des « injustes », impies, hérétiques et apostats

 

l’expulsion de la communauté (Spinoza)

l’exil pour  Averroes

la torture (l’inquisition)  

la mort : juifs tués par Moïse après sa descente du Sinaï parce qu’ils ont adoré le veau d’or, existence des   bûchers  (Montségur, Giordano Bruno, Savonarole, Michel Servet….), décapitations  et crucifixions en terre musulmane …

 

322 rapports entre croyants et non-croyants

 

·        Christianisme

 Dans la parabole du « bon samaritain » celui-ci, considéré par le judaïsme dominant comme non-juif, aide un homme victime de bandits. Ils sont donc des « prochains » bien que n’appartenant pas à la même religion. 

         Jésus mange avec des pécheurs, rend visite à des collecteurs d’impôt, se lie d’amitié avec   

 des femmes  de mauvaise vie…

   St Paul :

« Ne formez pas avec les non-croyants un attelage disparate ».

 « Quelle association peut-il y avoir entre le bien et le mal ? » Paul Co 2 6 14 156  

 

·         L’islam 

 

« J’ai mes œuvres et vous avez les vôtres : point de disputes entre nous »

« . Dieu nous réunira tous, car il est le terme de toute chose. » 42 14 P 414

« Ceux qui croient, ceux qui pratiquent le judaïsme, ceux qui sont chrétiens ou sabéens, ceux qui croient en dieu et aux derniers jours, ceux qui font le bien : voilà ceux qui trouveront leurs récompenses auprès de leur Seigneur. Ils n’éprouveront aucune crainte, ne seront pas affligés » 2 62              

 

« A Dieu appartient le levant et le couchant ; de quelque côté que vous vous tourniez, vous rencontrerez sa face » 2 109 p48

 

Mais plus loin il est écrit

« Tournez- vous vers la plage de l’oratoire sacré » 2 139 p 51

 

  Le second abroge le premier.

 

 « Soyez bons et équitables à partir du moment où ils ne font pas preuve d’hostilité » 60 8 (que veut dire hostilité ?)

 

Le Coran dit « nulle contrainte en religion » mais la totalité du verset est la suivante :

     « Nulle contrainte en religion ! Car le bon chemin s’est distingué de l’égarement. Donc, quiconque ne croit pas au Taghout tandis qu’il croit en Allah saisit l’anse la plus solide qui ne peut se briser. »

  Tâghoût  =   désigne tout ce qui est adoré en dehors d’Allah 

 

     L’ensemble de ce verset fait bien ressortir qu’il n’y a pas de contrainte … pour ceux qui se soumettent à l’Islam.

 

  «O croyants,  ne formez de liaisons intimes qu’entre vous : les infidèles ne manqueraient pas de vous corrompre » 1 14

 

 « O croyants, ne prenez pas d’amis parmi les incroyants » 4 143 

               « Se lier d’amitié avec des incroyants, c’est prendre le parti des ennemis de Dieu »   Coran 60 1 4

        

   « Le culte de celui qui recherche une religion en dehors de l’islam n’est pas accepté » 3 85

 

 « Dieu a transformé en singes et en porcs ceux qu’il maudit » 5 60

 

Débat IX siècle 

Singes = descendants des juifs ?

 

Hadith :   Interrogation de Mahomet :

     Les souris boivent le lait de brebis pas le lait de chameau. C’est également le cas des juifs.  Les souris sont- elles des juifs punis par Allah ? 

 

323  la question de la violence

 

-         Il y a de la violence dans les textes religieux   comme il y en a dans l’Iliade, l’Odyssée, la Chanson de Roland et les pièces de Shakespeare.

 

-     Il faut distinguer la violence ‘descriptive’ (qui est un constat) de la violence ‘prescriptive’ (quand le texte préconise son utilisation)

 

     3231 Dans le judaïsme          

 

« Dans les villes de ces peuples où l’Eternel ton Dieu te donne le pays en héritage, tu ne laisseras la vie à rien qui respire » Deutéronome 20 16

 

Psaumes 137 9 « Heureux qui saisit les enfants et les écrase sur le roc »

Dans les Nombres (chap 31 1718 )

« Maintenant tuez tout mâle parmi les petits enfants et tuez toute femme qui a connu un homme en couchant avec lui »

                On trouve dans Josué, Samuel, Isaïe des appels à l’extermination des peuples vivant en Canaan.

 

     Hors de la Terre Sainte, les textes ne prêchent pas la violence.

 

Les juifs sont présentés comme les prêtres de l’humanité entière et ont donc  une responsabilité  vis-à-vis des autres peuples  en faisant preuve de bienveillance.

 

3232  Dans le christianisme  

 

Jésus chasse les marchands du temple mais il ne les tue pas.

 

    Il dit :

« Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive. Oui, je suis venu séparer l’homme de son père, la fille de sa mère : on aura pour ennemi les gens de sa maison »   M 10 34 5 

      Il s’agit d’un constat des divisions qui vont exister entre juifs et chrétiens. Ce n’est pas une violence « prescriptive ».

 

« Quant à mes ennemis, ces gens qui ne voulaient pas que je règne sur eux, amenez les ici, et égorgez les devant moi ». Contrairement à ce que dit Michel Onfray qui a dû lire un peu vite, ce n’est pas une affirmation de Jésus, mais ce que dit « un homme de haute naissance » dans la « parabole des mines ». Luc 19 27

  

On trouve abondamment des propos « pacifistes » dans les évangiles. 

 

« Ceux qui prennent le glaive périront par le glaive » M 26 51

 

« Tendez la joue gauche si on vous frappe sur la joue droite »

 

« Heureux les pacifiques ceux qui font preuve de paix « Mathieu 5

 

 

 L’extension du christianisme s’est fait jusqu’au IV siècle (Théodose) sans violence à l’égard des non-chrétiens mais évidemment cela n’a pas été toujours le cas ensuite. Il y a eu des conversions sans violences mais aussi des conversions par violence (cf conversion des saxons par Charlemagne).

 

3233 Islam

 

!!! attention !!!!

 

Sur les routes il y a des panneaux « Danger » avec plein de clignotants.

 

Je vais vous lire des versets du Coran.

 

On peut en faire une lecture « littéraliste », « fondamentaliste ». C’est celle d’Al-Quaïda, de Daesh, de Boko-haram. 

 

On peut en faire   une lecture « contextualiste », « interprétative », « historiciste », « réformiste », « moderniste », c’est la lecture de l’«Islam des Lumières » qui explique   que le Coran a été élaboré  dans une période où Mahomet était en lutte armée contre les polythéistes, les juifs, les chrétiens et qu’il ne faut pas s’attendre , dans ce contexte, à des textes pacifiques, mais qu’il y a un « infra-texte pacifiste » dans le Coran.

 

          « Tuez- les partout où vous les trouverez » II 187 

  « Voilà quelle sera la récompense de ceux qui combattent Dieu et son apôtre : vous les mettrez à mort ou vous leur ferez subir le supplice de la croix » 1 37 

    « Faites la guerre à ceux qui ne croient point en Dieu » 2 29

   « Ne faites pas appel à la paix quand vous êtes les plus forts » 47 28

 

   « Ne tuez point l’homme car Dieu vous l’a défendu…. sauf pour une juste cause » » 1 17 35  

« Qui tuerait une âme, c’est comme s’il avait tué tous les gens » mais, le verset complet est : « Qui tuerait une âme, sans que ce soit pour venger un acte de corruption, c’est comme s’il avait tué tous les gens » (que veut dire « acte de corruption » ?)

 

     « Eloignez-vous des péchés abominables, apparents ou cachés, ne tuez personne injustement, » (Coran:6/151).

 

           La biographie du prophète signale le massacre des juifs qurayzas  égorgés sur son ordre  (800 victimes )  et les assassinats d’opposants. (Marwan /Abou Afak / Al Ashraf)

Une lecture « littéraliste » du Coran, des hadiths et de la Sîra permet de justifier la violence exercé à l’égard des non-croyants.

 

  C’est le génie de St Augustin d’avoir justifié la Guerre Sainte pour les chrétiens mais il est difficile de trouver cette justification dans les Evangiles.

 

    Si on lit les textes religieux (Talmud, sermons, prêches) la haine des non-coreligionnaires  pendant des siècles est plus présente  que l’amour !

 

Quelques remarques à propos de la violence islamique :

 

1 Selon Malek Chebel, le mot « amour » apparait 100 fois dans le Coran 

 

Une comptabilité rigoureuse montre que le mot amour paraît

             3 fois pour parler de l’amour d’Allah pour ses fidèles,

2 fois s’agissant de l’amour des fidèles pour Allah,

           4 fois pour parler de l’amour des richesses,

mais une seule fois pour désigner l’amour d’une femme pour un homme,

 jamais pour évoquer de l’amour de l’homme envers son prochain.

 

Le mot « aimer », conjugué, apparaît 53 fois, presque exclusivement pour dire qu’Allah aime les croyants, les justes, les fidèles, les pieux, ceux qui lui font confiance.

 

                  2 Les Saint musulmans contrairement aux Saints chrétiens qui sont, le plus souvent, des martyrs pacifiques, sont la plupart du temps des combattants morts au djihad.

                     3    Les 4 successeurs du prophète ont été assassinés   (ce n’est pas propre à L’Islam. Voltaire dans Candide s’est amusé à comptabiliser les rois et les empereurs assassinés !)

 

Au-delà de ces positions théologiques, quelles ont été les positions des religions dans l’histoire vis-à-vis de leurs non-coreligionnaires ?    

324 Eléments d’histoire

324 Eléments d’histoire

       3241 Le christianisme et les juifs

       3242 Le christianisme et les musulmans

       3243 L’Islam et les juifs et les chrétiens

     3241 le christianisme   par rapport aux Juifs

 

Les juifs sont condamnés dans Mathieu :

« Que son sang retombe sur nous et nos enfants » Mathieu 27 25

 

  L’antisémitisme chrétien sera fondé sur l’accusation de peuple « déicide ». 

 

 

Moyen- âge :

disputacio  

dispute de Barcelone 1263

dialogue ou mise en scène d’une accusation ?

 

La situation des juifs dans le monde chrétien est marquée par des périodes de cohabitation apaisée mais aussi par des stigmatisations, des discriminations, des massacres, des expulsions, la création de ghettos.  

 

Espagne

Massacres 1391

Expulsion 1492

 

XX siècle : des rapprochements

-          La création de « l’amitié judéo-chrétienne »   par Jules Isaac

 

-          Les positions de Vatican II : Les juifs ne sont plus désignés comme peuple déicide.  Jésus a été condamné par une minorité du peuple juif.

 

convergences entre protestants  évangéliques américains (George W Bush) et le sionisme : l’unité de la Terre Sainte sous domination juive accélèrera   le retour de Jésus.  

 

3242 Christianisme et musulmans

 

La situation des musulmans en terre chrétienne a été marquée par les conversions forcées, les expulsions, la cohabitation sous domination dans le cadre des croisades et de la colonisation.

 

XX          

 

-          Rapprochement initié par Louis Massignon

-         Association pour le dialogue islamo-chrétien

-         Groupe d’amitié islamo-chrétien

-         Rencontres islamo-chrétiennes

-         Visites papes dans mosquées

 

                   3243    l’Islam par rapport aux non- musulmans

 

L’Islam distingue les « gens du livre » des « autres ». Les « autres » ont le choix entre la conversion ou la mort.  

 

Les juifs et les chrétiens ont, en Islam, un statut dit de « protection », de « dhimmitude » sur la base de ce que l’on appelle « le pacte de Khaybar ».

 

Ce statut se caractérise par :

-         Pas d’attaques contre l’Islam

-         Pas d’alliance avec les ennemis

-         Pas d’expression publique de leur religion

 

-         Pas de mariage avec une musulmane

-         Tenue particulière

-         Pas d’armes

-         Pas de chevaux …

-         Paiement d’un impôt

        Voltaire en fera un éloge : « Songez que nous avons dans la seule ville d’Istanbul plus de cent mille chrétiens de toutes sectes qui étalent en paix toutes les cérémonies de leurs cultes différents et qui vivent si heureux sous la protection de nos lois qu’ils ne daignent jamais venir chez vous tandis qu’ ils accourent en foule à notre porte impériale » (Il faut prendre partie1772)

 

    Il s’agit de droits octroyés définissant un statut d’infériorité, n’assurant pas la protection en cas de mouvements populaires hostiles. Ce statut ne s’est pas toujours appliqué en particulier sous les almohades.

Note sur l’esclavage : jusqu’au XIX aucun des courants majoritaires d ces religions n’avait aboli l’esclavage en le déclarant contraire à la loi de Dieu. Aucun philosophe antique n’a condamné l’esclavage. 

 

Conclusion = les religions lorsqu’elles exercent le pouvoir politique directement ou indirectement   contrôlent étroitement leurs coreligionnaires et donnent un statut   social inférieur à leurs non-coreligionnaires.

 

 

 

     33 religions et politique

      331 Judaïsme et politique

      332 Christianisme et politique

      333 Islam et politique

    Les trois religions considèrent que les lois humaines doivent être conformes aux lois divines révélées. Exemple : pour les catholiques, le Christ interdit le divorce (contrairement à Moïse) donc la législation civile ne devrait pas autoriser le divorce.  Les religions sont donc favorables aux régimes politiques que la sociologie définit comme des « régimes théocratiques » là où le pouvoir politique est exercé par la religion directement ou indirectement (Moyen Age européen, Iran, Arabie Saoudite, Vatican).

 

Le problème est donc celui de la relation entre les lois civiles et les lois religieuses dans les sociétés contemporaines.  

 

 331 Judaïsme

       Le problème ne s’est posé qu’en 1948, date de fondation d’Israël puisque les juifs n’avaient pas jusque- là le pouvoir législatif d’un état. Mais la communauté pouvait prendre des sanctions contre les siens (voir le cas Spinoza). Depuis la création d’Israël, le rapport entre la loi civile et la loi religieuse se pose en permanence.  

          332 Christianisme

    Deux questions se posent :

 

              1 Quel est le rapport du christianisme au Deutéronome ?

   

                         On trouve dans les évangiles deux phrases qui paraissent contradictoires :

 

 

Jésus dit : « Le ciel et la terre passeront plus facilement que ne tombera de la loi une seule virgule » Luc 16 17. Cela laisse entendre une application stricte du Deutéronome.

 

 Mais il dit aussi : « N’allez pas croire que je suis venu abroger la loi ou les prophètes : je ne suis pas venu abroger mais accomplir » Mathieu 5 17  

  Que veut dire accomplissement ?   

 

Est-ce un durcissement (Pour Jésus, l’insulte au frère est assimilé au meurtre ce qui n’est pas le cas dans le deutéronome) ? Un changement (le divorce autorisé par Moïse est rejeté par Jésus) ? Une abrogation (les lois sur la nourriture « Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l’homme mais ce qui en sort »      Mathieu 15 1) ?   

 

En tout cas, il faut noter la liberté que se donne Jésus dans l’interprétation de la Torah.

 

 

     Dans les faits, le christianisme, sous l’influence de St Paul s’est détaché des règles du Deutéronome, en particulier sur les questions liées à la nourriture (les chrétiens n’ont pas d’interdit, sauf la viande le vendredi) et à la circoncision.

 

Note sur l’islam : « la nourriture de ceux qui croient et qui font le bien ne comporte pas de péché, pourvu qu’ils craignent Dieu, qu’ils croient et qu’ils fassent le bien » 5 93

 

Le christianisme a ainsi un rapport à la loi divine différent du judaïsme et de l’Islam. Il   est moins « juridique » que le judaïsme et l’Islam. Les débats dans le christianisme sont essentiellement théologiques, ils sont plutôt juridiques dans le judaïsme et l’Islam.

 

 2 Deuxième question :   Quelle est la relation entre la religion et la politique ?

 

Jésus ne possède pas le pouvoir politique contrairement à Moïse et à Mahomet. 

 

   On connaît les deux affirmations :

                             « Mon royaume n’est pas de ce monde » J 18 36

                           et surtout

                                « Rendez à César…»  Mc 12 17

                              

    Un certain nombre de penseurs, dont Marcel Gauchet, pensent que le christianisme, en acceptant la séparation du politique et du religieux, a ouvert la voie à l’idée de laïcité. Pour lui, le christianisme est « la religion de sortie de la religion ».

 

          De fait, l’Eglise Catholique a été contrainte et forcée d’accepter les lois de laïcité depuis la Révolution de 1789 (Etat-civil, divorce, école laïque, loi de 1905). Pour certains penseurs (Jean-Claude Guillebaud, Frédéric Lenoir, Régis Debray) cette défaite est paradoxale, dans la mesure où les valeurs des lumières (Liberté, égalité, fraternité) sont, selon eux, une laïcisation de la pensée chrétienne.

 

 

333 Islam

  

     Les 57 pays de la ligue des Etats Musulmans ont voté en 1990 une « Déclaration sur les droits de l’homme en islam » qui  considère que  les lois civiles ne peuvent être en contradiction avec les lois islamiques.

 

 

Conclusions

 

·         les religions ont voulu  historiquement  exercer le pouvoir politique  ou le contrôler.

·          Une application littéraliste du Deutéronome   et du Coran est incompatible avec les règles de fonctionnement des sociétés contemporaines issues des valeurs de l’humanisme et des lumières : la liberté de conscience, d’expression, de modes de vie ; l’égalité   entre croyants et non-croyants, entre hommes et femmes.

 

    

 

·           La « modernité » (au sens d’adhésion aux valeurs des « Lumières ») s’est imposée contre le judaïsme et le christianisme depuis trois siècles en Occident. Les religions se sont adaptées à cette modernité.

 

·          Pour l’avenir, je laisse la réponse ouverte à la question sur le désir et la possibilité de l’Islam de s’adapter à cette modernité.

 

 

 

Dieu tel qu’il est décrit dans les textes sacrés n’est ni tolérant, ni démocrate, ni féministe, ni favorable à l’individualisme.

Pourquoi devrait-il l’être ?

 

 

Bibliographie

Dieu, une enquête  Dionogi Albéra  Katell Berthelot  Flammarion  2013

Enquête sur l’antisémitisme musulman Philippe Simonnot Michalon 2010

Le choc Jésus-Mahomet Christian Makarian JC Lattès 2011

Dieu des chrétiens, Dieu des musulmans François Jourdan Flammarion 2012

Islam et judéo-christianisme Jacques Ellul   PUF 2004

La maladie de l’Islam Abdelwahab Meddeb Seuil 2005

La Bible, le Coran et la science Maurice Bucaille Seghers 1998

Film

Le message Moustapha Akkad (disponible à la médiathèque)