lundi 28 décembre 2020

Histoires de Jésus

 

                                      Histoires de Jésus

 

Introduction

 

    Jésus est le personnage de l’histoire universelle le plus connu et le plus influent sur les mentalités depuis 20 siècles. Nous avons lu ou on nous a lu le Nouveau Testament ; nous l’avons vu figuré dans des sculptures, des tableaux. On nous a raconté sa vie dans des livres et des films. Ses paroles sont commentées tous les dimanches.  

 

 Je vais vous demander de faire un petit exercice d’imagination.

  Vous habitez une planète à des milliards d’années lumières de la terre. Vous  êtes un historien de renom . L’académie des sciences vous demande de partir en mission sur la planète Terre pour étudier les religions et plus particulièrement la  religion chrétienne.  Vous partez sans aucun préjugé sur les religions de notre planète (peut être en avez- vous de vôtre planète, mais en tant qu’historien vous vous méfiez des  préjugés). L’Académie des sciences vous demande de rédiger un rapport : qui est ce Jésus-Christ, considéré par une grande partie de l’humanité comme Dieu ?  

 

  Vous allez donc essayer de   retrouver le Jésus de l’histoire, le Jésus que l’on peut qualifier de   ‘Jésus historique ‘, ‘ le Jésus dont la vie peut être reconstituée sur la base de données historiques scientifiquement neutres’ comme l’écrit l’exégète Daniel Marguerat.

 

  Vous arrivez sur la planète Terre.

 

 Vous lisez les textes relatifs à la vie du Christ : le Nouveau Testament

 

Vous allez à Jérusalem pour trouver des traces de la prédication de Jésus et vous revenez déçu car vous n’avez rien trouvé.

 

  Vous allez donc examiner quels sont les points de vue de vos collègues  historiens terriens sur la question .

Vous allez, sur internet, (vous constatez d’ailleurs l’hégémonie des Etats-Unis en la matière !), à la BNF et évidemment vous êtes découragé par le nombre d’ouvrages écrits sur Jésus-Christ.

 

  Mais après avoir passé des mois et des mois    à étudier la question, vous vous rendez compte qu’il y a trois points de vue historique sur la question :

(ou trois thèse ou trois paradigmes )

Paradigme au sens de Thomas Kuhn : cadre dans lequel on fait entrer les connaissances acquises dans une branche du savoir à un moment donné

 

 

Chap 1   Trois points de vue sur Jésus-Christ

 

1          Le point de vue chrétien

              

                   Jésus est, à la fois, Homme et Dieu

 

 Seul point de vue admis jusqu’au   XVIII dans le monde chrétien.  

 

Deux courants :

 

‘fondamentaliste’: tout ce qui est  écrit dans le Nouveau Testament est vrai

 

                        

                Pie X     ‘Toute l’écriture sainte doit être considérée comme inspirée, dictée ligne par ligne, mot par mot par le St Esprit’

 

‘moderne ‘:  tout n’est pas vrai  dans le Nouveau Testament :il  contient des éléments légendaires , dans une proportion plus ou moins grande . 

 

 

 Le point de vue chrétien est largement dominant du point de vue éditorial. 

 

 

 

Benoit XVI, Charles Perrot , Etienne Trocmé , Daniel Marguerat , Henri Guillemin

Editions Bayard  Desclée de Brouwer

 

     La plupart des chercheurs sont prêtres ou pasteurs.

Eglise catholique réticente vis à vis des recherches :

                          1678 : Richard Simon : histoire critique du vieux testament

                                        Bossuet :’malignité au suprême degré’   

                   Il faut attendre 1890 pour la création par Léon XIII de l’école biblique de Jérusalem

 

 En ce qui concerne les catholiques, les chercheurs sont en situation de liberté  contrôlée: ‘tout ce qui concerne la manière d’interpréter l’Ecriture est soumis en dernier lieu au jugement de l’église qui s’acquitte de l’ordre et du ministère divin de garder et d’interpréter la parole de Dieu .’  (Dei verbum Paul VI 1965 )

 

   Ces chercheurs sont donc soumis à un contrôle institutionnel ou moral. L’exégèse protestante a été (et est) plus libre

 

 

   2 le point de vue non-chrétien

 

 Les recherches sont effectuées soit par des universitaires (historiens en général du Moyen-Orient antique), soit par des chercheurs indépendants, des journalistes , des amateurs passionnés . Elles sont très diversifiées et de qualité très variée. Cela peut aller de l’ouvrage le plus rigoureux possible au délire du chercheur autoproclamé en passant par le n’importe quoi, style Da Vinci Code.   

      

·        Point de vue ‘humaniste’ ou ‘rationaliste’

 

Il y a eu un homme qui a existé en Palestine au début de l’ère chrétienne et qui été crucifié.  Cet homme a été divinisé dans les siècles qui ont suivi.

                                

 

         

          - Brève histoire de cette thèse :

       

Traité des trois imposteurs

  texte qui est critiqué par l’église  depuis le XIII siècle, mais qui, de fait,  n’existait pas  (cf Georges Minois : Le traité des trois  imposteurs) et  qui a fini par être mis en forme au XVIII .Il   résume les thèmes antichrétiens,   développés depuis plusieurs siècles (Celse Contre les chrétiens  180)  

 

                          Jésus est un   homme, marchand de rêves absurdes, comme Moïse et Mahomet. 

           

XVIII

Voltaire, D’Holbach contestent la vérité des textes du Nouveau Testament, en refusant le surnaturel (miracles, résurrection)  et  en montrant les contradictions des textes :

              Généalogie de Jésus : différences + pourquoi faire la généalogie de Joseph alors qu’il n’est pas le père de Jésus ?

              Etonnement devant l’étonnement de Marie et Joseph devant le savoir de Jésus face aux rabbins alors qu’ils sont censés savoir  qu’il est fils de Dieu

              Mise à jour de différences selon les évangiles dans la description de la vie de Jésus et en particulier dans la passion et de la résurrection 

 

  L’allemand Reimarus (mort en 1768)  représente  Jésus comme un ‘politique’ qui,  à l’aide des 12 apôtres, essayait de  manipuler le peuple. (résurrection: vol)

 

              XIX

    Bruno Bauer voit dans la description de certains moments de la vie de Jésus des éléments légendaires.

       David Frédéric    Strauss, en 1835, dans sa ‘Vie de Jésus’ en fait un homme  pour lequel ‘ le mythe et le symbole enveloppent les souvenirs et les étouffent ‘

 

  En 1863, Renan publie la ‘Vie de Jésus’ où il en fait un homme exceptionnel.

 

.    XX

 

Alfred Loisy : 1903. Vie de Jésus

                    obscur prophète juif apocalyptique  sur lequel s ‘est bâtie une ‘mythologie’

 

 Charles Guignebert :1933 Jésus

                            une personne dont on sait seulement  qu’il a été crucifié .

 

  bibliographie :

       Alfred      Loisy

 

           Charles  Guignebert : Le problème de Jésus

            Publications du cercle Ernest Renan , Union Rationaliste

 

 

·        Point de vue mythiste

 

 

                           Jésus= mythe = Osiris, Mithra…

                            Mythe humanisé au premier siècle

Jésus Christ =   invention   qui combine de multiples apports

                   Judaïsme (courant essenien )+ cultes à mystère (Adonis , Mithra , Osiris…) +gnose + Hellénisme (  philosophie platonicienne)

 

 XVIII :

       Volney (1757-1820) : Jésus est un mythe solaire issu du syncrétisme des mythologies perse et mésopotamienne.

        Dupuis (1742-1809) en fait un Dieu solaire entouré des 12 signes du zodiaque

 

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                               

 

 

Bibliographie : 

 

 ProsperAlfaric  Jésus a-t-il existé ?

Guy Fau  La fable de Jésus-Christ

Thèse défendue par Michel Onfray

 

.   Couchoud ,  ,Las Vergnas ,, Ory . (site internet : Patrick Dupuis) 

 

Aux EU et au Canada, elle est représentée par George Albert Wells et Earl Doherty .

 

La thèse est rejetée par les milieux académiques.

 

 3   six   remarques

 

 1 Poids des conformismes dans la recherche au nom de l’argument d’autorité

 

  2 La tendance au ‘monologue’

                Giri 253 : refus de la confrontation entre chercheurs

 

3 Les recherches sont fortement liées à des luttes idéologiques : le point de vue non-chrétien a été développé par des chercheurs dont la philosophie est déiste, athée, agnostique ou qui appartiennent à d’autres religions (judaïsme, Islam)  

 

 

   4 Les recherches historiques sur   Jésus peuvent s’accompagner d’une remise en cause de la foi chrétienne pour certains chercheurs chrétiens (Loisy, Alfaric ,Las Vergnas) ,mais elles peuvent aussi la laisser intacte  : le croyant peut toujours croire à la résurrection malgré les incertitudes  historiques  sur la  vie de Jésus-Christ. 

 

 5  Le schéma proposé des trois points de vue  ne recoupe pas la séparation entre ceux qui pensent qu’on peut en savoir beaucoup sur Jésus et ceux qui pensent qu’on ne peut rien  en savoir( ou pratiquement rien )  : en effet , on trouve des chrétiens qui pensent que l’on en sait très peu sur Jésus (Bultman,Drewerman), et sont donc proches des mythistes et  des rationalistes, qui pensent qu’on peut en savoir beaucoup, ce qui les rapprochent des fondamentalistes   chrétiens , la nature divine du Christ exceptée .    

 

6 Il y a une ‘dialectique’ des points de vue. Si le point de vue mythiste est  aujourd’hui bien représenté  aux EU, c’est que le point de vue fondamentaliste  y est fortement influent . 

 

 

 

 

Chap2 Ou l’on voit notre historien s’informer des techniques historiques propres aux recherches relatives à Jésus et les conclusions qu’il en tire

 

 

 Devant les difficultés   propres aux recherches historiques sur Jésus , certains historiens ont proposé des méthodes spécifiques   

 

. Les historiens (sauf les fondamentalistes) sont d’accord pour dire que les documents relatifs à Jésus combinent, dans une proportion à déterminer, des faits réels et des aspects légendaires.  Ils ont donc proposé des méthodes spécifiques, pour trouver ‘noyau dur’, c’est à dire le Jésus historique

 

 Deus exemples :

 

1   Le ‘Jesus seminar’

 

C’est un cercle d’exégètes fondé en 1985, par Robert Funk. Des exégètes cooptés votent sur des positions. L’opinion retenue s’établit à la majorité des votants.

    Résultat : 18% des paroles de Jésus ont été jugées authentiques, 26 paraboles ont été validées

 

Critiques de la démarche : Quelle est la représentativité du groupe ?  Le fait qu’une opinion soit majoritaire en matière scientifique ne fonde pas la scientificité.    

 

     2 John Paul   Meier : Un certain juif, Jésus

 

 Il présente un certain nombre de critères pour authentifier les actes et les paroles de Jésus : 

 

  Le critère de l’embarras

 Une histoire gênante pour les chrétiens ne peut pas avoir été inventé par l’église primitive : exemples : baptême par St Jean Baptiste, prophéties non-réalisées, Crucifixion, « Mon dieu, Mon dieu , pourquoi m’as- tu abandonné ? »

 

 Le critère de discontinuité : Il s’applique aux paroles ou aux actes de Jésus qui ne peuvent dériver du judaïsme 

 

Le   Critère du rejet et de l’exécution

 Eléments qui expliquent la fin violente de Jésus 

 

Le critère des traces d’araméen

 

Le critère de la narration vivante

 

    Le critère de l’attestation multiple

 

Que dire de ces critères ? 

 

-         Critère de l’embarras :

            Qu’est-ce qui est embarrassant ?

  La crucifixion ?  L’’existence d’un dieu humain souffrant, n’est pas forcément embarrassante. Il peut influencer  des populations souffrantes, dominées .

    Le baptême : possibilité de s’allier avec les disciples de St Jean Baptiste

 

        ‘Mon dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?’ accent de vérité ou   Psaume 22 ?  

 

-         discontinuité :  c’est supposer que Jésus est en rupture avec le judaïsme

 

 

-         araméen : référence à un vieux texte non à la vérité des faits 

 

-         narration vivante : qualité littéraire du narrateur

 

-    attestations multiples : comment savoir si les témoignages sont indépendants ?

 

conclusion

 

  Notre historien, je pense, en conclura que ces critères n ‘apportent aucune certitude scientifique.

 

 

 

 

 

 Chap3 La Palestine au début de l’ère chrétienne 

 

 

         société en crise

-crise politique

              un peuple dominé : captivité de Babylone, domination grecque , domination romaine 

 

           un peuple révolté

                 luttes contre les romains

                                   agitateurs :

                                          Judas de Gamala (-4), Simon (-4),

                                           Jacob et Simon, crucifiés en 48

                                                    Theudas,   ‘L’égyptien ‘  

                                                                               Alfaric 66

  

          Un peuple divisé

              Galilée/ Judée /Samarie

             Juifs hellénisés/juifs traditionalistes

           

             Résistants à Rome/collaborateurs 

 

                        Juifs de   Palestine / juifs de la Diaspora 

                                                  Diaspora plus nombreuse                  

                         

- crise économique :

       crise paysanne / poids du  tribut romain élevé /impôt au Temple

 

 -  une effervescence religieuse

 

                                 -une multitude de courants au sein du judaïsme

                                                 Sadducéens, Pharisiens, Zélotes, Esséniens

                                   - Prophètes :  St Jean Baptiste                    

 

                              -thaumaturges   

                   Le prophète Elie

                   Dionysos : transformation eau en vin

                  : Osiris : résurrection

                            Pythagore : Pêche miraculeuse   

                           Vespasien soignait la cécité par imposition des mains 

 

                            Contemporains de Jésus :

                               Simon le magicien

                     Appolonyus de Tyane :

 

                                                                                  Giri 151 152

 

                 - Textes sur l’attente du Messie :

 Livre de Daniel, Livre d’Hénoch 

                                  le messie  triomphant

                                      le   messie  souffrant

                                                 Fau 249

 

     - Des cultes à mystère
                                                           Osiris, Adonis, Mithra Attis Dionysos

 

                      Un personnage de nature divine né d’une vierge meurt puis ressuscite apportant le salut aux hommes

                         Rituels : baptême/repas de communion

 

                                          Celse :  christianisme = un culte à mystère de plus

 

   -  Gnose Egyptienne, syrienne, juive

 

                           Timothy Freke  Peter Gandy The jesus mysteries

                                         Influence sur Paul 

                                                        Fau 278  282 et suiv

 

                          - bouddhisme   (non-violence , miracle marche sur l’eau              

                           - religions d’Iran (démons, péché originel…

 

                              - philosophies : courant de sagesse au sein du judaïsme (Hillel)  stoïcisme , épicurisme, cynisme  le néo-platonisme…

 

‘ Je serai reconnaissant à tout théologien qui m’apportera une sentence de Jésus dont je ne pourrais pas démontrer qu’elle existait déjà à l’époque contemporaine’ (Steudel)

                                                   Tu aimeras ton prochain comme toi -même (Lévitique)

                                       Si ton ennemi a faim, donne lui à manger, s’il a soif, à boire (Salomon)

 

                               -littérature : voyages de Paul= Ulysse

 

 

.       La situation religieuse n’oppose pas la religion romaine, la juive, la chrétienne naissante. Nous sommes dans un bouillon de culture religieux et philosophique, dans le monde de l’orient antique

 

 

 

chap 4  L’étude des textes non-chrétiens

 

1 textes juifs

 

               Philon d’Alexandrie (mort en 54).

Dans un livre chargé de dénoncer les méfaits de Pilate, il ne dit rien de Jésus.

Audience auprès de Caligula pour défendre les juifs

 

 

Juste de Tibériade : aucun texte, mais au IX siècle, le patriarche  Photius fait référence aux textes de Juste disant qu’il n’y a aucune information  sur Jésus .

 

Flavius Josephe  (37-94)

 

Antiquités juives (93) : genèse +66

 

Guerre des juifs (67): –164 +70

 

 testimonium flavianum  connu au XI siècle

 

 2 passages qui font référence à Jésus.

 

  Premier passage 

   

 

  Maintenant, il y avait en ce temps là un certain Jésus un homme sage s’il est permis de l’appeler un homme parce qu’il était un faiseur e miracles et un enseignant qui enseignait de telle manière que les hommes l’écoutaient avec plaisir. Il s’attirait autour de lui à la fois beaucoup de juifs et beaucoup de gentils. C’était le christ. Et lorsque Pilate le condamna à être crucifié à la suggestion des principales personnalités parmi nous, ceux qui l’aimèrent depuis le début ne l’abandonnèrent pas parce qu’il leur apparut de nouveau le troisième

jour comme le leur avait annoncé les prophètes ainsi que dix mille autres merveilles à son sujet . Et la tribu des chrétiens ainsi nommés d’après son nom n’est pas encore éteinte à ce jour.

 

   Point de vue chrétien         

    Texte authentique :  pour les fondamentalistes, il est considéré comme le cinquième évangile

Texte partiellement authentique, pour la tendance moderne

partiellement interpolé

                                 

       - Josèphe est pro-romain : pourquoi signale-t-il que Jésus a été injustement condamné ?

-         il ne se réclame pas des juifs : pourquoi dit-il ‘principale personnalité parmi nous’ ?

-         Josèphe   n’est pas chrétien : pourquoi aurait-il dit :’ homme sage, s’il est permis de l’appeler un homme ; c’était le christ’

-         Origène, parlant de Josèphe, dit qu’il ne croyait pas qu’il était le Christ.  

            Si on enlève ces interpolations, le texte est authentique et prouve l’existence de Jésus.

 

Point de vue mythiste

 

  1 texte authentique, mais, c’est simplement une information donnée par les chrétiens de Rome à Josèphe. Le texte ne prouve rien quant à la vie de Jésus 

 

2     faux total :

                   thèse d’Alfaric

                          arguments précédents + le paragraphe rompt la logique du texte qui parle des calamités subies par les juifs

 ‘ Le testimonium s’intercale entre deux récits : celui d’une insurrection juive à l’encontre de Pilate qui voulait financer la construction d’un aqueduc à l’aide du trésor du Temple et celui de la déportation vers la Sardaigne de 4000 juifs. La digression est brutale, aucune conséquence n’en est tirée ‘ ( JCJ  p56  Mordillat et Prieur )                                                                      

 

           deuxième passage 

 allusion à Jacques ‘frère de Jésus, dit le Christ’

                                                           lapidé en 62

                              dit /celui qu’on appelle le christ/ soi-disant

               Qui était Jacques ? Problème posé à l’église.

                                                                           frère biologique ?

                                                                                    Marc : Jésus a 4 frères et sœurs qui sont en conflit avec lui.

                                                                            Demi-frère ? enfant d’un premier mariage de Joseph ?

                                                                           cousins germains

                                                                             frères symboliques  

 

                   authenticité ?  Même problématique que pour le texte précédent

                                   chrétien : authentique / mythiste : interpolation

 

          Ce qui est sûr :                      

                    - Dans les textes de Flavius Josèphe, il y a silence sur la communauté chrétienne.  Il ne dit rien d’une communauté se réclamant du Christ à Jérusalem.

                    - les événements décrits dans les évangiles n’ont pas été signalés par les historiens du premier siècle

     ‘Le voile du sanctuaire se déchira en deux ; la terre trembla ; les rochers se fendirent ; les tombeaux s’ouvrirent et de nombreux corps de saints trépassés ressuscitèrent ‘ : aucun témoignage non-chrétien de ces événements. 

 

 

2        textes romains

             (Giri 71)

 

  Pline l’ancien

                     En   70, il fait un voyage en Palestine. Il donne des information sur les esséniens, mais il ne parle pas des chrétiens . 

                

    Sénèque : aucune référence à Jésus

                         L’église inventera une fausse correspondance avec Paul.

 

     Plutarque : il a  une  bonne connaissance du monde  juif .

                                           Il est à Athènes 65 : Il ne fait aucune référence à la venue de Paul

                                            A Alexandrie , Corinthe, Rome , il ne signale aucune  communauté chrétienne. 

 

 Suétone

120 : allusion à un agitateur juif Chrestos en 41 à Rome.

                                Le problème est que Chrestos veut dire ‘ bon’ et christos , ‘oint’.

 

 Pline le jeune 

         lettre à Trajan qui prouve  l’existence de chrétiens en Bithynie en 112 . 

 

Tacite (en 117)

 

Néron fit passer pour coupables et livra aux tourments les plus raffinés des gens détestés pour leurs turpitudes que la foule appelait les chrétiens. Ce nom leur vient du Christ qui sous l’empereur Tibère avait été livré au supplice par le procurateur Ponce Pilate. Cette exécrable superstition réprimée sur le moment faisait de nouveau irruption, non seulement en Judée, berceau de ce mal, mais encore à Rome où tout ce qu’il y a d’affreux ou de honteux dans le monde converge et se répand.’ en 64

 

Point de vue chrétien

 texte authentique

         authenticité du texte parce qu’on voit mal un chrétien le rédigeant

 

     hypothèse :  L’information de Tacite  aurait été trouvé dans des archives

 

point de vue rationaliste

 

             - Réponse à l’hypothèse sur les archives :   Peut-on imaginer Tacite cherchant la trace d‘un procès d’un agitateur 80 ans auparavant ? La trace est improbable parce que les exécutions de rebelles étaient fréquentes. Au cas où il aurait trouvé, il aurait lu le nom de Jésus et non de Christ. Il aurait vu que Pilate n’était pas procurateur mais préfet. 

 

       - Texte ‘ semi-authentique ‘ : (Charles Saumagne) Il existait dans les ‘Les Histoires’ de Tacite une notice virulente contre les chrétiens mais, sans aucun rapport avec l’incendie de Rome. Au IV siècle, c’est Sulpice Sévère qui aurait inséré cette notice à l’intérieur du récit de l’incendie de Rome ( Mordillat Prieur Jésus sans Jésus p 45)

 

point de vue mythiste :

- Texte authentique mais qui ne prouve pas l’existence de Jésus : Tacite aurait   basé son texte sur ce qui lui a   été dit par les communautés chrétiennes à Rome.

 

                                       Giri 72 73

    - texte faux :

 

     Fau 53

-         incendie et supplices inconnus de Suétone ( par ailleurs hostile à Néron ) , de Pline   l’ancien , de Martial , de Flavius Josèphe .

-         Les auteurs chrétiens (Origène, Clément, Tertullien) n’en font pas mention

-         Les adversaires des chrétiens ne l’évoquent pas

-         Eusèbe, St Augustin n’en disent rien

-         C’est en 1429, qu’un moine anonyme l’aurait trouvé sous la forme d’un manuscrit du XI siècle et l’aurait apporté au secrétaire du pape, faussaire bien connu (Guy Fau .)

-         Pourquoi ce faux ?     Nous sommes au lendemain du schisme d’occident et le concile de Constance a diminué les pouvoirs du pape. Il devient important d’établir que celui-ci est le successeur de St Pierre, martyr de Néron .  

 

Conclusion

 

Pour les chrétiens, les documents profanes démontrent l’existence de Jésus.

Pour les rationalistes, ils démontrent   l’insignifiance de Jésus sur le plan de l’histoire

Pour les mythistes, ils démontrent son inexistence.

 

   Il faut noter cependant le point de vue de Daniel Rops, catholique : ‘A s’en tenir aux documents romains seuls, il n’est pas rigoureusement démontrable que le Christ ait existé ‘

 

3        les  manuscrits de la Mer Morte

a.      le contenu

800 manuscrits découverts en 1948 à Quram

copies de l’ancien testament/deutérocanoniques et apocryphes / commentaires de l’ancien testament /textes non bibliques sectaires /rouleau de cuivre qui contient des indications sur les endroits où ont été cachés des trésors

écrits de –250 à 70

b.     Quelle communauté ?

         Les recherches hésitent :  Essénienne ?

     Non : tombes mixtes (les communautés esséniennes ne sont pas mixtes) / armes

         Zélote ?

                 Annexe de la Bibliothèque du Temple ?

 

Ces documents sont considérés comme important pour les rationalistes et les mythistes pour deux raisons :

 

1         Pour les mythistes : L’existence d’un maître de justice 

     D’après le commentaire d’Habacuc et le document de Damas, il s’agirait d’un prêtre juif entré en lutte contre le clergé officiel auquel il reprochait sa richesse et le cumul des fonctions religieuses et civiles. Il fonda une communauté religieuse avec des règles rigoureuses ( pauvreté, chasteté , fraternité).Mais le clergé officiel le persécuta et les textes laissent entendre qu’il fut exécuté .

Comme le dit Dupont Sommer, ‘ Jésus apparaît à bien des égards comme une étonnante réincarnation du maître de justice : comme celui-ci il prêcha la pénitence, la pauvreté, l’humilité, l’amour du prochain, la chasteté. Comme lui il prescrivit d’observer la loi de Moïse, toute la loi mais la loi achevée parfaite grâce à ses propres révélations. Comme lui il fut en butte à l’hostilité des saducéens. Comme lui il fut condamné et supplicié.’

 

        Il existe donc un thèse   selon laquelle Jésus n’a pas existé mais que son histoire a été inventée à partir de l’histoire du Maître de Justice :

  En somme,  il y aurait erreur sur la personne !

 

 

GRS Mead :Did Jesus live 100 BC ? Théosophical publishing society 1903

Alvar  Ellegard : Le mythe de Jésus

 Michel Coquet : Jésus sa véritable histoire Editions Alphée 2008

 

 

  Fau 293 294 295

 

2        pour les rationalistes

 

          Des idées esséniennes que l’on retrouve dans le christianisme 

 

-         l’idée d’un messie souffrant et mis à mort à cause de nos iniquités différent du messie glorieux venant rétablir le royaume d’Israël

-         l’annonce de la bonne nouvelle :’ le seigneur libèrera les captifs , fera voir les aveugles ,et relèvera les opprimés … Il guérira les malades, ressuscitera les morts, et aux humbles il annoncera la bonne nouvelle ‘

-         la résurrection des morts

-         des textes proches du sermon sur la montagne

-         la conception d’une communauté inébranlable

-         l’idée du salut par la foi  

 

-         condamnation du commerce

-         pauvreté comme vertu

-         propriété collective (communisme mystique)

-         égalité hommes-femmes  Pas d’esclaves

-         vœux de célibat

-         repas à une table commune avec un rite de partage du pain et du vin 

-         désintérêt vis à vis de la vie terrestre

-         pacifisme

-         refus de la rébellion

-         baptême rituel de purification

 

-         Renan : le christianisme est un essénisme qui a réussi

 

 

                             Giri 63 64              Fau 283

 

 

 

 

 

Chap5  L’étude des textes chrétiens

 

 

Ensemble de documents = corpus

 

 Un corpus incomplet :

textes perdus + textes écartés par l’église (apocryphes) + textes détruits  (non-chrétiens et hérétiques)

 

 Des textes transmis   sur quatre siècles  

 

                  Comparaison  avec les textes de Platon  et d’Aristote :  plus de 10 siècles de transmission :

 

                     Ces textes ont –il changé pendant cette période ? 

                                Non selon les fondamentalistes : respect scrupuleux des textes.

 

                               Oui, selon les historiens :

             Possibilité de comparaison des états des textes successifs : modifications  

             ex versions des actes des apôtres : texte alexandrin et texte occidental

                                                                          Giri 187 

Des faux

-         lettres entre Sénèque et St Paul

   -      rapport de Pilate à Claude

 

 

     1  les quatre  évangiles canoniques  (synoptiques +Jean)

 

        a la datation

 

Les versions en notre possession datent du IV siècle. Toutes les copies antérieures ont disparu. Nous ne savons pas ce qu’ils contenaient avant cette date. Ce dont nous disposons sont des versions remaniées (peu ou beaucoup) d’écrits antérieurs.

 

Source Q (Quelle= source en allemand) + évangile de Marc

Aujourd’hui, les chercheurs distinguent des couches dans la source Q (Q1 Q2 Q3) et dans les évangiles ( Proto-Marc + proto Mathieu, Jean 1, Jean 2 ,Jean 3…)

  Les exégètes continuent leur travail de dissection !

 

 

Dates admises par les chrétiens et la majorité des chercheurs :

 

Marc : 65-70

Mathieu : Luc 80-90

Jean : 90

 

Thèse de la datation tardive :  150-180 pour les mythistes et les rationalistes

-         Evangile de Marc

           Fau 123

-         Luc

                Fau 108

 

 

Les textes des évangiles permettent de connaître la vie du Christ comme on essaierait de connaître la révolution de 1848 par les témoignages des petits-fils  établis aux Etats-Unis 

    Fau 115 

 

         

 

.

               b les témoignages chrétiens sur l’existence des évangiles

 

Pas d‘allusions dans l’épître de Barnabé (140), le pasteur d’Hermas (150). En 160, Justin ignore les évangiles. Il fait allusion à des logia (sentences et prophéties) 

En 150, Papias, évêque de Phrygie, fait allusion aux textes de Marc et Mathieu.

 En 180, Tatien présente un texte unique sur la vie du Christ : le diatessaron.   Le premier auteur qui se réfère aux 4 évangiles est Irénée en 185.

 

d  la  vie de Jésus à partir des évangiles

 

Il y a des différences selon les textes 

 

·         La  naissance

   - date

Mathieu le fait naître sous Hérode (-4)

Luc le fait naître au moment du recensement de Quirinus (+7)

 Luc : annonciation (tu vas être enceinte) sous Hérode (-4) , naissance sous Quirinius (+7)

 

    - 25 décembre : à partir de V siècle

 

-lieu

 Naissance à Bethléem, conformément à la prophétie de Michée 

 

 

- origine

 De Nazareth

 

 

                              Fau    133 254     Fau 132

 

                                                    Nazaréen =   de Nazareth ?

                                                       Existence de Nazareth ? aucun élément qui prouve son existence à cette époque

                                                                          Cité insignifiante ?   Trifouillis les oies 

                                                           

Nazaréen ne signifie pas nécessairement de Nazareth

 

 Cela peut venir de: 

-          nazir :  sanctifié

-         natzar : qui garde

-         netzer :le rejeton

-         nazoréen : secte juive

                   (Mordillat Prieur Roi des juifs p 32)

 

·        passion

 

             Le déroulement de la passion correspond aux prophéties :

 

 

                    Fau 249     Fau 152    Alfaric

Isaïe

  Il n’avait ni prestance, ni éclat pour que nous le remarquions …Méprisé, objet de l’abandon des hommes, homme de douleur, pareil à celui dont on détourne la face méprisée Nous n’avons pas fait cas de lui .Pourtant ce sont nos maladies qu’il a portées , c’est de nos douleurs qu’il s’est chargées . Maltraité, il s’humilie , il n’ouvre pas la bouche comme un agneau qui est traîné à l’abattoir ;

 

 

Psaume 22

 

 Mon dieu mon dieu pourquoi m’as tu abandonné

Je crie le jour et tu ne réponds pas

La nuit je n’ai pas de repos

Je suis un ver et non un homme

L’opprobre des hommes et le rebut du peuple

Tous ceux qui me voient se moquent de moi

..

Je suis comme l’eau qui s’écoule

Et tous mes os se disjoignent

…ils ont percé mes mains et mes pieds

ils se partagent mes vêtements

ils tirent au sort ma tunique

 

 

 

 

Conclusion sur les évangiles

 

chrétiens : réalisations des prophéties  ( Blaise Pascal) :   Jésus est le messie annoncé par les écritures . 

-         rationalistes : utilisation des prophéties pour décrire la crucifixion d’un homme transformé plus tard  en Dieu 

-         mythiste : utilisation des prophéties pour créer une  passion qui n’a pas existé puisque Jésus n’a pas existé 

                                                   

2        Les  Actes des Apôtres

 

Datation  majoritaire : 90

 

Récit des actes   

-         premiers temps de  l’église : Communauté originelle qui diffuse grâce aux apôtres (Pierre , Jean ,Philippe, Barnabé…)

-         Pierre

-         Paul

 

Problèmes historiques que posent les Actes des Apôtres

-         Nature de la communauté de Jérusalem

             chrétiens : source de la nouvelle religion

 

       non-chrétiens : communauté  de juifs pieux qui attendent  le retour du Christ et qui ont  des traits  nazoréen  et essénien            

                                            nazoréen                                       

Ils respectaient la Torah. Ils se réunissaient pour célébrer la mémoire de Jésus. Ils attendaient son retour en gloire, retour qu’ils pensaient  proche.C’est un courant de   refondation du judaïsme.

 

Essénien : communauté  intégrale des biens ; mort de d’Ananias et Sepharia

                                                     Giri 192 Fau 266

                         

     -       possibilité  de communautés en Galilée indépendantes de Jérusalem

 

 La Didachè ou enseignement des 12 apôtres, est un manuel qui donne les règles de conduite des communautés. Il met en garde les communautés contre les prophètes itinérants qui vivent de la charité des communautés. 

                                                     Giri 214

 

- le rôle de la  diaspora  par rapport à Jérusalem et le rôle d’Antioche

 

                       très important   (diaspora plus nombreuse que la population en Palestine)

                                         Fau 271

 

          ‘Dans la diaspora, le judaïsme tout en demeurant uni au Temple par des liens solides avait subi une lente transformation. L’esprit y était ouvert. La civilisation païenne à ces juifs dispersés avait offert ses tentations, ses charmes mais aussi ses chances d’enrichissement spirituel ;’ Daniel Rops  

 

Le rôle central d’Antioche est reconnu par tous les historiens .

 

Pour les chercheurs chrétiens, c’est une création de l’église de Jérusalem. Pour  les non-chrétiens , c’est la ville qui voit naître le christianisme (un culte du Christ différent du culte de Jésus ) 

                                                Fau 313

             

 

-L’ancienneté de l ’église de Rome :

 

                    - Actes : Paul meurt à  Rome

                   -  tradition : Pierre meurt à Rome

 

                                chrétiens : vérité historique

                                         

                                 non-chrétiens : invention  parce que l’ ancienneté de l’église  à  Rome était indispensable  pour justifier la  prédominance  de l’Eglise de Rome dans les premiers temps du christianisme. L’église de Rome a existé mais plus tardivement.  

 

Walter  Bauer  1934

                                                   

                    ‘L’église primitive dont parle les actes des apôtres et Eusèbe n’a jamais existé, en ce sens qu’il n’y a pas eu une communauté initiale qui aurait donné naissance au cours du temps à l’orthodoxie et à des groupes déviants minoritaires. Il y eut des communautés professant des doctrines différentes et pendant les trois premiers siècles, aucun de ces groupes ne fut dominant. Tous se considéraient comme orthodoxes et tous étaient en compétition pour faire prévaloir leurs idées .Ce n’est qu’au quatrième siècle, qu’une de ces communautés devint dominante, se fit reconnaître par le pouvoir impérial ,   marginalisa les autres et réécrivit l’histoire des origines du christianisme . 

               Giri p  204  Les nouvelles hypothèses sur les origines du christianisme  Khartala

 

                        Conclusion sur les premiers temps du christianisme décrits dans les Actes des Apôtres:

 

-         Point de vue chrétien : le christianisme s’est diffusé à partir de Jérusalem  et s’est implanté très tôt à Rome

-         Point de vue non-chrétien : il s’est diffusé à partir  de communautés éclatées dominées in fine par Rome  

                                                    

3 les épîtres de Paul

 vie de Paul : répression vis à vis des chrétiens /conversion sur le chemin de Damas  / évangélisation /

          voyages bien connus (cf croisières )  

 

point de vue  chrétien

             authenticité ( pas  de toutes)

 

paradigme non-chrétien :

 

 - invraisemblance historique :

   voyage à Damas

 Paul ne pouvait avoir une mission de police du Sanhédrin pour aller mettre de l’ordre à Damas :  dans l’Empire romain, le sanhédrin n’avait aucun pouvoir de police et encore moins à Damas où il y avait un roi nabatéen.

 

-         Connaissance tardive du corpus paulinien

 

Première citation : 140 par Marcion.

                             

3 couches :

 -     Paul initial

-         édition Marcion (supprimée par l’église)

-         corrections et additions de l’église

 

authenticité des épîtres

-         lettres retouchées par des auteurs ‘orthodoxes’ : Renan

-         lettres retouchées par des orthodoxes et des hérétiques : Loisy Guignebert

-         lettres non orthodoxes retouchées pour être orthodoxes : Ory

-         écrits du deuxième siècle 

 

 

- Le trait saillant des épîtres est qu’elles sont très différentes des évangiles

 

vocabulaire (mystère ; éons ;  Archontes….)

fonds  : Théologie , Philosophie   ( Philon )

aucune allusion à la vie concrète de Jésus, sauf la crucifixion et la résurrection, mais  sans  aucun aspect concret ( Ce qui  n’est pas propre à Paul : voir Jacques/  Pierre /Jean /Hébreux /Apocalypse) . Aucune référence à des directives de Jésus.

 

étonnement par rapport à l’attitude de Paul à Jérusalem  

Actes des apôtres 21 à 26 : Paul à Jérusalem. Pourquoi ne s’informe-il pas  de la vie concrète de Jésus en tant que fils de Dieu ?

 

Il entre en conflit avec les premiers disciples et ne les respecte pas 

‘Les apôtres ne m’ont rien appris de nouveau’ Gal2 6

 

 

 

 

‘ Ce sont deux univers radicalement différents qui se font face’ (Trocmé, exégète protestant)

‘La relation entre Jésus de Nazareth et Paul de Tarse est la plus grande énigme des origines du christianisme. Entre l’un et l’autre, quel fossé ! ‘ Daniel Marguerat, faculté de théologie de Lausanne 

 

-Explications :

 

·        chrétiennes :

 

- la vie de Jésus étant connu des correspondants, il était inutile d ‘en parler 

  (L’église n’arrête pas de rappeler la vie de Jésus alors qu’elle est très connue)

 

- genres littéraires différents

 

·        non-chrétiennes

 

     -  thèse mythiste

Le Christ prêché par Paul n’a pas eu d’existence terrestre. Il a été crucifié au ciel et c’est un événement intemporel. Il ne s’intéresse donc pas à une vie terrestre qui n’a pas existé. Les références à sa vie terrestre sont des interpolations tardives (après Marcion) qui visent à lutter contre le point de vue gnostique (docétisme)

 

 - thèse rationaliste

-         Complexe d’infériorité de Paul par rapport aux autre apôtres (Geza Vermes)

 

-          Paul a été influencé par des courants esséniens et /ou par les religions des dieux sauveurs, ce qui fait qu’il ne s’intéresse pas à sa vie terrestre.

 

Le christianisme pourrait résulter de la rencontre de communautés se réclamant de Jésus et de communautés pratiquant un culte christique. Il serait un syncrétisme entre deux mouvements qui n’avaient à l’origine rien de commun et qui probablement s’ignoraient. Cette hypothèse a le mérite d’expliquer le fossé entre les évangiles canoniques et apocryphes d’un côté et de l’autre toutes les épîtres et les œuvres des chrétiens du deuxième siècle qui ne semblent pas connaître le Jésus de Nazareth et qui se réfèrent plutôt au logos platonicien christianisé.     Giri       303

 

 

 

                              

 Epîtres de Paul

 

  Chrétiens : authenticité

  Non-chrétiens : les écrits de Paul reflètent l’histoire complexe d’un courant du  christianisme que l’on peut qualifier de  paulinien

 

 Les épîtres de Paul ne nous apportent sur la vie de Jésus aucune information complémentaire par rapport aux évangiles. 

 

 

 

  Par contre, l’accord est total pour dire l’importance décisive de Paul dans la formation du christianisme

                             

 Le christianisme a toujours été divisé : 

 

                           : cf Paul   Epître aux corinthiens 1 12 

               Paul Céphas Appolonios

                                   Remarque de  Celse

 

Le paulinisme s’est imposé à la fois contre :

 

                 1 Les juifs qui ont rejeté Jésus, le considérant comme un imposteur

 

                       

                                      

                                     2 Les juifs fidèles à la Torah mais qui considèrent Jésus comme fils de Dieu, messie ,  prophète dans le cadre du judaïsme  : les judéos-chrétiens

                                                              Giri 197

 

                       Nazoréens : (Evangile des Hébreux) : nature divine de Jésus    

 

                        Ebionites : Jésus, homme adopté par Dieu. Il est né de Joseph et Marie. Il a été si fidèle à la loi de Moïse que Dieu l’a adopté (début des actes des apôtres) 

 

                     Elchasaïtes : (Evangile de Barnabé) : Jésus, dernier prophète : Paul, faux prophète,

         Pratiques religieuses : circoncision, interdiction du vin ( interdiction qui n’existe ni chez Moïse , ni chez les chrétiens), pratiques qui existent chez…les musulmans

 

 

   Certains chercheurs définissent I’Islam comme un elchasaïsme qui a réussi !

 

 

3        les courants gnostiques et en particulier le marcionisme

 

Connaissance par les critiques de l’église dominante

  

découverte de Nag Hammadi 1945 Egypte 

           46 ouvrages en copte qui remontent jusqu’au IV siècle

 

caractéristiques

-         dualisme

-         ésotérisme

-         Jésus : envoyé de Dieu / apparence humaine  (Islam  cf Khadafi)

 

Quant à moi, je me réjouissais dans les hauteurs au- dessus de tout le domaine qui appartient aux archontes et au- dessus de leur vaine gloire, je me moquais de leur ignorance. second livre de Seth .  Le Point

 

 

 

 

 

 

 

 

Ebionites (judéos-chrétiens)

Marcionites (gnostiques)

 

Un dieu

Ancien testament révélation du vrai dieu

 

 

 

Respect de la Torah

Jésus humain

Paul hérétique

Deux dieux

  (Ancien et Nouveau Testament)

Ancien testament révélation d’un dieu inférieur

 

Torah périmée

Jésus divin

Paul vrai apôtre

 

 

Ebionites

paulinisme

Marcionites

Un dieu

Ancien testament révélation du vrai dieu

 

 

Respect de la Torah

Jésus humain

Paul hérétique

Un dieu

Ancien testament révélation du vrai dieu

 

 

Torah périmé

Jésus divin

Paul vrai apôtre

Deux dieux

Ancien testament révélation d’un dieu inférieur :rejet

 

Torah périmée

Jésus divin

Paul vrai apôtre

 

 

Les Concile de Nicée (326) et de    Constantinople (385) fixent la doctrine sur la question de la prééminence ou non du père sur le fils. Ils sont considérés comme égaux contrairement à la thèse d’Arius qui considère que le fils procède du Père.  

 

 Victoire du Paulinisme :

-         chrétien : volonté divine

-         non-chrétien : personnalité de Paul

 

 Epîtres ‘catholiques’

   Peu d’intérêt historique

 

4        apocryphes  

On en connaît 20         plus de 70 ? 

 

Evangiles de  

-         Jacques

-          Pierre

-         Thomas

-         Philippe

-         Judas

-         de l’enfance

-         de la Vérité

-         ….

 

 Trois types

-         légendes autour de Jésus  (textes tardifs)

-         textes anciens rejetés (Evangile de Thomas, de Judas )

-         textes gnostiques  (docétisme)

 

  conclusion

textes apocryphes anciens font aujourd’hui l’objet d’étude qui tendent à inscrire Jésus dans le judaïsme

textes gnostiques  témoignent de l’importance d’une autre conception de Jésus influente dans les deux premiers siècles de l’ère chrétienne .

 

5   textes  chrétiens du II siècle

 

·         référence  à une  vie terrestre de Jésus

   - Epître de Clément de Rome (95 ?) :

 

                - Ignace d’Antioche (110)

 

        Insistance sur la réalité de la vie de Jésus :  ‘Il est réellement né, il a mangé et bu, il a été persécuté sous Ponce Pilate et il a été réellement crucifié’. Dans une lettre aux magnésiens, il adjure ses correspondants de ne pas tomber dans le piège d’une doctrine stupide mais’ d’être convaincus de la naissance, de la passion et de la résurrection qui eurent lieu au temps de Ponce Pilate’.

                                           Critiques du docétisme  

 

 

-   Barnabé (115)

                             exclue du canon

   

                           ‘Jésus enseigna le peuple de d’Israël, a fait des miracles.’

 

-Justin (150)

 Apologie pour Antonin

 Dialogue avec Tryphon

   Jésus a accompli les prophéties. Il cite des paroles connues dans les canoniques mais sous une autre forme (donc les évangiles tels que nous les connaissons n’existaient pas encore) 

 

Irénée

Il fait naître Jésus en 14 et mourir en 64. Il traite d’hérétiques ceux qui disent qu’il a prêché 1 an et est mort à 30.   

 

 Conclusion : Références vagues à la vie terrestre de Jésus ; Pas de paraboles, de miracles. Pas de référence aux paroles ou aux actes de Jésus pour construire une théologie

 

 

·        Pas de références à une vie terrestre

 

-         Théophile d’Antioche 180

-         Athénagoras

-         Tatien :  Apologie pour les grecs

-         Epître à Diognète

-         Minucius Felix

      Octavius 155

     -      Pasteur d’Hermas (retiré du canon au v siècle) 

-         Odes de Salomon  

 

Conclusion :  Au cours du deuxième siècle, les références à la vie terrestres de Jésus sont très vagues et ne nous apportent rien sur le plan historique.  La théologie chrétienne ne s’appuie pas sur ce qu’a dit ou fait le Christ tel que cela est décrit dans les évangiles. Un adversaire tel que Celse (du moins ce que nous connaissons du texte) en 178 ne cite aucun évangéliste.

 

 

 A la fin du siècle, on voit apparaître avec certitude les 4 évangiles canoniques.

 

   L’histoire ecclésiastique d’Eusèbe de Césarée au IV siècle fixera le dogme historique.

 

 

 

La faiblesse ou l’absence de références à la vie terrestre de Jésus au II siècle s’explique :

-         pour les chrétiens, par la nature des textes qui sont théologiques. Ils visent à montrer aux élites romaines hellénisées que le christianisme est la vraie philosophie.

-         pour les rationalistes , par la construction de la religion chrétienne  sous l’influence du néo-platonisme

-         pour les mythistes , par l’inexistence de la vie terrestre de Jésus    

 

 

 

 

 

 

 

 

chap 6   Jésus-Christ : mythe , homme ou Dieu ? 

 

1  un être mythiste

 a Thèse

 

       Jésus n’est pas seulement Mithra, c’est Mithra plus le Maître de Justice essénien, plus le logos de Philon, plus l’éon supérieur de la gnose, le tout greffé sur un fonds juif issu de l’Ancien Testament à travers un recueil de prophéties.

                                                               Fau 356

 

Processus au second siècle d’une humanisation du mythe

 

b appréciation

 

puzzle : quel point de vue laisse des pièces du puzzle inutilisées ?

 

(Mordillat Jésus contre… p39)

 

15 critiques

 

1 on pourrait nier l’existence d’une multitude de personnages historiques de la même façon

Non, parce que l’existence de ces personnages est attestée par des sources indépendantes

 

2 l’utilisation de la notion d’interpolation lorsqu’il s’agit de se débarrasser d’un texte allant à l’encontre de la thèse. cf le caractère humain de Jésus dans les épîtres

 

3 les courants religieux qui ont voulu n’y voir qu’un être céleste vidée de toute humanité ont été marginalisés dans le christianisme primitif

                      non, voir l’existence de la gnose et la lutte contre elle de l’église dominante

 

  4 son existence n’a pas été mis en cause par les adversaires du christianisme (Juifs, Celse Porphyre)

                ils écrivent au  II siècle sur la base de ce que disait le courant dominant 

 

 5 l’absence de témoignages des historiens s’explique par le caractère historique insignifiant de la crucifixion de Jésus

 

oui, mais ils pouvaient prêter attention aux évènements extraordinaires qui accompagnent selon les évangiles l’action de Jésus et  la crucifixion

 

 

   6 Les incohérences des textes : ‘Pourquoi les sources chrétiennes sont-elles aussi disparates si elles résultaient d’un plan concerté, si elle était l’oeuvre d’un groupe unique ?’

Le mythe n’a pas été construit par un seul groupe religieux mais est un syncrétisme issue de multiples courants christiques.

 

   7   le scandale de la crucifixion : pourquoi ‘s’encombrer’ d’un tel châtiment pour un Dieu ?

   Le messie souffrant fait partie de certains courants juifs et surtout orientaux . 

        La croix est un symbole cosmique.

 

 8 Ce châtiment désignait les chrétiens comme ennemis de Rome , ce qui était un handicap majeur pour la diffusion du christianisme .

 

      9 le chef d’accusation : ‘roi des juifs’ :  Pourquoi les chrétiens qui sont amenés à se distancier des juifs auraient reconnu Jésus comme roi des juifs ?

 

 

10 pourquoi prêter à Jésus des traits humains, des contradictions, des erreurs ,des situations d’infériorité morale : baptême /colères /fausses prophéties….

                                       Guignebert 117

 

                                                Erreur de prophétie : « Cette génération ne passera pas que tout cela ne soit arrivé » Mc 13 30

                                   « En vérité, je vous le dis, il en est ici présents qui ne goûteront pas la mort avant d’avoir vu le royaume de dieu venu avec puissance » Lc 9 27 

                      

 

11 évangiles : textes décousus, mal équilibré…

 vivant : talent des auteurs ! 

pourquoi aurait-on inventé certains traits de la vie de Jésus et à quoi peuvent-ils servir dans une légende divine ? Guignebert 113 114

 

12 le christianisme qui se montre dans les textes n’est pas une religion : pas de rites (a part la cène) 

                                              Guignebert 112 

 

13 accents de vérité : ‘Mon dieu, mon dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?’ 

                                                début du psaume 22

                                    ‘ils ont percé mes mains et mes pieds’ n’empêche pas jésus d’avoir été crucifié

 

   14 pourquoi les partisans de Jésus ont-ils placé sa vie de leur temps ? Guignebert 115

 

  15   A Jérusalem, Paul ne s’informe pas sur la vie de Jésus, mais il ne conteste pas son existence

 

    

Conclusion sur les thèses mythistes

      

    Pas un critique ‘libéral’ ne soutient aujourd’hui que nos évangiles ne contiennent que de l’histoire, et je crois pour ma part qu’ils en contiennent très peu. La question est de savoir s’ils peuvent ne pas en contenir du tout.

                                                           Guignebert 116

 

 

 

 

 

 

 

L’abus de l’hypothèse en l’air , de l’explication engendrée par le système et imposée aux documents , de la conciliation tendancieuse de textes récalcitrants opérée par tous les moyens dans le sens de la thèse à démontrer , du choix , entre plusieurs traditions de la  moins sûre ou de la   plus singulière pour peu qu’elle puisse se ramener à l’opinion préconçue, de la confiance accordée à des propositions saugrenues, en un mot , le parti pris le plus flagrant et , sous l’apparence d’une critique avertie, le plus naïvement inconscient , tels sont les vices rédhibitoires de la méthode des radicaux négateurs et aucun n y ’échappe entièrement .

 

                                                          Guignebert 122

 

 

 

 

 

 

2  Jésus = homme divinisé

 

 a thèse

 

 

un homme divinisé

 

·        l’homme

 

   Un homme plein de contradictions.

 

-         s’adresse-t-il aux juifs ou à tous les hommes ? 

enseignement ésotérique ou exotérique ? 

 

-         pacifiste ou violent ?

 

Béatitudes : « aimez- vous les uns, les autres »

                     « Tendre l’autre joue …. »

 

« N’allez pas croire que je sois venu apporter la paix sur la terre Je ne suis pas venu apporter la paix mais le glaive »  (Mt 10 34).

 

« Pensez- vous que je sois apparu pour établir la paix sur la terre ? Non, je vous le dis, mais bien la division. Désormais, en effet, dans une maison de 5 personnes, on sera divisé 3 contre 2 et 2 contre 3 » Lc 12 51

 

« Je suis venu opposer l’homme à son père, la fille à sa mère et la bru à la belle- mère. On aura pour ennemi les gens de sa famille » Mt 10 35 36

 

   Les chercheurs rationalistes en ont fait :

 

·        un sage juif (essénien )

‘Homme incomparable auquel la conscience universelle a décerné le titre de fils de Dieu’ : Renan

John D Crossan: The historical Jesus: the life of a mediteranean jewish peasant  (1991)

Burton Mack  A myth of innocence.Mark and christians origins (1988)

 

·        un révolté  social ou zélote

Robert Eisenman : Jésus = Zélote (expulsion des marchands du Temple )

Richard Horsley: Jesus and the spiral of violence (1987)

Gerd Theissen : L’ombre du galiléen (1988)

 

·        un prophète

-         apocalyptique

            Albert Schweizer

                 Alfred  Loisy

                John Meier : Un certain juif Jésus (2006)

                Ed Parish Sanders: Jesus and judaism (1985)

 

-         charismatique

Marcus Borg : Jesus a new vision 1987

                            Qui était Jésus ? Chamanisme et prophétisme .Une nouvelle approche historique (1998)

                 Geza Vermes : Jesus le juif (1978

·        un philosophe  cynique

 

 

·        un thaumaturge, magicien …..

 

·        un malade mental

Schizophrénie paranoïde chronique : croyances bizarres, idée de grandeur, paranoïa, hallucinations, conflit avec la société, isolement avec ses disciples,

 

 

 

·        un personnage évanescent

 

         A mesure que l’on étudie l’historicité de Jésus, au lieu que les contours du personnage se précisent, au contraire, celui-ci devient de plus en plus ‘flou’ au point même de disparaître presque totalement

 

  résumé du point de vue de Guignebert (rationaliste) par Alfaric  (mythiste):

‘quelqu’un, on ne sait qui , dont le nom n’est même pas sûr , enseigna, on ne sait quoi, au sujet du royaume de Dieu prédit par les prophètes et périt , on ne sait ni  comment, ni quand , ni pour quel motif, sur une  croix’ .

 

 

 

 

  Certains chercheurs protestants   aboutissent aux mêmes conclusions :  Bultman ‘estime que, ce que nous pouvons savoir sur la vie et la personnalité de Jésus, c’est autant dire, rien.'

 

 Robert M Price :  ‘Si l’on appliquait strictement les diverses méthodes historiques et critiques telles qu’elles sont conçues et pratiquées de nos jours, on aboutirait à un complet agnosticisme en ce qui concerne l’existence historique de Jésus’

 

                                   Albert Schweizer : biographies de Jésus = romans 

 

le processus de divinisation

 

 

               Les Actes de apôtres ne contiennent aucune information qui permette d’affirmer la divinité de Jésus.  Pierre :  ‘Jésus est cet homme que Dieu avait accrédité auprès de vous en opérant par lui des miracles des prodiges et des signes’    Actes 2 22

 

La divinisation est un long processus sans doute commencé à Ephèse.

 

 C’est ce que pense Marie-Emile Boismard (dominicain) selon qui le prestige d’Artémis était tel à Ephèse qu’il fallait que Jésus soit Dieu pour faire le poids face à la concurrence. 

                                                                                         Giri 149

 

 

Histoire de la divinisation : 

 

 

  Jésus-Christ : Dieu universel, non-juif

 

                    - affrontements avec les juifs fidèles au judaïsme qui ne  reconnaissent pas Jésus  ni comme prophète  , ni comme  Messie , ni comme Dieu .

                    Présentation de Jésus dans l’évangile de Jean, comme victime des juifs

                                                                            comme non-victime des romains :  d’où l’accent mis sur les   hésitations de Pilate , exécutions  de Pierre  et Paul  attribuées à  Néron, mauvais empereur   .                                                                                    

 

 

                                                                           Fau 271

        

                     - Affrontement avec des juifs qui considèrent Jésus comme faisant partie du judaïsme : ébionites 

 

                                        

 

                                        

 Jésus, Homme et Dieu

 

                                          affrontements avec les païens

                                                  

                                                  incarnation : concept incompréhensible

                                                Celse , Porphyre, Julien

 

                                        affrontement avec les gnostiques  

                                                       

                            Jésus, être divin qui n’est pas un homme, il n’en a que l’apparence

                                        Valentin . Basilide   Marcion

                                                                      Fau 174

                                                                 Marcion : 

  Jésus est descendu du ciel sous la forme d’un adulte

         Giri 268

                              

 

 

 

            

 

Résumé de la thèse humaniste

 

 

   L’initiative très limitée d’un homme nommé Jésus a déterminé un petit mouvement messianique en Palestine. Les fidèles de cet homme l’ont pris pour le messie ; ils l’ont dit sans succès en Israël, mais l’un d’entre eux (Paul) , ouvrier de la seconde heure et formé dans le milieu syncrétiste de Tarse , l’a répété en terre grecque …. A partir de ce moment, sous le double apport du messianisme juif et du syncrétisme helléno-juif qui le parait de qualités et de légendes empruntées plus ou moins consciemment aux dieux orientaux du salut, de l’intercession et de la rédemption, puis bientôt, sans doute, par l’apport direct des cultes de ces dieux – l’humble réalité de la vie de Jésus a été recouverte et sa mythologie s’est constituée. 

                   Guignebert 123

 

  Autrement dit, c’est un processus de création, de construction d’une image du au   déroulement de l’histoire, aux personnalités (St Paul), aux  rapports de force entre communautés   (église de Rome dominante),  à la  ‘qualité’ spirituelle de cette nouvelle religion  en comparaison avec les autres (en particulier la religion impériale : considérer Néron et Caligula comme  dieux devait être difficile !) : amour des autres , charité ….  Susceptible de convertir à la fois le peuple (et les femmes) et les élites (en terme marketing = bon produit !)

 

 

 

Pour les chrétiens, l’évolution dans les premiers siècles du christianisme  est un dévoilement de la vérité .

 

 Comment expliquer le succès d’une religion alors que la crucifixion était le signe de l’échec : pas de réalisations des promesses, reniement des disciples, supplice infamant ….  Comment l’expliquer si ce n’est par l’action de la providence divine ?

                                  

 

                 succès du christianisme =  preuve de la divinité du Christ 

 

                                                        

 

 

 

5        Jésus-Christ = Dieu

 

 

 a  thèse

 

   ‘De façon ferme et absolument constante, la Sainte Mère l’Eglise a affirmé et affirme que les quatre évangiles énumérés, dont elle atteste sans hésiter l’historicité, transmettent fidèlement ce que Jésus, fils de Dieu, pendant qu’il vivait parmi les hommes, a réellement fait et enseigné en vue de leur salut éternel , jusqu’au jour ou il fut enlevé au ciel’ (Dei Verbum)

 

‘Aucun contemporain à la fois informé et sérieux ne prétend désormais que Jésus n’est qu’une ombre incertaine ou un mythe humanisé’ Charles Perrot .Jésus et l’histoire

 

Conclusion

 

       

     Ce que l’on peut savoir de la vie réelle de Jésus me semble marqué du sceau de l’incertitude (on pourrait le démontrer aussi pour Moïse et Mahomet)  .  Les paroles d’évangile sont pour le croyant des vérités théologiques, elles ne sont pas pour l’historien des vérités historiques.

C’est ce qui devrait apparaître dans les livres et les cours d’histoire mis à la disposition de nos élèves dans les établissements publics et les établissements privés catholiques.  

 

Ce que les historiens connaissent   mieux, c’est la projection que l’humanité réalise depuis des siècles sur Jésus-Christ (il est le frère, le père, l’époux, le consolateur , le juge suprême ..etc…etc.. ) parce que sa figure   a   concentré depuis des siècles  toutes les peurs et les espoirs  de l’humanité .

 

Les incertitudes sur la figure historique de Jésus me paraissent, en tout cas, être un fondement à la liberté de conscience et donc à la tolérance. 

 

‘C’est placer ses conjectures bien haut que d’en faire griller un homme tout vif’.  Montaigne 

 

Faire en sorte que les non-croyants n’envoient pas les croyants à l’échafaud et les croyants, les non-croyants au bûcher voudrait être la leçon à tirer de cette conférence .

 

Bibliographie

 

 Le point de vue chrétien

 Benoît XVI, Daniel Rops, Jean -Christian Petifils, Daniel Marguerat, Etienne Trocmé, Charles Perrot, Marie-Emile Boismard, Raymond E Brown, Pierre Geoltrain, John P Meier, Michel Quesnel ,

     Site de l’abbé Carmignac  

 

Le point de vue humaniste

         Ernest Renan Vie de Jésus Livre de poche

          Charles Guignebert Le problème de Jésus ed Coda 2008

 

Le point de vue mythiste

           Guy Fau La fable de Jésus Christ ed Union rationaliste 1964

           Prosper Alfaric Jésus a-t-il existé ? coda 2005

           Nicolas Bourgeois Une invention nommée Jésus ed aden 2008

 

Analyse générale

 

Jacques Giri Les nouvelles hypothèses sur les origines du christianisme ed Karthala 2007

 

Gérard Mordillat Jérôme Prieur Corpus christi  ed Mille et une nuits 1997

                                                    Jésus contre Jésus ed Seuil 1999

                                                    Jésus après Jésus 2004

                                                    Jésus sans Jésus 2008

          

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