LA SOCIETE ENTRE LE
MARCHE, L’ETAT ET LA DEMOCRATIE .
Les
sociétés humaines connaissent des activités économiques c’est à dire des
activités relatives à la production des richesses . Alors se pose la
question : comment ajuster la production aux besoins ?
régulation (en dehors de l’autoproduction ) : façon
d’ajuster la production aux besoins
2 modes
le
marché
la
planification
On
commence par le marché ?
définition
Des entreprises en
concurrence vendent un bien ou un service à un certain prix pour réaliser un
profit
Comment
s’est développé le marché ?
Il s’est développé
dans le cadre de l’économie d’autoproduction .(nénuphar) Ce développement
existe depuis l’Antiquité
Smith
-
naturel /universel
Polanyi :
aboutissement récent : terre et travail
Le
marché est-il un bon moyen de régulation ?
Oui et non
Oui
défense du marché
1 les théories libérales
éco
-
Smith : main invisible/institution naturelle
-
Walras : équilibre général
-
Pareto : optimum
-
Schumpeter : innovation et destruction
créatrice
-
Hayeck : outil d’information décentralisé
2 critiques de l’action économique étatique
Un agent qui n’est pas porteur
·
de l’intérêt général
·
de la rationalité économique
·
de la liberté
3 Les leçons de
l’histoire
- échec des alternatives (communisme)
-
liberté économique (et donc liberté politique)
-
satisfaction du consommateur
-
dynamisme : création de richesses
-
détournement de l’agressivité (Keynes)
et les
critiques vis à vis du marché ?
1 la critique de la
théorie de l’équilibre général
-
les conditions
qui permettent EG ( atomicité,
homogénéité, libre entrée, transparence, mobilité parfaite des facteurs) sont
trop éloignées de la réalité
-
L’équilibre réalisé par le marché peut être de
sous-emploi : Keynes
-
la stabilité de l’équilibre n’est pas démontrée ( théorème de
Sonneschein-Mantel-Debreu)
-
l’analyse n’intègre ni le temps , ni l’incertitude, ni
la dynamique
-
somme des rationalité individuelles différent de la
rationalité collective / Keynes (micro/macro). dilemme du prisonnier
-
externalités
En fin de compte ,l’édifice grandiose de la TEG est
intellectuellement extraordinairement fragile et je m’étonne toujours que l’on puisse la présenter comme
scientifique .
2 Les leçons de l’histoire
-
le marché ne satisfait que les besoins solvables (cf JM
Sylvestre)
-
il n’a pas de vision de l’intérêt général
-
absence de vision à long terme
-
crises périodiques
3 La critique morale
-
marchandisation
effets de la publicité :
mensonge + Que choisir
effets sur la culture Boltanski et Thévenot
-
aliénation
Deuxième solution : la planification
Une institution évalue les besoins et décide de produire les
richesses pour satisfaire ces besoins.
Cette solution se
présente comme une alternative à tous les défauts du marché .
-
le marché ne satisfait que les besoins solvables
-
il n’a pas de vision de l’intérêt général
-
absence de vision à long terme
-
crises périodiques
-
marchandisation
-
aliénation
et
cette solution, elle été appliquée
où ?
Dans les pays où les partis communistes ont été au pouvoir.
Le résultat , on le connaît : l’échec . Pour quelles raisons ?
1
L’impossibilité du calcul économique c’est à dire la
meilleure utilisation des facteurs de production pour produire des richesses.
La planification est un mode d’allocation des facteurs de production, ce n’est
pas un mode d’allocation optimal. Toute l’histoire éco des pays communistes
montre qu’ils ont essayé de chercher un optimum éco sans le marché et qu’ils
n’y sont pas arrivés. Et que chaque fois qu’il voulait s’en rapprocher, ils
introduisaient des mécanismes de marché.
2
La bureaucratie, phénomène inhérent au socialisme,
étape préalable au communisme
Communisme : à chacun selon ses besoins.
Socialisme : à chacun selon son travail
Celui qui travaille deux fois plus est payé deux fois plus. Il faut faire
fonctionner l’économie sur la base de ‘bons de travail ‘ (nb d’heures de
travail effectué) Il faut une bureaucratie pour établir ces bons .L’échange sur
la base du temps de travail , supprime totalement la liberté de l’agent
économique de vendre et d’acheter sur la base d’un prix. L’économie est
totalement bureaucratisée.
Ainsi, les inquiétudes de Lénine (et de Trotsky) sur les risques de la
bureaucratisation du système soviétique sont fondées sur un diagnostic
faux : la bureaucratie n’est pas une déformation du socialisme , c’est son
essence même.
Mais cette planification était de nature autoritaire ,
dans le cadre d’un régime politique totalitaire.
C’est pour cela que
se sont développées les théories de la planification démocratique que ce soit
au sein de la social-démocratie (Rocard, le PSU…) soit au sein l’extrême gauche anticommuniste .
Autogestion
+planification démocratique étaient présentées comme l’alternative au marché et
à la planificationautoritaire .
On retrouve là les
vieilles analyses proudhoniennes du XIX, les références aux expériences de la
commune de Paris , de la CNT espagnole pendant la guerre civile , des conseils
ouvriers dans les révoltes anticommunistes ( Hongrie 56 Tchéco 68) , l’autogestion yougoslave à la mode dans les
années 60 .
Ce sont
les thèses de l’extrême gauche aujourd’hui
C’est le discours de Besancenot .
L’échec historique
Les expériences
historiques correspondent à des moments de crise politique très fortes. Sur le
long terme , on peut être sceptique , ce à quoi Besancenot répond :
laissez nous rêver à l’utopie .
Droit à l’utopie ? droit d’expérimenter sur la
société ?
Les dangers de
l’ultradémocratisme : L’addition des égoïsmes ne fait pas l’intérêt
général. La démocratie ne fonctionne que si les citoyens font passer leur
intérêt individuel après l’intérêt collectif . On peut toujours
rêver !
Maintenant ce point
de vue est porteur de quelque chose de juste : la démocratie est indispensable
pour satisfaire les besoins. Mais c’est ce qui se passe régulièrement dans les
conseils municipaux ! Les municipalités évaluent les besoins, prennent les
mesures pour les satisfaire et ensuite en rendent compte aux citoyens.
Conclusion :
En somme , il y a
trois procédés de régulation : le marché , le plan , la démocratie
la planification./Le
marché / la démocratie ‘purs’ sont des utopies
Marché : moteur
pour la création de richesses
Critiques indispensables vis à vis du néo-libéralisme
qui nous empêchent de trouver des
solutions
Planification :
cela ne peut pas tout faire mais elle est souhaitable dans certaines
activités éducation santé
Démocratie
Elle permet
Limiter
le marché (volant +freins)
Eviter
la bureaucratisation du plan
Elle serait la régulation idéale si les citoyens
étaient altruistes , honnêtes ,
responsables, raisonnables , faisant passer l’intérêt général avant
l’intérêt particulier …
On peut toujours rêver mais, en attendant, il me semble qu’il
faut accepter de vivre avec un système combinant les trois modes de régulation
.
Nous sommes condamnés à un mode de régulation qui combine le
marché , la planification , la démocratie dans des proportions variables . Dans
la réalité , le libéral dogmatique
trouvera qu’il n’y a pas assez de marché , le planificateur
dogmatique, de plan , le démocrate
dogmatique, de démocratie …. Les sociétés
seront toujours en recherche pour
obtenir la meilleure combinaison possible
Nous
terminons cette série d’émissions
A quoi
sert la sociologie ?
.
Est-ce que la
sociologie permet de mieux comprendre la
société ? je pense que oui
Est-ce que la société
pourrait mieux se porter parce que nous
la connaissons mieux ? oui , si les
politiques tiennent compte des apports de la sociologie
On peut dire aussi que
mieux connaître la société, c’est
mieux se connaître soi-même. Cela fait partie de la formule
philosophique socratique : "connais toi toi même"". Connaître les
déterminismes que nous subissons, c’est pouvoir y échapper pour être plus libres .