lundi 20 avril 2020


LA SOCIETE ENTRE LE MARCHE,  L’ETAT ET LA DEMOCRATIE .


Les sociétés humaines connaissent des activités économiques c’est à dire des activités relatives à la production des richesses . Alors se pose la question : comment ajuster la production aux besoins ? 
   
régulation (en dehors de l’autoproduction ) : façon d’ajuster la production aux besoins

2 modes
                                       le marché
                                       la planification  
                                    

On commence par le marché ?


   définition
    Des entreprises en concurrence vendent un bien ou un service à un certain prix pour réaliser un profit

Comment s’est développé le marché ?

  Il s’est développé dans le cadre de l’économie d’autoproduction .(nénuphar) Ce développement existe depuis l’Antiquité 
 

    Smith
-          naturel /universel
     Polanyi : aboutissement récent : terre et travail

Le marché est-il un bon moyen de régulation ?

Oui et non

Oui

défense du marché

  1 les théories libérales éco
-          Smith : main invisible/institution naturelle
-          Walras : équilibre général
-          Pareto : optimum
-            Schumpeter : innovation et destruction créatrice
-          Hayeck : outil d’information décentralisé

   2 critiques de  l’action économique étatique

Un agent qui n’est pas porteur
·         de l’intérêt général
·         de la rationalité économique
·         de la liberté



  3 Les leçons de l’histoire
        -  échec des alternatives (communisme)
-          liberté économique (et donc liberté politique)
-          satisfaction du consommateur
-          dynamisme : création de richesses

-          détournement de l’agressivité (Keynes)

et les critiques vis à vis du marché ?


 1 la critique de la théorie de l’équilibre général
-          les conditions  qui permettent EG  ( atomicité, homogénéité, libre entrée, transparence, mobilité parfaite des facteurs) sont trop éloignées de la réalité
-          L’équilibre réalisé par le marché peut être de sous-emploi : Keynes
-          la stabilité de l’équilibre  n’est pas démontrée ( théorème de Sonneschein-Mantel-Debreu)
-          l’analyse n’intègre ni le temps , ni l’incertitude, ni la dynamique 
-          somme des rationalité individuelles différent de la rationalité collective / Keynes (micro/macro). dilemme du prisonnier 
-          externalités

En fin de compte ,l’édifice grandiose de la TEG est intellectuellement extraordinairement fragile et je m’étonne toujours  que l’on puisse la présenter comme scientifique .


 2   Les leçons de l’histoire
-          le marché ne satisfait que les besoins solvables (cf JM Sylvestre)
-          il n’a pas de vision de l’intérêt général
-          absence de vision à long terme
-          crises périodiques


 3  La critique morale
-          marchandisation
 
effets de la publicité : mensonge + Que choisir
 effets sur la culture  Boltanski et Thévenot 

               
 
-           aliénation


Deuxième solution : la planification

Une institution évalue les besoins et décide de produire les richesses pour satisfaire ces besoins.

 Cette solution se présente comme une alternative à tous les défauts du marché .
-          le marché ne satisfait que les besoins solvables
-          il n’a pas de vision de l’intérêt général
-          absence de vision à long terme
-          crises périodiques
-          marchandisation
-          aliénation

et cette solution, elle  été appliquée où ?

Dans les pays où les partis communistes ont été au pouvoir. Le résultat , on le connaît : l’échec . Pour quelles raisons ? 


1        L’impossibilité du calcul économique c’est à dire la meilleure utilisation des facteurs de production pour produire des richesses. La planification est un mode d’allocation des facteurs de production, ce n’est pas un mode d’allocation optimal. Toute l’histoire éco des pays communistes montre qu’ils ont essayé de chercher un optimum éco sans le marché et qu’ils n’y sont pas arrivés. Et que chaque fois qu’il voulait s’en rapprocher, ils introduisaient des mécanismes de marché.
2        La bureaucratie, phénomène inhérent au socialisme, étape préalable au communisme 
  Communisme : à chacun selon ses besoins.
 Socialisme : à chacun selon son travail Celui qui travaille deux fois plus est payé deux fois plus. Il faut faire fonctionner l’économie sur la base de ‘bons de travail ‘ (nb d’heures de travail effectué) Il faut une bureaucratie pour établir ces bons .L’échange sur la base du temps de travail , supprime totalement la liberté de l’agent économique de vendre et d’acheter sur la base d’un prix. L’économie est totalement bureaucratisée.
  Ainsi, les inquiétudes de Lénine (et de Trotsky) sur les risques de la bureaucratisation du système soviétique sont fondées sur un diagnostic faux : la bureaucratie n’est pas une déformation du socialisme , c’est son essence même. 

Mais cette planification était de nature autoritaire , dans le cadre d’un régime politique totalitaire. 
    
  C’est pour cela que se sont développées les théories de la planification démocratique que ce soit au sein de la social-démocratie (Rocard, le PSU…) soit au sein  l’extrême gauche anticommuniste .

  Autogestion +planification démocratique étaient présentées comme l’alternative au marché et à la planificationautoritaire .
  On retrouve là les vieilles analyses proudhoniennes du XIX, les références aux expériences de la commune de Paris , de la CNT espagnole pendant la guerre civile , des conseils ouvriers dans les révoltes anticommunistes ( Hongrie 56 Tchéco 68) ,   l’autogestion yougoslave à la mode dans les années 60 .  


Ce sont les thèses de l’extrême gauche aujourd’hui

C’est le discours de Besancenot . 

L’échec historique
  Les expériences historiques correspondent à des moments de crise politique très fortes. Sur le long terme , on peut être sceptique , ce à quoi Besancenot répond : laissez nous rêver à l’utopie . 

Droit à l’utopie ? droit d’expérimenter sur la société ?


 Les dangers de l’ultradémocratisme : L’addition des égoïsmes ne fait pas l’intérêt général. La démocratie ne fonctionne que si les citoyens font passer leur intérêt individuel après l’intérêt collectif  . On peut toujours rêver !

   Maintenant ce point de vue est porteur de quelque chose de juste : la démocratie est indispensable pour satisfaire les besoins. Mais c’est ce qui se passe régulièrement dans les conseils municipaux ! Les municipalités évaluent les besoins, prennent les mesures pour les satisfaire et ensuite en rendent compte aux citoyens.



Conclusion :


 En somme , il y a trois procédés de régulation : le marché , le plan , la démocratie 

 la planification./Le marché / la démocratie  ‘purs’  sont des utopies


Marché :   moteur pour la création de richesses
      Critiques  indispensables vis à vis du néo-libéralisme qui nous empêchent de  trouver des solutions
                

Planification :  cela ne peut pas tout faire mais elle est souhaitable dans certaines activités éducation    santé

Démocratie
Elle permet
              Limiter le marché (volant +freins)
              Eviter la bureaucratisation du plan

Elle serait la régulation idéale si les citoyens étaient  altruistes , honnêtes , responsables, raisonnables ,  faisant passer l’intérêt général avant l’intérêt particulier …

On peut toujours rêver mais, en attendant, il me semble qu’il faut accepter de vivre avec un système combinant les trois modes de régulation .  
               
Nous sommes condamnés à un mode de régulation qui combine le marché , la planification , la démocratie dans des proportions variables .  Dans la réalité , le libéral dogmatique  trouvera qu’il n’y a pas assez de marché , le planificateur dogmatique,  de plan , le démocrate dogmatique,  de démocratie …. Les sociétés seront toujours en recherche pour  obtenir la meilleure combinaison possible  



Nous terminons cette série d’émissions

A quoi sert la sociologie ?

  .
 Est-ce que la sociologie  permet de mieux comprendre la société ? je pense  que oui


 Est-ce que la société pourrait  mieux se porter parce que nous la connaissons mieux ?  oui , si les politiques tiennent compte des apports de la sociologie 

On peut dire aussi que  mieux connaître la société, c’est  mieux se connaître soi-même. Cela fait partie de la formule philosophique    socratique : "connais toi toi même"".  Connaître les déterminismes que nous subissons, c’est pouvoir y échapper pour  être plus libres .   


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