dimanche 29 mars 2020


LA REVOLUTION FRANÇAISE TOUJOURS EN DEBAT

1        Regards sur la révolution  
               2 
 Taine, Soboul, Furet  
INTRODUCTION
Rappel conférence 2018

Rôle de l’historien : décrire avec exactitude les événements du passé
L’idéologie peut affecter le regard de l’historien et entrainer des « dérapages » cad une vision inexacte du passé. 
Je vous propose de tester cette hypothèse sur la révolution française cad voir comment l’idéologie a affecté le regard des historiens sur la révolution. Par la même occasion,  je souhaite que vous soyez vigilant sur mes propres dérapages idéologiques  éventuels.

Historiens = gens dans un observatoire qui étudient le passé

             Outils : jumelles, longue vue, télescope
                   Observatoire est lié  à l’époque
Les questions que les historiens se posent  sont liées au présent

Durkheim / Weber : le poisson rouge dans le bocal 
Alarme idéologie pour les historiens

Au cœur de la vie politique française….    et mondiale
Anecdote Pérou

« Malgré mille efforts pour pénétrer dans les causes des troubles des états, on sent quelque chose qui échappe, un je ne sais quoi caché je ne sais où et, ce je ne sais quoi, parait être la raison efficiente de toutes les révolutions »
   Chateaubriand

1    1789- 1792-1793

89
14 juillet  Prise de la Bastille
4 aout  Abolition des privilèges
26 aout Déclaration des droits de l’homme
3 septembre 1791   constitution  
92
 Juillet : la patrie en danger
2- 5 septembre : massacres  (1300 victimes)
20 septembre Valmy
22  septembre : proclamation de la République
Décembre  : procès de Louis XVI
21 janvier 1793 : exécution de Louis XVI
93
2 juin 93 : exécution des  girondins
17 septembre : loi de suspects
24   mars 94 : exécution des hébertistes
      6 Avril 94 :   exécution de Danton  
    27 juillet 1794 :   coup d’état de Thermidor
Révolution = bloc ?
Clémenceau 
Un bien, un bien, un bien ?
Un mal, un mal, un mal ?
Révolution = dérapages ?
89-92 -93 : un mal, un mal, un mal

Réactionnaires

Barruel :   « Dans cette révolution française, tout, jusqu’à ses forfaits les plus épouvantables, tout a été prévu, médité, combiné, résolu, statué, tout a été l’effet de la plus profonde scélératesse, puisque tout a été préparé,  amené par des hommes qui avaient ourdi  des conspirations  dans les sociétés secrètes. »
  De Maistre
      1753 -1821
           1796  considérations sur la révolution française  

 De Bonald
       1754- 1840
1796  théorie du pouvoir politique et religieux dans la société civile démontrée par le raisonnement et l’histoire

 Maurras 
 Bainville   
Gaxotte

Méchants : les révolutionnaires
Gentils : les royalistes, vendéens, chouans

Les libéraux : Burke Taine 
Burke 1729- 1797
Réflexions sur la révolution de France 1790

Taine  1828 -1893
Les origines e la France contemporaine  1875  1893

la terreur et le recours à l’armée sont inscrits dans les prémisses de 1789

un délire permanent
Suite monstrueuse de crimes ou d’événements grotesques

Pas d’épisode heureux dans la révolution. La terreur commence le 14 juillet 1789.
Malouet :   « Pour tout homme impartial, la terreur date du 14 juillet »
  Gentils : monarchiens :   Mounier,  Malouet,  Mallet du Pan, Barnave, Mirabeau
   Méchants : révolutionnaires

Anarchistes
   Proudhon Kropotkine  
Daniel Guérin   1904- 1988

le pouvoir des privilégiés

Robespierre= Danton

Robespierre = traître vis-à-vis des masses populaires
Peur du spontanéisme des masses
Mesures en faveur des pauvres : manœuvres défensives
Refus de la déchristianisation
Caractère sacrée de la propriété

méchants : aristocrates, bourgeois, jacobins, girondins, montagnards
Gentils  :   sans-culottes (précurseurs de 1848, 1871, révolutions à venir) , enragés,  hébertistes

      
89 un bien, 92 un mal, 93 un mal

Thèse des dérapages
 Constant,
1767- 1830
De la force du gouvernement actuel de la France et de la nécessité de s’y rallier  1796
 De Stael,
  1766-  1817
Considérations sur les principaux événements de la révolution française  1818
Tocqueville,
1805 -1859
 L’ancien régime et la révolution  1856
 Guizot
Mounier
« Suivre les leçons de l’expérience,  s’opposer aux innovations téméraires et  ne proposer dans les formules du gouvernement que les modifications nécessaires pour garantir la liberté »

   Liberté + constitution+ démocratie représentative + suffrage censitaire

Constant
93 perversion provisoire

De Stael
  Féodalité/ despotisme / gouvernement représentatif
« Tout ce qui se fait d’accord avec l’opinion est maintenu par elle, mais dès qu’on la précède, il faut avoir recourt au despotisme. La République s’est établie 50 ans avant que les esprits y fussent préparés »
Tocqueville  
                        1789 jusqu’à octobre
Octobre 89 : La fraternité nouvelle ? =  un convoi funèbre, un triomphe de la brutalité sur l’intelligence, un mardi-gras meurtrier   

                          89- 99 : haine entre classes,  égalité au détriment de la  liberté

Guizot        
               représentation = processus cognitif
                          Recueillir, concentrer toute la raison qui existe dans la société

1789 : état-nation +liberté +égalité

Ce qui a échoué en 89 réussira en 1830 !

Gentils : La Fayette,  Barnave, Mirabeau
méchants: jacobins,  Danton,  Robespierre
89 un bien, 92 un bien, 93 un mal
Michelet
1798 - 1874
Histoire de la révolution française 1847  1853

    populiste patriotique 
   Furet : Histoire savante écrite sur le mode de la poésie

Entrée du peuple dans l’histoire

Emancipation et fraternité
Evénement spirituel unique
La réaction de la  justice

Avènement de la loi,  la résurrection du droit
Rupture radicale avec le passé, l’avènement d’un monde nouveau dont la France est la figure de proue
France = nation élue
14 juillet 90  fête de la fédération  = génie de la révolution

Radicalisme +universalisme

89 foules immenses
Erreur :
Constitution civile du clergé
    = « œuvre faible et fausse qui divise le peuple, ravive le fanatisme, redonne des armes à la contre révolution »

92 :   fondateurs de la République/ levée en masse / patrie sauvée/ dignes de la reconnaissance du monde pour avoir voulu la croisade de 1792 et la liberté pour toute la terre /

93 : minorités activistes,  le peuple en  93 est rentré chez lui.

La révolution  a dérapé en 93 à cause des jacobins
         Jacobins : fanatiques, sectaires, intolérants = ordres mendiants du moyen-âge 
          

1793=petite flamme,  étroite, vacillante, menacée, succédant à l’immense lumière de 1789. Elle n’est pas le contraire de 89  (Quinet)

Elle a donné la parole au peuple et au patriotisme,  Liberté égalité

       Gentils : peuple
    Méchants : aristocrates  jacobins
Influence : Lavisse    roman national

Quinet

1803 -1875
La révolution 1865

93 déviation

Révolution= tradition absolutiste, lourd passé antilibéral
Révolution jamais modérée/  mépris pour l’équilibre des pouvoirs     /Angleterre= compromis entre deux souverainetés 
Robespierre réincarne Richelieu
L’administration de Richelieu et de  Louis XIV a détruit les groupes naturels
93=aboutissement quasi naturel de  l’histoire nationale (Cathares, protestants…)  « Il n’y avait de nouveau chez les jacobins que le but »

« Quant aux moyens, la contrainte et l’autorité, c’est ce que l’on toujours vu chez nous depuis des siècles »
Souveraineté populaire = décalque de la souveraineté royale : une, indivisible, toute puissante

La terreur n’est pas le résultat d’une situation exceptionnelle.
La révolution a inoculé l’habitude de la servitude et le virus du pouvoir absolu.
Le culte de 93 déshonore la gauche.

Un bien, un bien, un bien
Jaurès

1859- 1914
Histoire socialiste de la révolution française 1901 1908
·        socialiste 
1789 épanouissement d’un processus séculaire : la montée de la bourgeoisie
              bien, mais insuffisante

    1793 = anticipation du socialisme 

Capacité visionnaire
Socialistes :  Blanc Buchez Roux : elle annonce le socialisme futur     
  93 : révélation du vrai sens de la révolution
         Préfigure la dictature du travail sur le capital
                   89 Voltaire
                    93 Rousseau Morelly  Mably
                            pouvoir fort au service des pauvres
                            jacobin : clef de l’avenir,  anticipation du socialisme

Méchants : aristocrates, bourgeois,  
Gentils : jacobins  peuple

Aulard
1849 - 1928

  Gambetta Ferry

1789 :  suffrage censitaire
1793  jusqu’à  Danton

 anticipation de la République
Constitution de l’an I (1793) = charte fondamentale de l’histoire de France
Programme politique et social de la France à venir
La Révolution a tout commencé.
La III République  finira
Danton

l’agression étrangère et les troubles intérieurs expliquent la terreur

Gentils : Danton
méchants: Robespierre
   
Ecole marxiste (proche du PCF)
 Mathiez  
   1874 -1932

Lefebvre
  1874 -1959

Soboul
  1914 -1982

  Vovelle
 Mazauric
 
Jacobinos-marxistes

Ecole dominante à l’université et dans la formation des professeurs

Duby  1789 = Vovelle

1793 : anticipation du communisme
                
Méchants : monarchistes,  girondins, fédéralistes, dantonnistes,
Gentils : Montagnards,  sans-culottes , Babeuf
(16mns)


1789
1792
1793
réactionnaires
De Maistre
De Bonald
Maurras
-
-
-
libéraux
De Stael
Constant
Tocqueville

+
-
-
Taine

-
-
-
Michelet

+
+
-
anarchistes
Guérin
-
-
-
républicains
Quinet


Aulard
+
+
+
+
 -
+-
marxistes
Jaurès
Mathiez
Lefebvre
Soboul
+ -
+
+
Furet

+
+
-


2        Trois visions de la révolution : Taine, Soboul, Furet  
                     
 21     La  dynamique révolutionnaire
 22     La chronologie    

 23 Les acteurs
      les aristocrates
      le peuple
      les jacobins
      les sans-culottes
      les assemblées
                  3  Les montagnards au pouvoir
                   La politique économique
                   La terreur  
                   Thermidor
                 
                4  La question de la violence  
Taine /Soboul/Furet
Taine
Présentation
« On permettra à un historien d’agir en naturaliste. J’étais devant mon sujet comme devant la métamorphose d’un insecte. »
·        Conservateur  libéral
Eloge de Montesquieu
           « Le mieux instruit, le plus sagace, et le plus équilibré de tous les esprits du siècle
           Sa célébrité n’était point une influence »
Régime politique idéal = sureté de la personne et donc de la propriété
Pas de nostalgie pour l’ancien régime
  penseur élitiste   : C’est toujours une élite (une minorité) qui gouverne. 
             Elite idéale : stoïciens   lecteur de Marc-Aurèle
             Les questions à poser : Quelle  est l’élite ? Comment y entre-t-on ?  comment peut-on la contrôler ? Comment s’en débarrasser ?
Qu’aurait-on dû  faire ?   
 « Il fallait assainir le bâtiment, le nettoyer, y percer des fenêtres, y abattre des clôtures mais en garder les fondements, le gros œuvre et la distribution générale. »
   = une révolution calme et pacifique
              Modèle anglais   
        Allemagne : élite  brutale, despotique, barbare
         Angleterre
             Hiérarchie,  suprématie acceptée, déférences volontaires
                            Tradition conservatrice, esprit civique, vertus morales, empirisme, sens pratique
                      Collaboration entre classes,  gouvernement représentatif, suffrage censitaire, équilibre des pouvoirs  (Montesquieu)    
                        Génie anglais du bricolage
Vision idéalisée de l’Angleterre 
·        Réception de Taine par l’université
Seignobos le qualifie en 1900  du  « plus inexact des historiens français »  « qui n’a aucune idée de ce que doit être un livre d’histoire, les origines étant un ouvrage partisan » 
Jaurès : « Taine a construit la vision la plus futile, la plus superficielle qui soit, la plus dangereuse aussi. »
François Mélonio : « L’histoire de Taine assiège le lecteur d’un amas d’ horribles faits divers, choisis avec plus de goût pour la sensation forte que de discernement . »
Soboul
Soucieux de défendre l’ordre social, Taine prend le  parti de la noblesse contre la bourgeoisie, de la bourgeoisie contre le peuple. Des motivations révolutionnaires, il ne voit qu’envie cupide parmi la bourgeoisie, parmi le peuple, qu’instinct sanguinaire. …Ayant délibérément écarté de son propos la guerre et ses conséquences pour ne s’attacher qu’aux problèmes et aux luttes intérieures, Taine a faussé toute l’histoire de la révolution. Il passe sous-silence l’alliance  de la contre révolution et de l’étranger, le complot aristocratique, l’armement des émigrés, la trahison partout présente
 Quinet : « si l’on isole du spectacle des armées celui de l’intérieur on voit au-dedans un peuple furieux sans apercevoir la cause de sa fureur »
Cependant, attaché à décrire avec autant de mépris que de crainte les mouvements populaires, Taine en a souligné la complexité, montrant l’imbrication des forces sociales, des intérêts personnels et des passions collectives. Pressentant la nécessité du recours à la psychologie sociale, Taine  a été, malgré tout, pour les historiens de la révolution et au témoignage même de George Lefebvre, un initiateur , un éveilleur

Mona Ozouf : « Obscurcie pour les années 1880, sa capacité prédictive reste stupéfiante pour le XX siècle…La défiance à l’égard du progrès, l’ombre des désastres à venir, la hantise des signes de l’inhumain, tout ce qui, voici un siècle, rendait son propos inécoutable est précisément ce qui nous porte aujourd’hui à lui prêter une oreille attentive. Par là, le « monument  à demi-ruiné » tient encore bon. »
  Révolution =
dynamique  politique  (idées, passions, psychologie


Mathiez  Lefebvre  Soboul présentation
Furet
  
1927- 1997
Années 1970-1980
Iconoclaste
Marginal
Sociologue politique du passé
Totalitarisme
         Arendt   Aron 
+Philosophie des droits de l’homme
Soljenitsyne
Crise du communisme
chute du mur de Berlin….
« On peut probablement dire, d’un point de vue très abstrait, en regardant les choses de très haut, qu’il existe dans le discours du jacobinisme français, en général, et dans celui de Robespierre en particulier, certains traits pré-totalitaires »

 Soboul :   parisien, mécaniciste, abstraite  ( les châteaux furent pillés, incendiés , discours des politiques  (= réel)
Taine : province,  descriptions, témoignages, lettres, compte rendu de procès,
                Ecrivain
Furet : science politique
Les idées de la révolution
Construire une société nouvelle par la raison sur la base d’un contrat social  aboutissant à la liberté et à l’égalité = Rousseau
Le principal responsable de la révolution c’est donc Rousseau et surtout ces épigones  (L’abbé Raynal, Mably, Morelly)  diffusées dans « des catéchismes à 6 sous. »
Rousseauisme
   = isme= somme des malentendus sur l’œuvre d’un philosophe Onfray

 Rousseau : Homme étrange, porteur de la rancune du plébéien , pauvre et  aigri, original et supérieur mais qui, dès l’enfance, portait en soi, un germe de folie et qui, à la fin devint fou, tout à fait.        
La diffusion du Rousseauisme 
Rôle des sociétés de pensée =cf Augustin Cochin
Succès de cette philosophie en France, insuccès de la même philosophie en Angleterre
L’exclusion des intellectuels du pouvoir :
   Angleterre : quand on opère sur des choses réelles, on n’est pas tenté de planer dans un monde imaginaire (= Tocqueville)
·        Un être naturellement bon
 Rousseau :
L’homme est un être naturellement bon, aimant la justice et l’ordre.
La nature  a fait l’homme heureux et bon, la société le déprave et le fait misérable
Otez ces digues, œuvres de la tyrannie et de la routine ; la nature délivrée reprendra tout de suite son allure droite et saine et, sans effort, l’homme se trouvera heureux et vertueux
« Sire, dit Turgot, en présentant au roi un plan d’éducation politique : j’ose vous répondre que dans 10 ans, votre nation ne sera plus reconnaissable et que, par les lumières et les bonnes mœurs, elle sera au- dessus des autres peuples. Les enfants qui ont actuellement 10 ans se trouveront alors des hommes préparés pour l’état, affectionnés à leur pays, soumis, non par crainte, mais par raison à l’autorité, secourables avec leurs concitoyens, accoutumés à reconnaitre et respecter la justice. »
Taine
La  Rochefoucauld, Pascal, La Fontaine : pessimistes
« A proprement parler l’homme est fou comme le corps est malade, par nature. La santé de notre esprit comme la santé de nos organes n’est qu’une réussite fréquente et un bel accident.
L’homme est  un animal très voisin du singe, muni de canines carnivores et carnassières, jadis cannibale, par la suite, chasseur et belliqueux. De là, en lui, un fonds persistant de brutalité, de férocité, d’instincts violents et destructeurs, auxquels s’ajoutent, s’il est français, la gaieté , le rire et le plus étrange  besoin de gambader, de polissonner au milieu des dégâts qu’il fait. On le verra à l’œuvre.  En dernier lieu, son organisation mentale plus fine a fait de lui un être imaginatif en qui les songes pullulants se développent d’eux- mêmes en chimères monstrueuses.  De là, un excès de sensibilité, des afflux soudain d’émotions,  de transports contagieux, de courants de passions irrésistibles, des épidémies de crédulité et de soupçons, bref l’enthousiasme et soupçon. »
Les maîtres de l’homme sont le tempérament physique, les besoins corporels, l’instinct animal, le préjugé héréditaire, l’imagination,  l’intérêt personnel ou l’intérêt  de famille, de caste, de parti.
Nous nous tromperions gravement si nous pensions qu’ils sont bons par nature, généreux, sympathiques ou tout au moins, doux, maniables, prompts à se subordonner à l’intérêt général ou à  l’intérêt d’autrui.

·        La raison pour construire une nouvelle société
Révolutionnaires
« Suivre en toute recherche, avec toute confiance, sans réserve ni précaution, la méthode des mathématiciens : extraire, circonscrire, isoler quelques notions très simple et très générales  puis, abandonnant l’expérience, déduire par pur  raisonnement  toutes les conséquences qu’il enferme »
Rivarol
Article1  A compter du 14 juillet prochain, les jours seront égaux aux nuits pour toute la surface de la terre, le jour commençant à 5 h
Article2 au moment où le jour finira, la lune commencera à luire et elle sera dans son plein jusqu’au lever du soleil
Article3 il règnera constamment d’une extrémité à l’autre du globe une température modérée et toujours égale
Article 6 le pouvoir exécutif veillera à l’exécution dudit décret et enjoindra aux municipalités de dresser des procès-verbaux des contraventions
La religion est de sa nature un poème métaphysique accompagnée de croyances. C’est à ce titre qu’elle est- efficace et populaire : car sauf pour une élite une pure idée n’est qu’un mot vide et la vérité pour devenir sensible est obligée de revêtir un corps. Il lui faut un culte, une légende, des cérémonies, afin de parler au peuple aux femmes aux enfants aux simples à l’esprit humain lui- même dont les idées se traduisent en images
Taine
« Dans la conduite de l’homme et de l’humanité, l’influence de la raison est petite »
« Ce que, dans l’homme nous appelons la raison, n’est point un don, inné, primitif et persistant, mais une acquisition tardive et un composé. Non seulement la raison n’est point naturelle à l’homme, ni universelle dans l’humanité, mais encore, dans la conduite de l’homme et de l’humanité, son influence est petite. Sauf chez quelques froides et lucides intelligences, un Fontenelle, un Hume, un Gibbon, elle est bien loin de jouer le premier rôle. »
-         Plan d’éducation
Le Peletier de Saint-Fargeau : enfants élevés en commun, mêmes vêtements, travaux agricoles,
    St Just =« nous trouverons dans chaque adulte la sobriété, l’énergie, le patriotisme d’un spartiate ou d’un romain »
·         la tradition
Révolutionnaires
Tradition = superflue, inutile, dangereuse
Barère : «  vous êtes appelés à recommencer l’histoire »
Taine                
            Folie française de la table rase,
                      De tout ce que le passé a fondé et transmis, rien n’est légitime
                       Quoi que ce soit qui porte le sceau du passé est disqualifié  et la raison aura place nette pour construire l’ordre nouveau
                    Refus de l’empirisme
                     Refus de l’intégration des leçons de l’histoire
                    Ambition extravagante et néfaste

Les hommes, après une multitude de tâtonnements et d’essais, ont fini par éprouver que, telle façon de vivre ou de penser était la seule accommodée à leur situation la plus praticable, la plus bienfaisante
En général, plus un usage est universel et ancien, plus il est fondé sur des motifs profonds motifs de physiologie, d’hygiène, de prévoyance sociale. La tradition   fait d’une société de brutes une société d’hommes.
     Si les principaux préjugés disparaissaient  tout d’un coup, l’homme, privé du legs précieux que lui a transmis la sagesse des siècles, retomberait à l’état sauvage et redeviendrait ce qu’il fut, d’abord, je veux dire, un loup inquiet, affamé, vagabond et poursuivi.
      La question centrale posée en 89 est le rapport des français à leur propre histoire, le refus qu’ils opposent à la longue sédimentation des siècles et la volonté d’instaurer le corps social sur la seule raison.
Toutes les institutions ont été sapées à la base : coutume, religion, état,  tradition
·         Le  contrat social et la volonté générale
  Le contrat social
Rousseau
 un être qui a le désir de bonheur et la faculté de raisonner
Taine
Individu abstrait=construction philosophique
Des êtres sans passé, sans parents, sans engagements, sans traditions, sans habitudes
Ne saurait former de collectivité               
Vertige volontariste
La géométrie du contrat social n’est qu’un pur jeu de l’esprit
 Le contrat social est le Coran des discoureurs apprêtés
Déclaration des droits  de l’homme :
Décor simple, enseigne inutile et pesante,
Tous les articles de la déclaration sont des poignards dirigés contre la société

« Lorsqu’on s’imaginait la fondation d’une société humaine, on imaginait vaguement une scène semi-bucolique, demi théâtrale, à peu près semblable à celle qu’on voyait sur les frontispices des livres illustrés de morale : des hommes, demis nus ou vêtus de peau de bêtes, sont assemblés sous un grand chêne. Au milieu d’eux, un vieillard vénérable se lève et leur parle le langage de la nature et de la raison »
« Il leur propose de s’unir et leur explique en quoi ils s’obligent par cet engagement mutuel. Il leur montre l’accord de l’intérêt public et de l’intérêt privé et finit en leur faisant sentir les beautés de la vertu. Tous, aussitôt poussent des cris d’allégresse, s’embrassent. De toutes parts, on danse sous les ormeaux et la félicité est désormais établie sur la terre »
« Il est triste quand on s’endort dans une bergerie de trouver à son réveil les moutons changés en loups et, cependant, en cas de révolution, on peut s’y attendre » 

La volonté générale
Rousseau

Taine
Dans le couvent démocratique que Rousseau construit sur le modèle de Sparte et de Rome, l’individu n’est rien, l’état est tout. Il importe pour bien avoir l’énoncé de la volonté générale qu’il n’y ait pas de société partielle dans l’état
A la souveraineté du roi, le contrat social substitue la souveraineté du peuple mais la seconde est encore plus absolue que la première et dans le couvent démocratique que Rousseau construit sur le modèle de Sparte et de Rome l’individu est rien l’état est tout
Peuple = sultan soupçonneux
Jadis, il y avait des crimes de lèse-majesté royale. Maintenant il y a des crimes de lèse-majesté populaire.  Ainsi le dogme qui proclame la souveraineté du peuple aboutit à la dictature de quelques –uns : C’est nous, les 5 ou 6000 jacobins de Paris, qui somment le monarque légitime, le pontife infaillible et malheur aux récalcitrants ou aux tièdes
  On assiste à la construction logique d’un type humain réduit, à un effort pour y adapter l’individu vivant, à l’ingérence de l’autorité publique dans toutes les provinces de la vie privée, à la contrainte exercée sur le travail, les échanges et la propriété, sur la famille et l’éducation, sur la religion, les mœurs et les sentiments, au  sacrifice des particuliers à la communauté, à  l’omnipotence de l’état.
    Rome et Sparte que les jacobins prennent pour modèles société humaine étaient taillés sur le patron d’une armée ou d’un couvent.
·         un homme nouveau
Robespierre
« Nous voulons remplir les vœux de la nature, accomplir les  destins de l’humanité, tenir les promesses de la philosophie, absoudre la providence du long règne du crime et de la tyrannie. Que la France devienne le modèle des nations, l’effroi des oppresseurs, et qu’en scellant notre ouvrage de notre sang, nous puissions voir au moins briller l’aurore de la félicité universelle »
« Nous voulons, dit Robespierre, substituer la morale à l’égoïsme, la probité à l’honneur, les principes aux usages, les devoirs aux bienséances, l’empire de la raison à la tyrannie de la mode , le mépris du vice au mépris du malheur, la fierté à l’insolence, la grandeur d’âme à la vanité, l’amour de la gloire à l’amour de l’argent, les bonnes gens à la bonne compagnie, le mérite à l’intrigue, le génie au bel esprit, le charme du bonheur aux ennuis  de la volupté, la grandeur de l’homme à la petitesse des grands , un peuple magnanime puissant , heureux, à un peuple aimable, frivole et misérable.  Nous ferons cela coûte que coûte.
St Just : « le  jour où  je serai convaincu qu’il est impossible de donner au peuple français des mœurs douces, énergiques, inexorables pour la tyrannie, je me poignarderai »
Camille Desmoulin :  « Dans la propagation du patriotisme, c’est à dire de la philanthropie, cette nouvelle religion, le club semble être appelé à la même primatie que l’église de Rome dans la propagation du christianisme…non seulement c’est le grand inquisiteur qui épouvante les aristocrates, c’est encore le grand réquisiteur qui redresse tous les abus et vient au secours de tous les citoyens »
Carrier : « Nous ferons un cimetière de la France, plutôt que de ne pas la régénérer à notre manière »
Taine
« Par ces croyances, la philosophie du XVIII siècle ressemble à une religion, au puritanisme du XVII, au mahométisme du VII. »
Même élan de foi, d’espérance, et d’enthousiasme, même esprit de propagande et de domination, même raideur et même intolérance, même ambition de refondre l’homme et de modeler toute la vie  humaine d’après un type préconçu.
La doctrine nouvelle aura ses docteurs, ses dogmes, son catéchisme populaire, ses fanatiques, ses inquisiteurs et ses martyrs. Elle parlera aussi haut que les précédentes, en souveraine légitime à qui la dictature appartient de naissance et contre laquelle toute révolte est un crime ou une folie. Mais elle diffère des précédentes en ce qu’elle s’impose au nom de la raison au lieu de s’imposer au nom de dieu. »

Conclusion
« Lorsqu’une doctrine séduit les hommes, c’est moins par le sophisme qu’elle leur présente que par les promesses qu’elle leur fait .Une doctrine  a plus de prise sur la sensibilité que sur l’ intelligence car si le cœur est parfois dupe de l’esprit, l’esprit et le plus souvent dupe du cœur.»

L’idéologie rousseauiste :
      Homme abstrait  + Bonté +  contrat social + rejet du passé                            
 Lumières = nouvelle religion  Raynal
Tout au rebours en France
Esprit sceptique libertin et frondeur
voyageur anglais :   Etre toujours gai voilà le propre du français  

    Les acteurs et la  dynamique  révolutionnaire
 Analyse marxiste 
Mathiez
Lefebvre
Soboul 
  révolution = changement de mode de production + lutte de classes
 changement de mode de production
   Les événements de 89 à 99  libèrent les forces productives et accouchent douloureusement du capitalisme. La bourgeoisie doit libérer la société du féodalisme pour accéder au pouvoir.
   La lutte des classes
   Au niveau social, les événements traduisent la victoire de la bourgeoisie sur les anciennes classes privilégiées de l’ancien régime. En terme politiques et idéologiques, ils représentent l’avènement d’un pouvoir bourgeois et le triomphe des lumières sur les valeurs et croyances de l’âge précédent.
La bourgeoisie a préparé et mené la révolution
La révolution fut une révolution bourgeoise (« le 14 juillet consacrait l’arrivée au pouvoir d’une nouvelle classe ») mais à soutien populaire et particulièrement paysan.

                La bourgeoisie  prend peur  quand, ayant fait appel aux classes populaires contre l’aristocratie, elle les voit en 93, prétendre au pouvoir. La bourgeoisie se retourne alors contre le peuple.  (Thermidor) 

Acteurs= marionnettes des classes sociales

Protagonistes : l’aristocratie, la bourgeoisie, le peuple
Les aristocrates, contre-révolutionnaires  /les patriotes
 Ce sont les intérêts de classe qui expliquent le comportement des individus.
Fusillade du 17 juillet 1791 : « La fusillade du champ de mars manifesta les intentions arrêtées de la bourgeoisie »
Girondins = petits  bourgeois  du côté de la grande bourgeoisie (voire de l’aristocratie)   Danton, Camille et Lucille Desmoulin  
Montagnards =  petits bourgeois du côté du peuple  représentés par les sans-culottes    
« La rivalité de la Gironde et de la Montagne revêtait donc les aspects d’un conflit de classes »

Le sens de l’histoire
Ancien régime / tentative de construction de la démocratie/ tentative de construction d’une société égalitaire/réaction de la bourgeoisie
« La terreur avait déblayé le terrain pour l’instauration de nouveaux rapports sociaux »   Soboul
Chronologie
     1789-1792 révolution  bourgeoise  et mouvement populaire
    1792-1795  le despotisme de la liberté
                          =Robespierre mis en histoire
     1795-1799 : la réaction bourgeoise et la fin du mouvement populaire

  Furet
Analyse des causes 
un ensemble de facteurs :
     crise économique conjoncturelle  (crise agricole +crise industrielle due au libre-échange avec la GB)  +   jacquerie +  crise de l’élite +idéologie des lumières
critique / marxistes
·        la France est-elle féodale en 1789 ? : la rente féodale est résiduelle
·        La bourgeoisie est-elle exclue du pouvoir ?
·        Les bourgeois qui font la révolution sont-ils les représentants d’une bourgeoisie  capitaliste montante  pré-industrielle ? = praticiens du droit, pas porteurs du développement capitaliste
·        Explication par classes sociales : déclaration de guerre 1792
·        Thermidor = élimination d’une faction par une autre
·        Pourquoi la forme violente de la révolution contrairement aux autres pays où la transformation s’est faite plus pacifiquement (GB, Hollande , Allemagne…)
« Pourquoi ce schéma indigent, cette résurrection scolastique, cette misère des idées, cette crispation passionnelle déguisée en  marxisme. Ce discours tient tout entier  dans l’exercice d’une fonction chamanique à destination des rescapés imaginaires du babouvisme » 
« Ils empruntent, sans le savoir, la maladie d’interpréter le passé en fonction d’un futur  qui lui serait assigné d’avance »

Autonomie du politique / social : les conflits de pouvoir ne reflètent pas les intérêts de classe
L’imaginaire, le politique, le symbolique, les représentations du pouvoir constituent les facteurs essentiels de la dynamique révolutionnaire
éloge de  Burke
Nul n’a été plus profond interprète que Burke probablement
Pénétration prophétique de l’historien anglais 
Sens extraordinaire de l’anticipation
le diagnostic burkéen va s’avérer d’une pertinence extraordinaire il autorise la prophétie annonçant le cours inexorable d’une révolution unique en son genre, profondément délétère et maléfique, parce que utopique et saisi de démence
Possible dérive despotique fruit de l’abstraction démocratique
Eloge de Tocqueville
Développement de l’état absolutiste
Dépossession politique de
Droits féodaux= caractère résiduel insupportable la société par l’état
Noblesse inutile
Révolution = idée de réforme globale au nom de la rationalité administrative
La critique des petites différences         
 Taine
 Des oligarchies en lutte pour le pouvoir
(cf Pareto,  Mosca, Michels,)
  Qui va détenir le pouvoir ?
                       Le pouvoir=  possibilité de percevoir l’impôt+ possibilité de recruter des soldats                
Avant 1789
oligarchie  aristocratico-bourgeoise instable
1789-1793
·         la fin de l’hégémonie aristocratique
·         Lutte entre oligarchies  nouvelles
       oligarchies naissantes,  en compétition, instables
                         oligarchies petites bourgeoises   qui se battent au nom   du peuple : jacobins, girondins,  « indulgents », montagnards, exagérés,  sans-culottes ….
·         intervention des masses
                   Des milliers de gens qui  descendent dans les rues avec de revendications simples : le pain, le travail, l’égalité et qui attendent des résultats concrets.
Chronologie  
         L’anarchie spontanée
         La conquête jacobine
         Le gouvernement révolutionnaire

L’anarchie spontanée
Les commencements de l’anarchie
la fin des pouvoirs traditionnels
Les manants n’obéissent plus au seigneur, les soldats aux officiers, les ouailles  aux curés, les curés aux évêques, les débiteurs aux créanciers, les contribuables aux collecteurs  d‘impôt, les femmes aux maris ( ?)  ….
Ce n’est plus le peuple qui obéit aux autorités, ce sont les autorités qui obéissent au peuple
Neker : févier 89   « il n’y  a plus d’obéissance nulle part et on n’est même  pas sûr des troupes » 
Bailly : «  tout le monde savait commander et personne obéir »
     Au mois de juillet, comme le roi signait un ordre, un valet lit au- dessus de son épaule.
Emeutes non-réprimées
   « Quand un mur est trop haut on ne songe pas à l’escalader  mais voilà que le mur se crevasse et que tous les gardiens, clergé,  noblesse, tiers et lettrés politiques, jusqu’au gouvernement lui-même,  y  pratique  une large brèche ; pour la première fois, les misérables aperçoivent une issue. Ils s’élancent d’abord en pelotons, puis en masse, et la révolte est universelle comme autrefois la résignation. »
Toute  émeute devint légitime
Violences  impunies, tolérées, excusées, mal réprimées,  contrairement aux jacqueries 
4 mois avant prise de la bastille = 300 émeutes

          Anarchie civile et militaire
Chacun est là comme au théâtre, avec le besoin d’être ému et transporté ,en proie à la contagion des passions environnantes,  entrainé dans le tourbillon des grands mots, de nouvelles controuvées, de bruits grossissant, d’exagérations.
Dans ce pèle -mêle de politique improvisée nul ne connait celui qui parle, nul ne se sent responsable de ce qu’il a dit,  chacun est là comme au théâtre, inconnus parmi les inconnus avec le besoin d’être ému et transporté
     Ce qu’il y a de pire dans l’anarchie, ce n’est pas tant l’absence de gouvernement que la naissance de gouvernements nouveaux et d’espèce inférieure. En tout état qui se dissout, il se forme des bandes conquérantes et souveraines. Aventuriers, malfaiteurs, gens tarés ou déclassés, vagabonds, déserteurs ou soudards, tous les ennemis –nés du travail, de la subordination et de la loi, se liguent pour franchir ensemble les barrières vermoulues qui retiennent encore la foule moutonnière et, comme ils n’ont pas de scrupules, ils tuent à tout propos. Sur ce fondement s’établit leur autorité. A leur tour, ils règnent chacun dans  son canton  et leur gouvernement aussi brute que leur nature se compose de vols et de meurtres.
            Plusieurs millions de sauvages sont ainsi lancés par quelques milliers de parleurs et la politique de café a pour interprète et ministre l’attroupement de rue.
Impunis tolérés excusés ou mal réprimés les attentats se répètent
Plus arbitrairement, plus brutalement plus injustement que les vieux barons féodaux la populace des campagnes et des villes taxe emprisonne et tue et pour serfs et vilains elle a ses anciens chefs
Tout est philanthropie dans les mots et symétrie dans les lois tout est violence dans les actes et désordre dans les choses
« L’homme à pique se laisse mener par l’homme à phrases. »
        « Le triage » :
En toute révolution, la lie d’une société monte à la surface, on ne les avait jamais vus. Comme des blaireaux des forêts ou comme les rats d’égout, ils restaient dans leur tanière ou dans leurs bouges, ils sortent par troupeaux et tout d’un coup dans Paris quelles figures !
Les pires éléments demeurent seuls en surface tandis que d’autres tombent et disparaissent, alourdis comme ils sont de préoccupations professionnelles, de scrupules humanitaires, de gouts paisibles qui les rendent impropres à l’activisme  civique de leurs concurrents
«  Vers la fin de 89, les gens modérés, occupés, rentrent au logis. »
Dans la grosse masse pacifique de mœurs et civilisée de cœur, la révolution a triée et mis à part les hommes assez fanatiques ou assez brutaux ou assez pervers pour avoir perdu tout respect d’autrui
·        La conquête jacobine
Dans cette société dissoute ou les passions populaires sont la seule force,  l’empire est au parti qui saura les flatter pour s’en servir.
Cinq ou six têtes chaudes criards  ou tape dur avec un plumitif capable de coucher une pétition par écrit
L’avocat envieux et théoricien a conduit les paysans
La  multitude est  indécise, inerte, absente.  Le pouvoir échoit au groupe résolu, agissant, présent, qui trouve le loisir et qui a les volontés de s’en charger. La politique devient une carrière.
La force ne se mesure par un nombre. Ils sont une bande dans une foule et dans une foule désorganisée, inerte, une bande décidée à tout  perce en avant comme un coin de fer dans un amas de plâtre disjoint.
Vers la fin de 1789 les gens modérés occupés rentrent au logis. Restent Les exaltés, les déclassés (les fanatiques et les scélérats)
Par cette purgation anticipée, les assemblées primaires se trouvent pour la plupart jacobines.
Il s’agit de confier à la minorité bruyante les droits de la majorité muette.
   On n’a jamais vu de machine mieux combinée pour fabriquer une opinion artificielle et violente, pour donner les apparences d’un vœu naturel et spontané, pour confier à la minorité bruyante les droits de la majorité muette.
Cochin
           moteur de la révolution = sociétés de pensée + société des jacobins
 dynamique  politique : la manipulation du corps social et la conquête du pouvoir par des groupes anonymes dépositaires de la nouvelle souveraineté au nom de l’égalité et du peuple.
 « La démocratie directe produit mécaniquement une cascade d’usurpations dont l’ensemble constitue le pouvoir révolutionnaire, anonyme, instable, condamné par sa nature idéologique à l’exclusion périodique et à la fuite en  avant »

Livré à lui- même et ramené subitement à l’état de nature, le troupeau humain ne saura que s’agiter, s’entrechoquer jusqu’à ce qu’enfin la force pure prenne le dessus, comme aux temps barbares et que, parmi la poussière et les cris, surgissent un conducteur militaire lequel d’ordinaire est un boucher.
On ne sort de l’anarchie que par le despotisme avec la chance de rencontrer dans le même homme, d’abord un sauveur, puis un destructeur.



La constitution de 1791


Une salle de collège où des centaines d’écoliers se querellent et se prennent par les cheveux
Rétif de la Bretonne : « le bruit  tient lieu de majorité »
Burke
           assemblée usurpatrice, composée de bavards, d’obscurs avocats de province, de curés de campagne inexpérimentés, turbulents et insatisfaits. 
absence des conditions requises pour faire de bonnes loi
En étant un club de motionnaires ,  elle cesse d’être un conclave de législateurs.                                                                                                              
Chacun refait son Montesquieu avec la suffisance d’un enfant qui se croit savant en commençant à lire
 Un anglais étudierait 6 mois ce que nous décidons en un quart d’heure
Une  farouche et grossière présomption a délivré le sot et l’ignorant du sentiment de leur nullité
Ils croient faire des lois quand ils  alignent des phrases
Ils pérorent  sur des questions qu’ils n’entendent pas
Jamais on n’a tant parlé pour si peu dire 
Mots grandioses et vagues : verbiage creux, emphase ronflante
Charlatanisme imprudent, déclamation vulgaire, flatterie servile
Scolastique de pédants débités avec emphase d’énergumènes
Plus de la moitié du temps s’y dépense en acclamations et en clabauderies 
Fabrique de sottises, une école d’extravagances, un théâtre de déclamations,    de fadaises saugrenues
Autant vaudrait prendre 11000 notables dans une province de terre ferme pour leur confier la réparation d’une vieille frégate : ils la démoliront en conscience et celle qu’ils construiront à la place sombrera à la sortie du port.
« La plupart abordent la politique à peu près comme ce gentilhomme à qui l’on demandait s’il savait jouer du clavecin et qui répondait : je ne saurais vous dire, je n’ai jamais essayé, mais je vais voir »


Soboul
Constitution bourgeoise
   Taine               
En vertu de la constitution, l’anarchie spontanée devient l’anarchie légale 
Faiblesse de l’exécutif
       roi= mannequin décoratif
-         Pas de dissolution, pas de proposition de loi, pas d’armée
-         Administrations : décision et action émoussées, ralenties, écourtées, par des bavardages
-         Mandats courts
Bilan
  Elle a semé de bons germes : vie privée,  état civil, code pénal, code rural,  impôt,
En ce qui concerne les institutions,  elle a opéré comme une académie d’utopistes et non comme une législature de praticiens.
  Des administrés de louis XIV et louis XV ne deviennent pas du jour au lendemain des citoyens d’Athènes ou de Florence
La constitution qu’ils aiment produit l’anarchie qu’ils détestent
La constitution appliquée
« Si jamais utopie parut applicable, bien mieux, appliquée, convertie en fait, c’est celle de Rousseau en 1789 et les trois années qui suivent. »
=  bacchanale d’énergumènes,  boucherie, carnaval,  couvent spartiate
De loin, c’est le règne de la philosophie, de près, c’est la dissociation carolingienne.
La France est une fédération de 40 000 municipalités souveraines où l’autorité des magistraux vacille, où les citoyens actifs se dérobent à leur emploi public, où une minorité de fanatiques et d’ambitieux accapare la parole,  l’influence, les suffrages, le pouvoir, l’action et autorise les usurpations  multipliées. L’anarchie spontanée devient anarchie légale.  
Si mauvais que soit un gouvernement il y a quelque chose de pire : c’est la suppression du gouvernement.

            Les assemblées
    Pas démocratiques :
Suffrage censitaire
       l’abstention 
1793= Il manque 6 millions 300000 électeurs sur 7 millions  pas signalé dans Soboul
 déroulement des scrutins  sous-pression : pas de vote secret d’où des menaces

« La convention  été élue dans des conditions qui n’ont rien à voir avec celle d’un scrutin libre dans les circonstances paisibles. Seuls les militants révolutionnaires osent paraître aux assemblées »  Furet
pressions  des tribunes
                le public des galeries
                Tintamarre des tribunes : déclamations furibardes, remontrances impérieuses, exigences sommations, menaces,  la nation de galeries juge la nation du bas de la salle 

  « Il est admis que le public des galeries représente le peuple  : oisifs, amateurs de nouveauté, nouvellistes, coryphées des cafés, futurs piliers de club, bref les exaltés de la classe bourgeoise. De même que la populace qui menace aux portes et jette des pierres, se recrute parmi les exaltés du petit peuple, ainsi, par un triage involontaire, la faction qui s’érige en pouvoir public ne se compose que des esprits violents et des mains violentes. »
Carnot : « Louis XVI eut été sauvé si la convention n’eut pas délibéré sous les poignards »



Résumé
Soboul : la lutte des classes
Taine : la prise du pouvoir par une minorité exaltée parlant au nom du peuple 
L’aristocratie
    Marxistes = Taine
   Inutilité   
  Exploitation  du peuple
 Absence
oisiveté
Abus
Mépris
Vexations
Privilèges 
  Noblesse de cour : « Deux ou trois mille frelons dorés qui picoraient le miel public de Versailles »
« La France ressemble à une vaste écurie où les chevaux de race auraient double et triple ration pour être oisifs, tandis que les chevaux de trait font le plein de services avec une demi- ration. Encore faut-il noter que parmi les chevaux de race, il est un troupeau privilégié qui, né près du râtelier, écarte ses pareils et mange à pleine bouche, gras, brillant, le poil poli. »
« Déjà avant l’écroulement final, la France est dissoute et elle est dissoute parce que les privilégiés ont oublié leurs caractères d’hommes publics. »    
Noblesse abâtardie :
       Elle fait preuve d’humanité, de longanimité. Elle a horreur du sang. Les nobles  sont doux et sensibles.  Leur seul défaut est la faiblesse
« Plus une aristocratie se polit, plus elle se désarme, et quand il  ne lui manque plus aucun attrait pour plaire, il ne lui reste plus aucune force pour lutter. L’empire est à la force dans l’humanité comme dans la nature.
              Toute créature qui perd l’art et l’énergie de se défendre devient une proie d’autant plus sûre que son éclat son imprudence et même sa gentillesse la livrent d’avance aux rudes appétits qui rôdent à l’entour. » 
    Pendant plus de 30 mois, sous une pluie d’outrages, de menaces, de spoliations,  les nobles qui sont restés en France, n’entreprennent aucune hostilité contre le gouvernement qui les persécute.
   Une aristocratie imbue de maximes humanitaires et radicales, des courtisans hostiles à la cour, des privilégiés qui visent à saper les privilèges, il faut voir cet étrange spectacle.
Critique de Seignobos en 1900
« Les origines  négligent les attaques auxquelles la révolution devait faire face et donnent ainsi la peinture d’un duel d’où l’on aurait effacé l’un des deux adversaires, ce qui donne à l’autre l’aspect d’un fou »
  Le peuple
Soboul :
des exploités luttant pour l’émancipation
peuple : action vertueuse

peuple/ennemis du peuple

La Vendée
« Les paysans  n’étaient pourtant ni royalistes, ni partisans de l’ancien régime mais ils refusaient d’aller combattre loin de leurs villages »
Taine           
Misère
Poids de l’impôt
Le peuple subit une machine à tondre grossière et mal agencée 
Jacqueries
300 émeutes avant le 14 juillet
                                     Les masses sont divisées :,
Richelieu a supprimé les groupes naturels.
« Le vrai paysan n’est d’aucun parti ni royaliste ni républicain. Ses idées sont trop rares, trop courtes et trop lentes pour lui composer une opinion politique.  De la révolution il ne comprend que ce qui le touche au vif. »
paysans/ urbains,  catholiques/ non-catholiques (« C’est le jour de la vengeance et nous l’attendons depuis 100 ans » Jean Bon St Andre )    raisonnables/ fanatiques
Les luttes ne sont pas entre l’élite et le peuple mais  c’est une  guerre civile.    
C’est une sorte de bête primitive aux instincts élémentaires et si longtemps maltraitée qu’elle vit en état de révolte latente.
« Comme sur un radeau de naufragés sans vivres, l’homme  est retombé à l’état de nature. Le mince tissu d’habitudes et d’idées raisonnables dans lequel la civilisation l’enveloppait s’est déchiré et flotte en lambeau.

 Les jacobins
 Marxistes
 Héroïques, annonciateurs de l’avenir.
Taine
  « Sous le grand nom de liberté, c’est ainsi que chaque vanité cherche sa vengeance et sa pâture.  Rien de plus naturel et de plus doux que de justifier ses passions par sa théorie, d’être factieux en se croyant patriotes et d’envelopper les intérêts de son ambition dans les intérêts du genre humain. »
Bavards, obscurs  avocats, simples curés de campagne inexpérimentés, turbulents, insatisfaits, ratés, envieux,  médiocres, fanatiques, fous  imbibés de quelques idées
Esprits bornés, faussés, précipités, emphatiques et faibles
Esprits mal cultivés, mal ensemencés,  charlatans, aventuriers de l’esprit, cerveaux malsains, illuminés de toute espèce, déclassés, besogneux, bavards
                     Sectaires, fanatiques, ramassis de déclassés, brutaux, pervers
                      Intrigants, endettés,  tarés, hypocrites,  amateurs de bruits, talents avortés, cerveaux avariés, 
Politique de café, harangueur de club, motionnaires de carrefour, insurgé de place publique, dictateur de comité
Tourbe de déclassés besogneux et bavards qui promènent leurs idées creuses et leurs prétention des déçues sur le pavé
Ennemi = imbécile ou corrompu
Aristocratie=vices
Peuple =vertus
« Rien n’est plus dangereux qu’une idée générale dans des cerveaux étroits  et vides »
 « Nous imposons de force notre religion et notre culte notre morale et nos mœurs. Nous régentons la vie privée et for intérieur. Nous commandons aux pensées, nous scrutons et punissons les inclinations secrètes, nous taxons,  emprisonnons et guillotinons non seulement le malveillants  mais encore les indifférents, les modérés, les égoïstes.
« Quelle  que soient ma condition, mon incompétence mon ignorance et la nullité du rôle dans lequel j’ai toujours langui, j’ai plein pouvoir sur les biens, les vies, les consciences de 26 millions de français et pour ma quote-part : je suis tsar et pape. »
  Le jacobin sait tout de suite quel est le gouvernement légitime et quelles sont les  bonnes lois.  Il connait la volonté du peuple et il la connaît d’avance. Désormais, on connait la volonté du peuple,  on peut agir sans le consulter, on n’est pas tenu d’attendre leur vote, en tout cas, leur ratification est certaine. Si par hasard elle manquait, ce serait de sa  part, ignorance ou méprise, et alors leur réponse mériterait d’être considéré comme nulle. »
Peuple souverain = il traitera le peuple en esclave
Constitution   1793 : œuvre de montre et  de réclame
Jacobins = puritains
Jacobins = normands en Angleterre,  anglais en Irlande
« Dans la grosse masse pacifique de mœurs et civilisés de cœur , la révolution a trié et mis à part les hommes assez fanatiques ou assez brutaux ou assez pervers pour avoir perdu tout respect d’autrui. »
Marat
   Soboul  Bonté et humanité profonde
Il défendait avec clairvoyance les droits des masses populaires
   Taine  fou
« Pour assurer la tranquillité publique, il faudrait que 230 000 têtes tombassent encore »
Danton
Soboul
Corrompu,  traître
Taine
barbare
charlatanisme grossier, gestes de bateleur, gosier de stentor, bref les  ressources du tempérament énergique et de la ruse animale, seules capables de détourner la fureur de la bête déchainée.
 « Nous sommes de la canaille. Nous sortons du ruisseau .Nous ne pouvons gouverner qu’en faisant peur » Danton  
St Just : 
6 mois maison d’arrêt pour   vol de bijoux 
  : orgueil colossal, conscience hors des gonds,  imagination emphatique, sombre, hanté par Rome et Sparte, outrance continue,  politique sommaire de l’utopiste dictateur et exterminateur
Robespierre
Buchez et Roux
 trinité sainte et sublime : Jésus-Christ, Rousseau, Robespierre
Marxistes
Processus de régénération, Effort surhumain, combat titanesque,
courageux, clairvoyant, éloquent, désintéressé, incorruptible (le seul homme de notre histoire à avoir mérité ce qualificatif)
Pourquoi sommes- nous Robespierristes ? 1920 Mathiez
« Ce n’était pas un dictateur comme on l’a dit. Avec sa conviction, sa rectitude d’incorruptible, il a été l’âme de la révolution dans sa phase la plus terrible »  Vovelle 
« La calomnie l’envie la peur et le crime allait miner son œuvre et la République elle-même »
Robespierre= la ligne juste
Les enragés en profitèrent pour attiser le mécontentement général

« Il entendait ne pas se laisser déborder par le mouvement populaire .Le comité de Salut Public pour l’efficacité de sa politique entendait ne plus tolérer ces mouvements irréguliers cad la poussée parfois désordonnée des masses. »
Le comité de salut public avait freiné le mouvement populaire. Il  parut nécessaire de limiter les pouvoirs respectifs, de les subordonner au pouvoir central, de tourner définitivement la spontanéité révolutionnaire des  masses vers les buts assignés par le gouvernement révolutionnaire. 
Critiques du mouvement de déchristianisation 
 Père gardez- vous  à droite, père gardez- vous à gauche
Philippe le hardi à Jean le bon
Hebertistes à gauche, dantonistes à droite
= factions  (Robespierre ne fait pas partie d’une faction)
  Lénine contre les menchevicks et les gauchistes (la maladie infantile du communisme)
Staline : contre Trotsky, contre Boukharine  
 Insuffisances  des jacobins et de  Robespierre
·        Le refus d’une économie dirigée
Jacobins = bourgeois
constitution de 1793 : nul genre de travail, de culture, de commerce, ne peut être interdit à l’industrie des citoyens 
   « En affirmant la nécessité de  la liberté économique, les Montagnards refusaient de s’engager dans la voie de la démocratie sociale. » 
·        Robespierre croyait à la toute-puissance des idées et des appels à la vertu.
·        Les jacobins ne constituaient pas un parti de classes strictement discipliné qui eut été un instrument efficace d’action politique

Robespierre fut incapable d’une analyse précise des réalités économique et sociales de son temps
Robespierre demeura prisonnier de ses contradictions : il était trop conscient  des intérêts de la bourgeoisie pour s’attacher totalement la sans-culotterie mais trop attentif aux besoins des sans culottes pour trouver grâce à aux yeux de la bourgeoisie.
Robespierre : idéaliste,  petit-bourgeois qui   n’a pas compris la nécessité d’un parti politique de classe centralisé.
Taine
Robespierre
  Cuistre, esprit creux et gonflé, qui  parce qu’il est plein de mots se croit plein d’idées, jouit de ses phrases et se dupe lui-même pour régenter autrui.
   Jamais homme n’a tenu si droit et si constamment sous son nez l’encensoir qu’il bourrait de ses propres louanges.
C’est un fou qui a sa logique et un monstre qui se croit de la conscience.
Le jacobin a canonisé ses meurtres et maintenant c’est par philanthropie qu’il tue.
  Sans la révolution, sa petite lampe allumé eut brillé modérément, sans bruler personne, et, répandu sur  un cercle de province, sa lumière banale, blafarde, proportionnée au peu d’huile que contenait son vase étroit.
223Les sans-culottes
Sans-culottes= mouvement populaire
Vovelle
« C’est un militant, il participe à  des assemblées de quartier, le soir lit les affiches ou les journaux ce qui ne l’empêche pas d’être un bon père de famille et un travailleur »
« Pour défendre sa liberté et celle des autres le sans culotte est fier de sa pique »
=  artisan+ représentant du peuple
Il n’y pas que des artisans
Représentant du peuple ? Ce sont les jacobins qui décident d’attribuer aux militants révolutionnaires d’origine populaire la légitimité  de représenter le peuple  
Sans culottes : 1795 « nous sommes à la veille de regretter tous les sacrifices que nous avons fait pour la révolution » 
Robespierre : «  le  peuple se lasse »
 La démocratie s’affaiblissait au sein des sections. La bureaucratie entraina graduellement  la paralysie de l’esprit critique et de la combativité politique des masses.
Les insuffisances des sans-culottes

Les sans-culottes eux-mêmes restaient prisonniers de la volonté de maintenir la propriété privée.
 « Le maximum des fortunes sera fixé .Mais ce programme social est  plein de contradictions par sa volonté de maintenir la propriété privée, tout en la limitant dans ces effets 
 « Un parti discipliné reposant sur un recrutement de classe et une sévère épuration : cet instrument de lutte politique manqua toujours à la sans-culotterie parisienne malgré quelques tentatives timides de coordination Quant à la masse elle- même, à part la haine de l’aristocratie, elle ne pouvait posséder un très grand sens politique, les conditions économiques et sociales de l’époque en rendant compte »
= insuffisance des jacobins
= ils ont tous le défaut de ne pas être encore marxiste-léninistes

Taine :
Sans-culottes = minorité  (10000- 20000) sur 700 000 parisiens
                            =  croyants  activistes
Ce ne sont pas les gens occupés et rangés qui viendront tous les jours et toute la journée aux séances. D’abord ils ont trop à faire à leur bureau, à leur boutique, à leur établi pour perdre ainsi leur temps. Au contraire, rien de plus attrayants pour les désœuvrés, piliers de café, orateurs de cabaret, flâneurs et bavards, pour les  réfractaires et les parasites de l’armée sociale, tous ceux qui, sortis du cadre ou n’ayant pu y entrer, se font une carrière publique

    1793-94 : Les montagnards au pouvoir  
  La politique économique
·        L’égalité
Rousseau : « les fruits sont à tous, la terre n’est à personne »
St Just : « il ne faut ni pauvres, ni riches l’opulence est une infamie »
Robespierre : « Tout ce qui est indispensable pour conserver la vie est une propriété commune »
Taine

Les jacobins  ont excusé, amnistié, toléré et autorisé contre la propriété tous les attentats populaires : vol, pillages, abolition sans indemnités, perquisitions à domicile,  saisies.

           Je ne suis propriétaire de mon bien que par tolérance et de seconde main.  Le souverain peut légitimement s’emparer des biens  de tous comme cela se fit à Sparte au temps de Lycurgue. Dans notre couvent  laïque, tout ce que possède chaque moine et un don révocable du couvent
La propriété et le gouvernement sont des usurpations
·        Economie dirigée
Soboul

-         Nécessité d’une économie dirigée en période de guerre
-         L’économie dirigée comme anticipation d’une économie au service du peuple
     Toute mesure visant à développer une économie dirigée est positive :
 collectivisation des propriétés (redistribution des biens des émigrés), loi du maximum,  réquisitions , règlementations
Une commission des subsistances eut la haute main sur la production, le commerce et les transports
Si la politique économique  est un échec, c’est parce que ces mesures (loi du maximum, décrets contre l’accaparement)  n’ont pas été appliquées jusqu’au bout.
L’avenir en germe :
Babeuf
La collectivisation
 « Babeuf avait dénoué la contradiction en présentant la communauté des biens et des travaux comme seule capable d’instaurer l’égalité des jouissances et de réaliser le bonheur commun. L’abolition de la propriété privée et la collectivisation des moyens de production apparurent au tribun du peuple, encore confusément, comme les conditions nécessaires d’une démocratie sociale réelle »
Le seul moyen d’arriver à l’égalité de fait est d’établir l’administration commune, de supprimer la propriété particulière, d’attacher chaque homme au talent à l’industrie qu’il connait, de l’obliger à en déposer le fruit en nature au magasin commun et d’établir une simple administration de subsistances qui, tenant registre de tous les individus et de toutes les choses, fera répartir ces dernières dans la plus scrupuleuse égalité.
 «  Les enfants seront élevés en commun, l’enfant ne portera plus le nom du père, nul français ne pourra sortir de France, les villes seront rasées, les livres proscrits, les français porteront un costume spécial, nul écrit ne sera publié sans l’accord du gouvernement. »
Le parti discipliné
La dictature
 « Il est indispensable de maintenir la dictature d’une minorité révolutionnaire tout le temps nécessaire à la refonte de la société »  Buonarroti
 « Par Buonarroti, cette idée devait passer à Blanqui. C’est vraisemblablement au blanquisme qu’il faut rattacher la doctrine, la pratique léniniste de la dictature du prolétariat. »
Taine
·        L’échec de l’économie dirigée
-         La bureaucratisation
1791 : 670 emplois des ministères 
1794 : 3000
1795 : 5000
Recrutement au sein des sans –culottes
formation d’une bureaucratie dévouée au pouvoir
 « A Paris, où ils commandent, une minorité infime se recrute dans le rebut humain qui infeste les capitales,  dans la canaille épileptique et scrofuleuse qui héritière d’un sang vicié et avarié par  sa propre inconduite importe dans la civilisation les dégénérescences, l’imbécillité, les affolements de ses instincts rétrogrades. »
« C’est dans ce basfond d’ignorance et de vices que le gouvernement révolutionnaire va chercher ses états-majors et son personnel »
« Dans le personnel définitif de l’administration révolutionnaire, on n’y trouve guère que les notables de l’improbité, de l’inconduite et du vice, au moins de l’ignorance, de la bêtise et de la grossièreté. »
 « D’après le découragement où les avait plongé  la loi du maximum, on peut juger de l’abattement dans lequel il serait tombé sous le système indéfiniment maintenu très probablement sur la moitié du territoire : la culture au bout d’un an ou deux fut devenu nulle ou improductive ; déjà sous  toute sorte d’exhortations ou de menace, le paysan demeurait inerte, en apparence insensible et sourd comme un bête de somme surmenée, qui sous les coups s’entête, s’abat et ne bouge plus.
 L’expérience avait été faite en Chine au  XI siècle et, selon les principes, longtemps, régulièrement, par la main de l’état omnipotent sur les hommes les plus laborieux du monde et ces hommes étaient morts par myriade comme des mouches. Si les français, à la fin de 1794 et pendant les années suivantes, ne sont pas morts comme des mouches, c’est parce que le régime jacobin s’est détendu trop tôt. »
Substituez partout la contrainte extérieure, artificielle et mécanique au stimulant interne naturel et vivifiant vous n’obtiendrez que l’atrophie universelle
  Pour Taine, une  économie dirigée de producteurs qui n’en voulaient pas était une catastrophe.  L’histoire économique du communisme au  XX siècle (collectivisation en URSS, grand bond en avant en Chine…) me semble confirmer le point de vue de Taine.
     Là aussi, l’histoire du communisme au  XX siècle confirme le pronostic.
232   La terreur
Nécessité de la terreur
Mazauric
Terreur= Mise en forme légale et administrative de l’intimidation des opposants à la révolution pendant la période jacobine
La terreur fut  essentiellement un instrument de défense nationale et révolutionnaire contre les rebelles et les traitres.   La terreur retrancha de la nation les éléments socialement inassimilables parce qu’aristocratiques ou ayant liés leur sort à celui de l’aristocratie Elle conféra au Comités de gouvernement la force qui leur permit de restaurer l’autorité de l’état et d’imposer à tous la règle du salut public Elle contribua à  développer le sentiment de solidarité nationale .Elle permit d’imposer l’économie dirigée …
Les comités révolutionnaires sont composés de patriotes sûrs et dévoués
 La volonté du comité de salut public  vise à régulariser la répression,  à  maintenir la terreur dans son cadre légal, à contrôler le mouvement populaire.

  « C’est là le volet sombre et même terrible  de la révolution mais il faut envisager l’autre face de cette politique : Le gouvernement  révolutionnaire a eu comme impératif de répondre aux besoins les plus urgents du peuple : rareté des denrées, montée des prix, la misère Il a appliqué la solution autoritaire que réclamaient les porte- parole populaire »  Vovelle
« La répression qui suivit ces grands procès  ( Danton , Hebert) , malgré son caractère limité, développa chez les militants un complexe de peur qui paralysa la vie politique sectionnaire.  De la liquidation des factions  à la chute de Robespierre, la dictature du gouvernement révolutionnaire ne fut plus contestée. »
« Le bilan de la terreur doit   être nuancé (entre 35 000 et  40 000 victimes) »
« La répression fut organisée  par la convention qui s’attacha surtout à frapper les chefs épargnant les comparses »
·        Explication par l’extérieur
     = théorie des circonstances : contre révolution / Vendée /danger aux frontières
        =la patrie en danger
·        La vertu est le correctif de la terreur
·        Bilan globalement positif   
Le régime de l’an II avait permis au peuple de participer à la direction des affaires
Les thermidoriens voulaient empêcher le retour à la démocratie politique et sociale
« C’est que  Robespierre et ses amis ne sont pas des tyrans sanguinaires : au-delà de la réponse aux  circonstances, ils ont un haut idéal .Celui de fonder la République par une régénération de  ses citoyens. »  Vovelle
Sartre
« Oui,  dans un pays révolutionnaire où la bourgeoisie aurait été chassée du pouvoir, les bourgeois qui fomenteraient une émeute ou un complot mériteraient la peine de mort. Non que j’aurai  la moindre colère contre eux. Il  est naturel que les réactionnaires agissent dans leur propre intérêt, mais un régime révolutionnaire doit se débarrasser d’un certain nombre d’individus qui le menacent et je ne vois pas d’autre moyen que la mort. »
« On peut toujours sortir d’une prison. Les révolutionnaires de 1793 n’ont probablement pas assez tué. » 

Taine
Peine de mort pour celui qui a plus de pain que nécessaire à sa subsistance contre le cultivateur qui ne porte pas ses graines au marché chaque semaine
Le dogme qui proclame la souveraineté du peuple aboutit à la dictature de quelques -uns et à la proscription des autres
« Les jacobins se disent représentants du peuple alors que le peuple est guillotiné »
Carrier : « Nous ferons un cimetière de la France plutôt que de ne pas la régénérer à notre manière »

« S’il faut l’ivresse pour réveiller la brute, il suffit de la dictature pour éveiller le fou »

« Despotisme digne du Dahomey, un tribunal pareil à celui de l’inquisition, des hécatombes humaines semblables à celle de l’ancien Mexique »


Le jacobin a canonisé ses meurtres, et maintenant, c’est par philanthropie qu’il tue. C’est un fou qui a de la logique et un monstre qui se croit de la conscience.
    Au milieu de leurs prisons et de leurs échafauds, ils n’avaient jamais cessé de croire à leur bon droit, à leur humanité, à leur vertu et,  dans leur chute, ils se sont considérés comme des martyrs
Proudhon
Ces hommes furent saisis d’une véritable fureur de gouvernement. Des mesures de salut public étaient devenues nécessaires. Bientôt le bon plaisir des dictateurs fut toute leur raison ils ne surent que proscrire et guillotiner.
Furet citant Engels
« La terreur  nous l’imaginons  comme le règne de ceux qui répandent la terreur mais,  tout au contraire, c’est le règne de ceux qui sont terrorisés. La terreur n’est en grande partie que cruautés inutiles perpétrées par des gens qui sont eux-mêmes effrayés. Je suis convaincu que l’on doit imputer presque entièrement la règne de la terreur en 1793  aux Bourgeois surexcités, jouant les patriotes, petit bourgeois philistins souillant de peur leur pantalon et la lie du peuple faisant commerce de la terreur » Engels
Ferry : monstrueuse et puérile rêverie d’une société régénérée par l’échafaud, incroyable mélange d’atrocité et de candeur, d’austérité naïve et de rigueur implacable, de littérature et de cruauté, utopie pédagogique à la fois absurde et sanglante à laquelle resteront éternellement attachés les noms de st Just et de Robespierre.
  Furet : « excuse débile des circonstances »
Quinet
« Combien de temps répèterez- vous encore cet étrange non-sens que tous les échafauds étaient nécessaires pour sauver la révolution qui n’a pas été sauvée ? »
« L’illusion des terroristes est d’invoquer le succès pour se couvrir devant la postérité. Mais le succès où est-il ? Les échafauds, le despotisme, 25 ans de guerre »
Soboul
«   Parmi les victimes de la terreur, il y eut une majorité de gens du tiers état : ils étaient hostiles au changement par piété ou par traditionalisme. »
!!!!????

233 Thermidor
Soboul
Victoire de la bourgeoisie
« Le gouvernement révolutionnaire périt finalement de n’avoir u retrouver l’appui confiant du peuple victime de la contradiction qui dès sa formation pesa sur son destin »

Furet
Retour de la bourgeoisie ?
Retranchement des 2/3 de leur revenus à 386 000 rentiers , emprunt forcé, banqueroute déclarée . ;
Taine
victoire d’une fraction jacobine enrichie  qui avait peur de se faire raccourcir.
Barère : « On faisait guillotiner son voisin pour que le voisin ne vous fît pas guillotiner »
« Si la république jacobine meurt, ce n’est pas seulement parce qu’elle est décrépite et qu’on la tue, c’est encore qu’elle n’est pas née viable »
« Ce qui maintient une société politique, c’est le respect de ses membres les uns pour les autres ». Ce n’était évidemment pas le cas de la République jacobine.
24  La question de la violence
Marxistes
« La révolution qui commence à un caractère, il faut le dire, marqué par la violence même si celle-ci avait déjà été présente auparavant » 
« La Volonté punitive  constituait depuis 1789 un des traits essentiels de la mentalité révolutionnaire » Vovelle
·        Violence nécessaire
« La révolution est ombre mais aussi lumière. Elle a été d’une grande violence parfois incontrôlé et sauvage, parfois nécessaire face à la résistance d’un ancien monde qui se défendait férocement »   Vovelle

·        réaction à  des milliers d’années d’oppression
« Elle était la réponse  à la violence  d’un passé qui ne voulait pas mourir »  Aulard
Babeuf 1789  « les maîtres nous ont rendu  aussi méchants qu’eux »
·        Elle est rendue  indispensable étant donné les circonstances : péril intérieur et extérieur : contre-révolution/Vendée/ étranger

·        Grandeur de l’objectif 
« En faisant périr les scélérats on assure la vie de toutes les générations des hommes libres »  Collot d’Herbois
« C’est par la violence qu’on doit établir la liberté et le moment est venu d’organiser momentanément le despotisme de la liberté pour écraser le despotisme des rois »  Marat
·        Les jacobins ont tenté de canaliser la violence populaire

 Taine
Plus arbitrairement, plus brutalement, plus injustement, que les vieux barons féodaux, la populace des campagnes taxe, emprisonne, pille ou tue. »
« Plusieurs millions de sauvages sont ainsi lancés par quelques milliers de parleurs.  D’une part, la force brutale se met au service du dogme radical, d’autre part, le dogme radical se met au service de la force brutale »    
Car le propre d’une insurrection populaire c’est que personne n’obéissant à personne les passions méchantes y sont libres autant que les  passions généreuses et que les héros ne peuvent contenir les assassins
Description détaillée des violences (contrairement à Soboul)  = gravures de Goya (duchesse de Lamballe)
Il et révulsé par la violence populaire
 haine+ Ressentiment
Il entre  en correspondance avec la sensibilité moderne des droits de l’homme, de la condamnation des crimes contre l’humanité.
Résumé

Soboul
Taine
causes
capitalisme

crise politique
idéologie
peuple
exploité
révolté
bête sauvage
dynamique
lutte des classes
passions
constitution 91
bourgeoise
anarchique
Rousseau
génie
demi-fou
jacobins
Robespierre
héroïques
fanatiques
terreur
indispensable
sauver la patrie
aboutissement inévitable



violence
justifiée
injustifiable
protagonistes
élite/peuple
guerre civile
sans-culottes
représentants du peuple
fraction activiste du peuple
Babeuf
précurseur du communisme
précurseur du totalitarisme

Appréciations sur l'oeuvre de Taine 

Jaurès :

 « Taine a construit la vision la plus futile, la plus superficielle qui soit, la plus dangereuse aussi. »

 

 Seignobos

Le « plus inexact des historiens français » « qui n’a aucune idée de ce que doit être un livre d’histoire, les origines étant un ouvrage partisan » « Les origines négligent les attaques auxquelles la révolution devait faire face et donnent ainsi la peinture d’un duel d’où l’on aurait effacé l’un des deux adversaires, ce qui donne à l’autre l’aspect d’un fou »

Quinet :

« Si l’on isole du spectacle des armées celui de l’intérieur on voit au-dedans un peuple furieux sans apercevoir la cause de sa fureur »

François Mélonio :

« L’histoire de Taine assiège le lecteur d’un amas d’horribles faits divers, choisis avec plus de goût pour la sensation forte que de discernement. »       

 

Soboul

Soucieux de défendre l’ordre social, Taine prend le parti de la noblesse contre la bourgeoisie, de la bourgeoisie contre le peuple. Des motivations révolutionnaires, il ne voit qu’envie cupide parmi la bourgeoisie, parmi le peuple, qu’instinct sanguinaire. …Ayant délibérément écarté de son propos la guerre et ses conséquences pour ne s’attacher qu’aux problèmes et aux luttes intérieures, Taine a faussé toute l’histoire de la révolution. Il passe sous-silence l’alliance de la contre révolution et de l’étranger, le complot aristocratique, l’armement des émigrés, la trahison partout présente

 

Et pourtant …

Soboul

« Cependant, attaché à décrire avec autant de mépris que de crainte les mouvements populaires, Taine en a souligné la complexité, montrant l’imbrication des forces sociales, des intérêts personnels et des passions collectives. Pressentant la nécessité du recours à la psychologie sociale, Taine a été, malgré tout, pour les historiens de la révolution et au témoignage même de George Lefebvre, un initiateur, un éveilleur. » 

 

Mona Ozouf

« Obscurcie pour les années 1880, sa capacité prédictive reste stupéfiante pour le XX siècle…La défiance à l’égard du progrès, l’ombre des désastres à venir, la hantise des signes de l’inhumain, tout ce qui, voici un siècle, rendait son propos inécoutable est précisément ce qui nous porte aujourd’hui à lui prêter une oreille attentive. Par là, le « monument à demi-ruiné » tient encore bon. »

 





Conclusion
Bilan de la révolution
Soboul :
 1793 = anticipation dont il reste à réaliser la promesse. La tentative de l’an II, malgré l’échec final, parait valeur d’exemple. Ce fut une tentative grandiose et dramatique.  
Taine :     
En Egypte, dit Clément d’Alexandrie, les sanctuaires des temples sont ombragés par des voiles tissés d’or : mais, si vous allez vers le fond de l’édifice et cherchez la statue, un prêtre s’avance d’un air grave en chantant un hymne en langue égyptienne et soulève un peu le voile comme pour vous montrer le Dieu. Que voyez- vous alors ? Un crocodile.  Le Dieu des Egyptiens paraît : c’est une bête vautrée sur un tapis de pourpre.
On a pu persuader au bon public que les crocodiles étaient des philanthropes, que plusieurs d’entre eux avaient du génie, qu’ils n’ont guère mangé que des coupables et que, si, parfois, ils en trop mangés, c’est à leur insu , malgré eux, ou par dévouement, se  sacrifiant d’eux- mêmes au bien commun.
Furet
II y a deux moyens sûrs de ne pas comprendre la révolution, c’est de la maudire ou de la célébrer.
Ceux qui la maudissent sont condamnés à rester insensibles à la naissance tumultueuse de la liberté et de l’égalité. Ceux qui la célèbrent sont incapables d’expliquer ni même d’apercevoir ses tragédies sauf à les couvrir de l’excuse débile des circonstances. Ils restent aveugles à l’ambiguïté constitutive de l’événement qui comporte à la fois les droits de l’homme et la terreur, la liberté et le despotisme.
 Tocqueville : Surprise mi-admirative, mi- horrifiée.

Débat
·        On aurait pu arriver à l’égalité et à la fraternité avec moins de sang

·        Vision erronée : périodes de calme + crises (prise de la bastille, massacres de septembre, terreur…)
·        La mal commis au nom du bien à venir
·        Les fleurs étaient belles, les fruits mauvais.
·        La théorie était belle mais les travaux pratiques ont foiré (Chaunu)




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