LA REVOLUTION FRANÇAISE
TOUJOURS EN DEBAT
1
Regards sur la révolution
2
Taine, Soboul, Furet
INTRODUCTION
Rappel conférence 2018
Rôle de
l’historien : décrire avec exactitude les événements du passé
L’idéologie peut affecter
le regard de l’historien et entrainer des « dérapages » cad une
vision inexacte du passé.
Je vous propose de tester
cette hypothèse sur la révolution française cad voir comment l’idéologie a
affecté le regard des historiens sur la révolution. Par la même occasion, je souhaite que vous soyez vigilant sur mes
propres dérapages idéologiques
éventuels.
Historiens = gens dans un
observatoire qui étudient le passé
Outils : jumelles, longue
vue, télescope
Observatoire est lié à l’époque
Les questions que les historiens se
posent sont liées au présent
Durkheim / Weber : le poisson
rouge dans le bocal
Alarme idéologie pour les
historiens
Au cœur de la vie
politique française…. et mondiale
Anecdote Pérou
« Malgré mille efforts pour
pénétrer dans les causes des troubles des états, on sent quelque chose qui échappe,
un je ne sais quoi caché je ne sais où et, ce je ne sais quoi, parait être la
raison efficiente de toutes les révolutions »
Chateaubriand
1 1789- 1792-1793
89
14
juillet Prise de la Bastille
4 aout Abolition des privilèges
26 aout Déclaration
des droits de l’homme
3 septembre
1791 constitution
92
Juillet : la patrie en danger
2- 5
septembre : massacres (1300
victimes)
20 septembre
Valmy
22 septembre : proclamation de la
République
Décembre :
procès de Louis XVI
21 janvier
1793 : exécution de Louis XVI
93
2 juin 93 :
exécution des girondins
17 septembre :
loi de suspects
24 mars 94 : exécution des
hébertistes
6 Avril 94 : exécution de Danton
27 juillet 1794 : coup d’état de Thermidor
Révolution
= bloc ?
Clémenceau
Un bien, un
bien, un bien ?
Un mal, un
mal, un mal ?
Révolution
= dérapages ?
89-92 -93 : un mal, un mal, un
mal
Réactionnaires
Barruel : « Dans cette révolution française,
tout, jusqu’à ses forfaits les plus épouvantables, tout a été prévu, médité,
combiné, résolu, statué, tout a été l’effet de la plus profonde scélératesse,
puisque tout a été préparé, amené par
des hommes qui avaient ourdi des
conspirations dans les sociétés secrètes. »
De Maistre
1753 -1821
1796 considérations sur la révolution française
De Bonald
1754- 1840
1796 théorie du pouvoir politique
et religieux dans la société civile démontrée par le raisonnement et l’histoire
Maurras
Bainville
Gaxotte
Méchants : les révolutionnaires
Gentils : les royalistes, vendéens, chouans
Les libéraux : Burke Taine
Burke 1729- 1797
Réflexions sur la révolution de France 1790
Taine 1828 -1893
Les origines e la France contemporaine
1875 1893
la terreur et le recours à l’armée sont inscrits dans les prémisses de
1789
un délire permanent
Suite monstrueuse de crimes ou d’événements grotesques
Pas d’épisode heureux dans la révolution. La terreur commence le 14
juillet 1789.
Malouet : « Pour tout homme impartial, la terreur
date du 14 juillet »
Gentils : monarchiens :
Mounier, Malouet,
Mallet du Pan, Barnave, Mirabeau
Méchants : révolutionnaires
Anarchistes
Proudhon Kropotkine
Daniel Guérin 1904- 1988
le pouvoir des privilégiés
Robespierre= Danton
Robespierre = traître vis-à-vis des masses populaires
Peur du spontanéisme des masses
Mesures en faveur des pauvres : manœuvres défensives
Refus de la déchristianisation
Caractère sacrée de la propriété
méchants : aristocrates, bourgeois, jacobins, girondins, montagnards
Gentils : sans-culottes (précurseurs
de 1848, 1871, révolutions à venir) , enragés,
hébertistes
89 un bien, 92 un mal, 93 un mal
Thèse des dérapages
Constant,
1767- 1830
De la force
du gouvernement actuel de la France et de la nécessité de s’y rallier 1796
De Stael,
1766-
1817
Considérations
sur les principaux événements de la révolution française 1818
Tocqueville,
1805 -1859
L’ancien régime et la révolution 1856
Guizot
Mounier
« Suivre les leçons de l’expérience, s’opposer aux innovations téméraires et ne proposer dans les formules du gouvernement
que les modifications nécessaires pour garantir la liberté »
Liberté + constitution+
démocratie représentative + suffrage censitaire
Constant
93 perversion provisoire
De Stael
Féodalité/ despotisme /
gouvernement représentatif
« Tout ce qui se fait d’accord avec l’opinion est maintenu par elle,
mais dès qu’on la précède, il faut avoir recourt au despotisme. La République
s’est établie 50 ans avant que les esprits y fussent préparés »
Tocqueville
1789
jusqu’à octobre
Octobre 89 : La fraternité nouvelle ? = un convoi funèbre, un triomphe de la
brutalité sur l’intelligence, un mardi-gras meurtrier
89- 99 :
haine entre classes, égalité au
détriment de la liberté
Guizot
représentation = processus cognitif
Recueillir, concentrer toute la raison qui existe dans la société
1789 : état-nation +liberté +égalité
Ce qui a échoué en 89 réussira en 1830 !
Gentils : La Fayette, Barnave,
Mirabeau
méchants: jacobins, Danton, Robespierre
89 un bien, 92 un bien, 93 un mal
Michelet
1798 - 1874
Histoire de la révolution française 1847
1853
populiste patriotique
Furet : Histoire savante écrite sur le mode de la poésie
Entrée du peuple dans l’histoire
Emancipation et fraternité
Evénement spirituel unique
La réaction de la justice
Avènement de la loi, la
résurrection du droit
Rupture radicale avec le passé, l’avènement d’un monde nouveau dont la
France est la figure de proue
France = nation élue
14 juillet 90 fête de la
fédération = génie de la révolution
Radicalisme +universalisme
89 foules immenses
Erreur :
Constitution civile du clergé
= « œuvre faible et fausse
qui divise le peuple, ravive le fanatisme, redonne des armes à la contre
révolution »
92 : fondateurs de la République/
levée en masse / patrie sauvée/ dignes de la reconnaissance du monde pour avoir
voulu la croisade de 1792 et la liberté pour toute la terre /
93 : minorités activistes, le
peuple en 93 est rentré chez lui.
La révolution a dérapé en 93 à
cause des jacobins
Jacobins : fanatiques,
sectaires, intolérants = ordres mendiants du moyen-âge
1793=petite flamme, étroite,
vacillante, menacée, succédant à l’immense lumière de 1789. Elle n’est pas le
contraire de 89 (Quinet)
Elle a donné la parole au peuple et au patriotisme, Liberté égalité
Gentils : peuple
Méchants : aristocrates jacobins
Influence : Lavisse roman
national
Quinet
1803 -1875
La révolution 1865
93 déviation
Révolution= tradition absolutiste, lourd passé antilibéral
Révolution jamais modérée/ mépris
pour l’équilibre des pouvoirs /Angleterre=
compromis entre deux souverainetés
Robespierre réincarne Richelieu
L’administration de Richelieu et de Louis XIV a détruit les groupes naturels
93=aboutissement quasi naturel de
l’histoire nationale (Cathares, protestants…) « Il n’y avait de nouveau chez les
jacobins que le but »
« Quant aux moyens, la contrainte et l’autorité, c’est ce que l’on
toujours vu chez nous depuis des siècles »
Souveraineté populaire = décalque de la souveraineté royale : une,
indivisible, toute puissante
La terreur n’est pas le résultat d’une situation exceptionnelle.
La révolution a inoculé l’habitude de la servitude et le virus du pouvoir
absolu.
Le culte de 93 déshonore la gauche.
Un bien, un bien, un bien
Jaurès
1859- 1914
Histoire socialiste de la révolution française 1901 1908
·
socialiste
1789 épanouissement d’un processus séculaire : la montée de la
bourgeoisie
bien, mais
insuffisante
1793 = anticipation du
socialisme
Capacité visionnaire
Socialistes : Blanc Buchez
Roux : elle annonce le socialisme futur
93 : révélation du vrai sens
de la révolution
Préfigure la dictature du travail sur le
capital
89 Voltaire
93 Rousseau
Morelly Mably
pouvoir
fort au service des pauvres
jacobin : clef de l’avenir,
anticipation du socialisme
Méchants : aristocrates, bourgeois,
Gentils : jacobins peuple
Aulard
1849 - 1928
Gambetta Ferry
1789 : suffrage censitaire
1793 jusqu’à
Danton
anticipation de la République
Constitution de l’an I (1793) = charte fondamentale de l’histoire de
France
Programme politique et social de la France à venir
La Révolution a tout commencé.
La III République finira
Danton
l’agression étrangère et les troubles intérieurs expliquent la terreur
Gentils : Danton
méchants: Robespierre
Ecole marxiste (proche du PCF)
Mathiez
1874 -1932
Lefebvre
1874 -1959
Soboul
1914 -1982
Vovelle
Mazauric
Jacobinos-marxistes
Ecole dominante à l’université et dans la formation des professeurs
Duby 1789 = Vovelle
1793 : anticipation du communisme
Méchants : monarchistes,
girondins, fédéralistes, dantonnistes,
Gentils : Montagnards,
sans-culottes , Babeuf
(16mns)
|
|
1789
|
1792
|
1793
|
réactionnaires
|
De Maistre
De Bonald
Maurras
|
-
|
-
|
-
|
libéraux
|
De Stael
Constant
Tocqueville
|
+
|
-
|
-
|
Taine
|
|
-
|
-
|
-
|
Michelet
|
|
+
|
+
|
-
|
anarchistes
|
Guérin
|
-
|
-
|
-
|
républicains
|
Quinet
Aulard
|
+
+
|
+
+
|
-
+-
|
marxistes
|
Jaurès
Mathiez
Lefebvre
Soboul
|
+ -
|
+
|
+
|
Furet
|
|
+
|
+
|
-
|
2
Trois visions de la révolution :
Taine, Soboul, Furet
21 La
dynamique révolutionnaire
22 La chronologie
23 Les acteurs
les aristocrates
le
peuple
les
jacobins
les sans-culottes
les assemblées
3 Les montagnards au pouvoir
La
politique économique
La
terreur
Thermidor
4 La question de la violence
Taine /Soboul/Furet
Taine
Présentation
« On permettra à un historien
d’agir en naturaliste. J’étais devant mon sujet comme devant la métamorphose
d’un insecte. »
·
Conservateur libéral
Eloge de
Montesquieu
« Le mieux instruit, le plus
sagace, et le plus équilibré de tous les esprits du siècle
Sa célébrité n’était point une
influence »
Régime
politique idéal = sureté de la personne et donc de la propriété
Pas de nostalgie pour l’ancien régime
penseur élitiste : C’est toujours une élite (une minorité)
qui gouverne.
Elite idéale : stoïciens
lecteur de Marc-Aurèle
Les questions à poser :
Quelle est l’élite ? Comment y
entre-t-on ? comment peut-on la
contrôler ? Comment s’en débarrasser ?
Qu’aurait-on
dû faire ?
« Il fallait assainir le bâtiment, le
nettoyer, y percer des fenêtres, y abattre des clôtures mais en garder les
fondements, le gros œuvre et la distribution générale. »
= une révolution calme et pacifique
Modèle anglais
Allemagne : élite brutale, despotique, barbare
Angleterre
Hiérarchie, suprématie acceptée, déférences volontaires
Tradition
conservatrice, esprit civique, vertus morales, empirisme, sens pratique
Collaboration entre
classes, gouvernement représentatif,
suffrage censitaire, équilibre des pouvoirs
(Montesquieu)
Génie anglais du
bricolage
Vision
idéalisée de l’Angleterre
·
Réception
de Taine par l’université
Seignobos le
qualifie en 1900 du « plus
inexact des historiens français »
« qui n’a aucune idée de ce que doit être un livre d’histoire, les
origines étant un ouvrage partisan »
Jaurès :
« Taine a construit la vision la plus futile, la plus superficielle qui
soit, la plus dangereuse aussi. »
François
Mélonio : « L’histoire de Taine assiège le lecteur d’un amas d’
horribles faits divers, choisis avec plus de goût pour la sensation forte que
de discernement . »
Soboul
Soucieux de
défendre l’ordre social, Taine prend le
parti de la noblesse contre la bourgeoisie, de la bourgeoisie contre le
peuple. Des motivations révolutionnaires, il ne voit qu’envie cupide parmi la
bourgeoisie, parmi le peuple, qu’instinct sanguinaire. …Ayant délibérément
écarté de son propos la guerre et ses conséquences pour ne s’attacher qu’aux
problèmes et aux luttes intérieures, Taine a faussé toute l’histoire de la
révolution. Il passe sous-silence l’alliance
de la contre révolution et de l’étranger, le complot aristocratique,
l’armement des émigrés, la trahison partout présente
Quinet : « si l’on isole du spectacle
des armées celui de l’intérieur on voit au-dedans un peuple furieux sans apercevoir
la cause de sa fureur »
Cependant,
attaché à décrire avec autant de mépris que de crainte les mouvements
populaires, Taine en a souligné la complexité, montrant l’imbrication des
forces sociales, des intérêts personnels et des passions collectives.
Pressentant la nécessité du recours à la psychologie sociale, Taine a été, malgré tout, pour les historiens de la
révolution et au témoignage même de George Lefebvre, un initiateur , un
éveilleur
Mona
Ozouf : « Obscurcie pour les
années 1880, sa capacité prédictive reste stupéfiante pour le XX siècle…La
défiance à l’égard du progrès, l’ombre des désastres à venir, la hantise des
signes de l’inhumain, tout ce qui, voici un siècle, rendait son propos
inécoutable est précisément ce qui nous porte aujourd’hui à lui prêter une
oreille attentive. Par là, le « monument à demi-ruiné » tient
encore bon. »
Révolution =
dynamique politique (idées, passions, psychologie
Mathiez
Lefebvre Soboul présentation
Furet
1927- 1997
Années
1970-1980
Iconoclaste
Marginal
Sociologue
politique du passé
Totalitarisme
Arendt Aron
+Philosophie
des droits de l’homme
Soljenitsyne
Crise du
communisme
chute du mur
de Berlin….
« On peut probablement dire,
d’un point de vue très abstrait, en regardant les choses de très haut, qu’il
existe dans le discours du jacobinisme français, en général, et dans celui de
Robespierre en particulier, certains traits pré-totalitaires »
Soboul :
parisien, mécaniciste, abstraite
( les châteaux furent pillés, incendiés , discours des politiques (= réel)
Taine :
province, descriptions, témoignages,
lettres, compte rendu de procès,
Ecrivain
Furet :
science politique
Les idées de la révolution
Construire une société nouvelle par
la raison sur la base d’un contrat social
aboutissant à la liberté et à l’égalité = Rousseau
Le principal
responsable de la révolution c’est donc Rousseau et surtout ces épigones (L’abbé Raynal, Mably, Morelly) diffusées dans « des catéchismes à 6
sous. »
Rousseauisme
= isme= somme des malentendus sur l’œuvre d’un philosophe Onfray
Rousseau : Homme étrange, porteur de la
rancune du plébéien , pauvre et aigri,
original et supérieur mais qui, dès l’enfance, portait en soi, un germe de
folie et qui, à la fin devint fou, tout à fait.
La diffusion
du Rousseauisme
Rôle des
sociétés de pensée =cf Augustin Cochin
Succès de
cette philosophie en France, insuccès de la même philosophie en Angleterre
L’exclusion
des intellectuels du pouvoir :
Angleterre : quand on opère sur des
choses réelles, on n’est pas tenté de planer dans un monde imaginaire (=
Tocqueville)
·
Un être naturellement bon
Rousseau :
L’homme est un être naturellement
bon, aimant la justice et l’ordre.
La nature a fait l’homme heureux et bon, la société le
déprave et le fait misérable
Otez ces digues, œuvres de la
tyrannie et de la routine ; la nature délivrée reprendra tout de suite son
allure droite et saine et, sans effort, l’homme se trouvera heureux et vertueux
« Sire,
dit Turgot, en présentant au roi un plan d’éducation politique : j’ose
vous répondre que dans 10 ans, votre nation ne sera plus reconnaissable et que,
par les lumières et les bonnes mœurs, elle sera au- dessus des autres peuples.
Les enfants qui ont actuellement 10 ans se trouveront alors des hommes préparés
pour l’état, affectionnés à leur pays, soumis, non par crainte, mais par raison
à l’autorité, secourables avec leurs concitoyens, accoutumés à reconnaitre et
respecter la justice. »
Taine
La Rochefoucauld, Pascal, La Fontaine :
pessimistes
« A
proprement parler l’homme est fou comme le corps est malade, par nature. La santé
de notre esprit comme la santé de nos organes n’est qu’une réussite fréquente
et un bel accident.
L’homme est un animal très voisin du singe, muni de canines carnivores et
carnassières, jadis cannibale, par la suite, chasseur et belliqueux. De là, en lui,
un fonds persistant de brutalité, de férocité, d’instincts violents et
destructeurs, auxquels s’ajoutent, s’il est français, la gaieté , le rire et le
plus étrange besoin de gambader, de
polissonner au milieu des dégâts qu’il fait. On le verra à l’œuvre. En dernier lieu, son organisation mentale
plus fine a fait de lui un être imaginatif en qui les songes pullulants se
développent d’eux- mêmes en chimères monstrueuses. De là, un excès de sensibilité, des afflux
soudain d’émotions, de transports contagieux,
de courants de passions irrésistibles, des épidémies de crédulité et de
soupçons, bref l’enthousiasme et soupçon. »
Les maîtres de l’homme sont le
tempérament physique, les besoins corporels, l’instinct animal, le préjugé
héréditaire, l’imagination, l’intérêt
personnel ou l’intérêt de famille, de
caste, de parti.
Nous nous tromperions gravement si
nous pensions qu’ils sont bons par nature, généreux, sympathiques ou tout au
moins, doux, maniables, prompts à se subordonner à l’intérêt général ou à l’intérêt d’autrui.
·
La raison pour construire une
nouvelle société
Révolutionnaires
« Suivre
en toute recherche, avec toute confiance, sans réserve ni précaution, la
méthode des mathématiciens : extraire, circonscrire, isoler quelques
notions très simple et très générales
puis, abandonnant l’expérience, déduire par pur raisonnement
toutes les conséquences qu’il enferme »
Rivarol
Article1 A compter du 14 juillet prochain, les jours
seront égaux aux nuits pour toute la surface de la terre, le jour commençant à
5 h
Article2 au moment où le jour finira,
la lune commencera à luire et elle sera dans son plein jusqu’au lever du soleil
Article3 il règnera constamment d’une
extrémité à l’autre du globe une température modérée et toujours égale
Article 6 le pouvoir exécutif
veillera à l’exécution dudit décret et enjoindra aux municipalités de dresser
des procès-verbaux des contraventions
La religion est de sa nature un poème
métaphysique accompagnée de croyances. C’est à ce titre qu’elle est- efficace
et populaire : car sauf pour une élite une pure idée n’est qu’un mot vide
et la vérité pour devenir sensible est obligée de revêtir un corps. Il lui faut
un culte, une légende, des cérémonies, afin de parler au peuple aux femmes aux
enfants aux simples à l’esprit humain lui- même dont les idées se traduisent en images
Taine
« Dans la conduite de l’homme et
de l’humanité, l’influence de la raison est petite »
« Ce
que, dans l’homme nous appelons la raison, n’est point un don, inné, primitif
et persistant, mais une acquisition tardive et un composé. Non seulement la
raison n’est point naturelle à l’homme, ni universelle dans l’humanité, mais
encore, dans la conduite de l’homme et de l’humanité, son influence est petite.
Sauf chez quelques froides et lucides intelligences, un Fontenelle, un Hume, un
Gibbon, elle est bien loin de jouer le premier rôle. »
-
Plan d’éducation
Le Peletier de Saint-Fargeau :
enfants élevés en commun, mêmes vêtements, travaux agricoles,
St Just =« nous trouverons dans chaque adulte la sobriété,
l’énergie, le patriotisme d’un spartiate ou d’un romain »
·
la tradition
Révolutionnaires
Tradition =
superflue, inutile, dangereuse
Barère :
« vous êtes appelés à recommencer l’histoire »
Taine
Folie française de la table rase,
De tout ce que le passé a fondé et transmis, rien n’est légitime
Quoi que ce soit qui
porte le sceau du passé est disqualifié
et la raison aura place nette pour construire l’ordre nouveau
Refus de l’empirisme
Refus de l’intégration des
leçons de l’histoire
Ambition extravagante et
néfaste
Les hommes,
après une multitude de tâtonnements et d’essais, ont fini par éprouver que,
telle façon de vivre ou de penser était la seule accommodée à leur situation la
plus praticable, la plus bienfaisante
En général,
plus un usage est universel et ancien, plus il est fondé sur des motifs
profonds motifs de physiologie, d’hygiène, de prévoyance sociale. La
tradition fait d’une société de brutes
une société d’hommes.
Si les principaux préjugés disparaissaient tout d’un coup, l’homme, privé du legs
précieux que lui a transmis la sagesse des siècles, retomberait à l’état
sauvage et redeviendrait ce qu’il fut, d’abord, je veux dire, un loup inquiet,
affamé, vagabond et poursuivi.
La question centrale posée en 89 est le
rapport des français à leur propre histoire, le refus qu’ils opposent à la
longue sédimentation des siècles et la volonté d’instaurer le corps social sur
la seule raison.
Toutes les
institutions ont été sapées à la base : coutume, religion, état, tradition
·
Le contrat social et la volonté générale
Le
contrat social
Rousseau
un être qui a le désir de bonheur et la
faculté de raisonner
Taine
Individu
abstrait=construction philosophique
Des êtres
sans passé, sans parents, sans engagements, sans traditions, sans habitudes
Ne saurait
former de collectivité
Vertige
volontariste
La géométrie
du contrat social n’est qu’un pur jeu de l’esprit
Le contrat social est le Coran des discoureurs
apprêtés
Déclaration
des droits de l’homme :
Décor
simple, enseigne inutile et pesante,
Tous les
articles de la déclaration sont des poignards dirigés contre la société
« Lorsqu’on s’imaginait la fondation d’une
société humaine, on imaginait vaguement une scène semi-bucolique, demi
théâtrale, à peu près semblable à celle qu’on voyait sur les frontispices des
livres illustrés de morale : des hommes, demis nus ou vêtus de peau de
bêtes, sont assemblés sous un grand chêne. Au milieu d’eux, un vieillard
vénérable se lève et leur parle le langage de la nature et de la raison »
« Il leur propose de s’unir et leur explique en
quoi ils s’obligent par cet engagement mutuel. Il leur montre l’accord de
l’intérêt public et de l’intérêt privé et finit en leur faisant sentir les
beautés de la vertu. Tous, aussitôt poussent des cris d’allégresse,
s’embrassent. De toutes parts, on danse sous les ormeaux et la félicité est
désormais établie sur la terre »
« Il est triste quand on s’endort dans une
bergerie de trouver à son réveil les moutons changés en loups et, cependant, en
cas de révolution, on peut s’y attendre »
La volonté générale
Rousseau
Taine
Dans le
couvent démocratique que Rousseau construit sur le modèle de Sparte et de Rome,
l’individu n’est rien, l’état est tout. Il importe pour bien avoir l’énoncé de
la volonté générale qu’il n’y ait pas de société partielle dans l’état
A la
souveraineté du roi, le contrat social substitue la souveraineté du peuple mais
la seconde est encore plus absolue que la première et dans le couvent
démocratique que Rousseau construit sur le modèle de Sparte et de Rome
l’individu est rien l’état est tout
Peuple = sultan
soupçonneux
Jadis, il y avait des crimes de
lèse-majesté royale. Maintenant il y a des crimes de lèse-majesté
populaire. Ainsi le dogme qui proclame
la souveraineté du peuple aboutit à la dictature de quelques –uns : C’est
nous, les 5 ou 6000 jacobins de Paris, qui somment le monarque légitime, le
pontife infaillible et malheur aux récalcitrants ou aux tièdes
On
assiste à la construction logique d’un type humain réduit, à un effort pour y
adapter l’individu vivant, à l’ingérence de l’autorité publique dans toutes les
provinces de la vie privée, à la contrainte exercée sur le travail, les
échanges et la propriété, sur la famille et l’éducation, sur la religion, les
mœurs et les sentiments, au sacrifice
des particuliers à la communauté, à
l’omnipotence de l’état.
Rome et Sparte que les jacobins prennent pour modèles société humaine
étaient taillés sur le patron d’une armée ou d’un couvent.
·
un homme nouveau
Robespierre
« Nous voulons remplir les vœux
de la nature, accomplir les destins de
l’humanité, tenir les promesses de la philosophie, absoudre la providence du
long règne du crime et de la tyrannie. Que la France devienne le modèle des
nations, l’effroi des oppresseurs, et qu’en scellant notre ouvrage de notre
sang, nous puissions voir au moins briller l’aurore de la félicité
universelle »
« Nous voulons, dit Robespierre,
substituer la morale à l’égoïsme, la probité à l’honneur, les principes aux
usages, les devoirs aux bienséances, l’empire de la raison à la tyrannie de la
mode , le mépris du vice au mépris du malheur, la fierté à l’insolence, la
grandeur d’âme à la vanité, l’amour de la gloire à l’amour de l’argent, les
bonnes gens à la bonne compagnie, le mérite à l’intrigue, le génie au bel
esprit, le charme du bonheur aux ennuis
de la volupté, la grandeur de l’homme à la petitesse des grands , un
peuple magnanime puissant , heureux, à un peuple aimable, frivole et misérable. Nous ferons cela coûte que coûte.
St Just : « le jour où
je serai convaincu qu’il est impossible de donner au peuple français des
mœurs douces, énergiques, inexorables pour la tyrannie, je me poignarderai »
Camille
Desmoulin : « Dans la
propagation du patriotisme, c’est à dire de la philanthropie, cette nouvelle
religion, le club semble être appelé à la même primatie que l’église de Rome
dans la propagation du christianisme…non seulement c’est le grand inquisiteur
qui épouvante les aristocrates, c’est encore le grand réquisiteur qui redresse
tous les abus et vient au secours de tous les citoyens »
Carrier :
« Nous ferons un cimetière de la France, plutôt que de ne pas la régénérer
à notre manière »
Taine
« Par ces
croyances, la philosophie du XVIII siècle ressemble à une religion, au puritanisme
du XVII, au mahométisme du VII. »
Même élan de foi,
d’espérance, et d’enthousiasme, même esprit de propagande et de domination,
même raideur et même intolérance, même ambition de refondre l’homme et de
modeler toute la vie humaine d’après un
type préconçu.
La doctrine nouvelle
aura ses docteurs, ses dogmes, son catéchisme populaire, ses fanatiques, ses
inquisiteurs et ses martyrs. Elle parlera aussi haut que les précédentes, en
souveraine légitime à qui la dictature appartient de naissance et contre
laquelle toute révolte est un crime ou une folie. Mais elle diffère des
précédentes en ce qu’elle s’impose au nom de la raison au lieu de s’imposer au
nom de dieu. »
Conclusion
« Lorsqu’une doctrine séduit les
hommes, c’est moins par le sophisme qu’elle leur présente que par les promesses
qu’elle leur fait .Une doctrine a plus
de prise sur la sensibilité que sur l’ intelligence car si le cœur est parfois
dupe de l’esprit, l’esprit et le plus souvent dupe du cœur.»
L’idéologie rousseauiste :
Homme abstrait + Bonté + contrat social + rejet du passé
Lumières
= nouvelle religion Raynal
Tout au rebours en France
Esprit sceptique libertin et frondeur
voyageur anglais : Etre toujours gai voilà le propre du
français
Les acteurs et la dynamique révolutionnaire
Analyse
marxiste
Mathiez
Lefebvre
Soboul
révolution = changement de mode de production
+ lutte de classes
changement de mode de production
Les événements de 89 à 99 libèrent les forces productives et accouchent
douloureusement du capitalisme. La bourgeoisie doit libérer la société du féodalisme
pour accéder au pouvoir.
La
lutte des classes
Au niveau social, les événements traduisent
la victoire de la bourgeoisie sur les anciennes classes privilégiées de
l’ancien régime. En terme politiques et idéologiques, ils représentent
l’avènement d’un pouvoir bourgeois et le triomphe des lumières sur les valeurs
et croyances de l’âge précédent.
La bourgeoisie a préparé et mené la
révolution
La révolution fut une révolution
bourgeoise (« le 14 juillet consacrait l’arrivée au pouvoir d’une nouvelle
classe ») mais à soutien populaire et particulièrement paysan.
La bourgeoisie prend peur quand, ayant fait appel aux classes
populaires contre l’aristocratie, elle les voit en 93, prétendre au pouvoir. La
bourgeoisie se retourne alors contre le peuple.
(Thermidor)
Acteurs=
marionnettes des classes sociales
Protagonistes :
l’aristocratie, la bourgeoisie, le peuple
Les
aristocrates, contre-révolutionnaires /les patriotes
Ce sont les intérêts de classe qui expliquent
le comportement des individus.
Fusillade du
17 juillet 1791 : « La fusillade du champ de mars manifesta les
intentions arrêtées de la bourgeoisie »
Girondins =
petits bourgeois du côté de la grande bourgeoisie (voire de
l’aristocratie) Danton, Camille et
Lucille Desmoulin
Montagnards
= petits bourgeois du côté du
peuple représentés par les sans-culottes
« La
rivalité de la Gironde et de la Montagne revêtait donc les aspects d’un conflit
de classes »
Le sens
de l’histoire
Ancien
régime / tentative de construction de la démocratie/ tentative de construction
d’une société égalitaire/réaction de la bourgeoisie
« La
terreur avait déblayé le terrain pour l’instauration de nouveaux rapports
sociaux » Soboul
Chronologie
1789-1792
révolution bourgeoise et mouvement populaire
1792-1795 le despotisme de la
liberté
=Robespierre mis en
histoire
1795-1799 : la réaction bourgeoise et la fin du mouvement populaire
Furet
Analyse
des causes
un ensemble
de facteurs :
crise économique conjoncturelle (crise agricole +crise industrielle due au
libre-échange avec la GB) + jacquerie +
crise de l’élite +idéologie des
lumières
critique
/ marxistes
·
la
France est-elle féodale en 1789 ? : la rente féodale est résiduelle
·
La
bourgeoisie est-elle exclue du pouvoir ?
·
Les
bourgeois qui font la révolution sont-ils les représentants d’une
bourgeoisie capitaliste montante pré-industrielle ? = praticiens du
droit, pas porteurs du développement capitaliste
·
Explication
par classes sociales : déclaration de guerre 1792
·
Thermidor
= élimination d’une faction par une autre
·
Pourquoi
la forme violente de la révolution contrairement aux autres pays où la
transformation s’est faite plus pacifiquement (GB, Hollande , Allemagne…)
« Pourquoi ce schéma indigent,
cette résurrection scolastique, cette misère des idées, cette crispation
passionnelle déguisée en marxisme. Ce
discours tient tout entier dans
l’exercice d’une fonction chamanique à destination des rescapés imaginaires du
babouvisme »
« Ils empruntent, sans le
savoir, la maladie d’interpréter le passé en fonction d’un futur qui lui serait assigné d’avance »
Autonomie du
politique / social : les conflits de pouvoir ne reflètent pas les intérêts
de classe
L’imaginaire, le politique, le symbolique,
les représentations du pouvoir constituent les facteurs essentiels de la
dynamique révolutionnaire
éloge de Burke
Nul n’a été plus profond interprète
que Burke probablement
Pénétration prophétique de
l’historien anglais
Sens extraordinaire de l’anticipation
le diagnostic burkéen va s’avérer
d’une pertinence extraordinaire il autorise la prophétie annonçant le cours
inexorable d’une révolution unique en son genre, profondément délétère et
maléfique, parce que utopique et saisi de démence
Possible dérive despotique fruit de
l’abstraction démocratique
Eloge de Tocqueville
Développement de l’état absolutiste
Dépossession politique de
Droits féodaux= caractère résiduel
insupportable la société par l’état
Noblesse inutile
Révolution = idée de réforme globale
au nom de la rationalité administrative
La critique des petites différences
Taine
Des oligarchies en lutte pour le
pouvoir
(cf Pareto, Mosca, Michels,)
Qui va détenir le pouvoir ?
Le pouvoir= possibilité de percevoir l’impôt+ possibilité
de recruter des soldats
Avant 1789
oligarchie aristocratico-bourgeoise instable
1789-1793
·
la fin de l’hégémonie aristocratique
·
Lutte entre oligarchies nouvelles
oligarchies naissantes, en compétition, instables
oligarchies petites
bourgeoises qui se battent au nom du peuple : jacobins, girondins, « indulgents », montagnards, exagérés, sans-culottes ….
·
intervention des masses
Des milliers de gens
qui descendent dans les rues avec de
revendications simples : le pain, le travail, l’égalité et qui attendent
des résultats concrets.
Chronologie
L’anarchie spontanée
La conquête jacobine
Le gouvernement révolutionnaire
L’anarchie spontanée
Les
commencements de l’anarchie
la fin
des pouvoirs traditionnels
Les manants
n’obéissent plus au seigneur, les soldats aux officiers, les ouailles aux curés, les curés aux évêques, les
débiteurs aux créanciers, les contribuables aux collecteurs d‘impôt, les femmes aux maris ( ?) ….
Ce n’est
plus le peuple qui obéit aux autorités, ce sont les autorités qui obéissent au
peuple
Neker :
févier 89 « il n’y a plus d’obéissance nulle part et on n’est
même pas sûr des troupes »
Bailly :
« tout le monde savait commander et personne obéir »
Au mois de juillet, comme le roi signait
un ordre, un valet lit au- dessus de son épaule.
Emeutes
non-réprimées
« Quand un mur est trop haut on ne songe pas à l’escalader mais voilà que le mur se crevasse et que tous
les gardiens, clergé, noblesse, tiers et
lettrés politiques, jusqu’au gouvernement lui-même, y
pratique une large brèche ;
pour la première fois, les misérables aperçoivent une issue. Ils s’élancent
d’abord en pelotons, puis en masse, et la révolte est universelle comme
autrefois la résignation. »
Toute émeute devint légitime
Violences impunies, tolérées, excusées, mal réprimées, contrairement aux jacqueries
4 mois avant
prise de la bastille = 300 émeutes
Anarchie civile et militaire
Chacun est
là comme au théâtre, avec le besoin d’être ému et transporté ,en proie à la
contagion des passions environnantes,
entrainé dans le tourbillon des grands mots, de nouvelles controuvées,
de bruits grossissant, d’exagérations.
Dans ce pèle
-mêle de politique improvisée nul ne connait celui qui parle, nul ne se sent
responsable de ce qu’il a dit, chacun
est là comme au théâtre, inconnus parmi les inconnus avec le besoin d’être ému
et transporté
Ce qu’il y a de pire dans l’anarchie, ce n’est pas tant l’absence de
gouvernement que la naissance de gouvernements nouveaux et d’espèce inférieure.
En tout état qui se dissout, il se forme des bandes conquérantes et souveraines. Aventuriers, malfaiteurs, gens
tarés ou déclassés, vagabonds, déserteurs ou soudards, tous les ennemis –nés du
travail, de la subordination et de la loi, se liguent pour franchir ensemble
les barrières vermoulues qui retiennent encore la foule moutonnière et, comme
ils n’ont pas de scrupules, ils tuent à tout propos. Sur ce fondement s’établit
leur autorité. A leur tour, ils règnent chacun dans son canton
et leur gouvernement aussi brute que leur nature se compose de vols et
de meurtres.
Plusieurs millions de sauvages sont
ainsi lancés par quelques milliers de parleurs et la politique de café a pour
interprète et ministre l’attroupement de rue.
Impunis
tolérés excusés ou mal réprimés les attentats se répètent
Plus
arbitrairement, plus brutalement plus injustement que les vieux barons féodaux
la populace des campagnes et des villes taxe emprisonne et tue et pour serfs et
vilains elle a ses anciens chefs
Tout est philanthropie dans les mots
et symétrie dans les lois tout est violence dans les actes et désordre dans les
choses
« L’homme à pique se laisse
mener par l’homme à phrases. »
«
Le triage » :
En toute révolution, la lie d’une
société monte à la surface, on ne les avait jamais vus. Comme des blaireaux des forêts ou comme les
rats d’égout, ils restaient dans leur tanière ou dans leurs bouges, ils sortent
par troupeaux et tout d’un coup dans Paris quelles figures !
Les pires éléments demeurent seuls en
surface tandis que d’autres tombent et disparaissent, alourdis comme ils sont
de préoccupations professionnelles, de scrupules humanitaires, de gouts
paisibles qui les rendent impropres à l’activisme civique de leurs concurrents
« Vers la fin de 89, les gens
modérés, occupés, rentrent au logis. »
Dans la
grosse masse pacifique de mœurs et civilisée de cœur, la révolution a triée et
mis à part les hommes assez fanatiques ou assez brutaux ou assez pervers pour
avoir perdu tout respect d’autrui
·
La conquête jacobine
Dans cette
société dissoute ou les passions populaires sont la seule force, l’empire est au parti qui saura les flatter
pour s’en servir.
Cinq ou six
têtes chaudes criards ou tape dur avec
un plumitif capable de coucher une pétition par écrit
L’avocat
envieux et théoricien a conduit les paysans
La multitude est indécise, inerte, absente. Le pouvoir échoit au groupe résolu, agissant,
présent, qui trouve le loisir et qui a les volontés de s’en charger. La
politique devient une carrière.
La force ne se mesure par un nombre.
Ils sont une bande dans une foule et dans une foule désorganisée, inerte, une
bande décidée à tout perce en avant
comme un coin de fer dans un amas de plâtre disjoint.
Vers la fin
de 1789 les gens modérés occupés rentrent au logis. Restent Les exaltés, les
déclassés (les fanatiques et les scélérats)
Par cette
purgation anticipée, les assemblées primaires se trouvent pour la plupart
jacobines.
Il s’agit de
confier à la minorité bruyante les droits de la majorité muette.
On n’a jamais vu de machine mieux combinée pour fabriquer une opinion
artificielle et violente, pour donner les apparences d’un vœu naturel et
spontané, pour confier à la minorité bruyante les droits de la majorité muette.
Cochin
moteur de la révolution = sociétés
de pensée + société des jacobins
dynamique
politique : la manipulation du corps social et la conquête du
pouvoir par des groupes anonymes dépositaires de la nouvelle souveraineté au
nom de l’égalité et du peuple.
« La démocratie directe produit
mécaniquement une cascade d’usurpations dont l’ensemble constitue le pouvoir
révolutionnaire, anonyme, instable, condamné par sa nature idéologique à
l’exclusion périodique et à la fuite en
avant »
Livré à lui- même et ramené
subitement à l’état de nature, le troupeau humain ne saura que s’agiter,
s’entrechoquer jusqu’à ce qu’enfin la force pure prenne le dessus, comme aux
temps barbares et que, parmi la poussière et les cris, surgissent un conducteur
militaire lequel d’ordinaire est un boucher.
On ne sort de l’anarchie que par le
despotisme avec la chance de rencontrer dans le même homme, d’abord un sauveur,
puis un destructeur.
La constitution de 1791
Une salle de collège où des centaines d’écoliers se querellent et se
prennent par les cheveux
Rétif de la Bretonne : « le bruit tient lieu de majorité »
Burke
assemblée usurpatrice, composée de
bavards, d’obscurs avocats de province, de curés de campagne inexpérimentés,
turbulents et insatisfaits.
absence des conditions requises pour faire de bonnes loi
En étant un club de motionnaires ,
elle cesse d’être un conclave de législateurs.
Chacun refait son Montesquieu avec la suffisance d’un enfant qui se croit
savant en commençant à lire
Un anglais étudierait 6 mois ce
que nous décidons en un quart d’heure
Une farouche et grossière
présomption a délivré le sot et l’ignorant du sentiment de leur nullité
Ils croient faire des lois quand ils
alignent des phrases
Ils pérorent sur des questions
qu’ils n’entendent pas
Jamais on n’a tant parlé pour si peu dire
Mots grandioses et vagues : verbiage creux, emphase ronflante
Charlatanisme imprudent, déclamation vulgaire, flatterie servile
Scolastique de pédants débités avec emphase d’énergumènes
Plus de la moitié du temps s’y dépense en acclamations et en
clabauderies
Fabrique de sottises, une école d’extravagances, un théâtre de
déclamations, de fadaises saugrenues
Autant vaudrait prendre 11000 notables dans une province de terre ferme
pour leur confier la réparation d’une vieille frégate : ils la démoliront
en conscience et celle qu’ils construiront à la place sombrera à la sortie du
port.
« La plupart abordent la politique à peu près comme ce gentilhomme à
qui l’on demandait s’il savait jouer du clavecin et qui répondait : je ne
saurais vous dire, je n’ai jamais essayé, mais je vais voir »
Soboul
Constitution
bourgeoise
Taine
En vertu de
la constitution, l’anarchie spontanée devient l’anarchie légale
Faiblesse de
l’exécutif
roi= mannequin décoratif
-
Pas
de dissolution, pas de proposition de loi, pas d’armée
-
Administrations :
décision et action émoussées, ralenties, écourtées, par des bavardages
-
Mandats
courts
Bilan
Elle a semé de bons germes : vie
privée, état civil, code pénal, code
rural, impôt,
En ce qui
concerne les institutions, elle a opéré
comme une académie d’utopistes et non comme une législature de praticiens.
Des administrés de louis XIV et louis XV ne
deviennent pas du jour au lendemain des citoyens d’Athènes ou de Florence
La
constitution qu’ils aiment produit l’anarchie qu’ils détestent
La
constitution appliquée
« Si
jamais utopie parut applicable, bien mieux, appliquée, convertie en fait, c’est
celle de Rousseau en 1789 et les trois années qui suivent. »
= bacchanale d’énergumènes, boucherie, carnaval, couvent spartiate
De loin, c’est le règne de la
philosophie, de près, c’est la dissociation carolingienne.
La France est une fédération de 40
000 municipalités souveraines où l’autorité des magistraux vacille, où les
citoyens actifs se dérobent à leur emploi public, où une minorité de fanatiques
et d’ambitieux accapare la parole, l’influence,
les suffrages, le pouvoir, l’action et autorise les usurpations multipliées. L’anarchie spontanée devient
anarchie légale.
Si mauvais que soit un gouvernement
il y a quelque chose de pire : c’est la suppression du gouvernement.
Les assemblées
Pas démocratiques :
Suffrage
censitaire
l’abstention
1793= Il
manque 6 millions 300000 électeurs sur 7 millions pas signalé dans Soboul
déroulement des scrutins sous-pression : pas de vote secret d’où
des menaces
« La
convention été élue dans des conditions
qui n’ont rien à voir avec celle d’un scrutin libre dans les circonstances
paisibles. Seuls les militants révolutionnaires osent paraître aux
assemblées » Furet
pressions des tribunes
le public des galeries
Tintamarre des tribunes :
déclamations furibardes, remontrances impérieuses, exigences sommations,
menaces, la nation de galeries juge la
nation du bas de la salle
« Il est admis que le public des
galeries représente le peuple : oisifs,
amateurs de nouveauté, nouvellistes, coryphées des cafés, futurs piliers de
club, bref les exaltés de la classe bourgeoise. De même que la populace qui
menace aux portes et jette des pierres, se recrute parmi les exaltés du petit
peuple, ainsi, par un triage involontaire, la faction qui s’érige en pouvoir
public ne se compose que des esprits violents et des mains violentes. »
Carnot :
« Louis XVI eut été sauvé si la convention n’eut pas délibéré sous les
poignards »
Résumé
Soboul :
la lutte des classes
Taine :
la prise du pouvoir par une minorité exaltée parlant au nom du peuple
L’aristocratie
Marxistes = Taine
Inutilité
Exploitation du peuple
Absence
oisiveté
Abus
Mépris
Vexations
Privilèges
Noblesse de cour : « Deux ou trois mille frelons dorés qui picoraient
le miel public de Versailles »
« La France ressemble à une
vaste écurie où les chevaux de race auraient double et triple ration pour être
oisifs, tandis que les chevaux de trait font le plein de services avec une demi-
ration. Encore faut-il noter que parmi les chevaux de race, il est un troupeau
privilégié qui, né près du râtelier, écarte ses pareils et mange à pleine
bouche, gras, brillant, le poil poli. »
« Déjà avant l’écroulement
final, la France est dissoute et elle est dissoute parce que les privilégiés
ont oublié leurs caractères d’hommes publics. »
Noblesse abâtardie :
Elle fait preuve d’humanité, de longanimité. Elle a horreur du sang. Les
nobles sont doux et sensibles. Leur seul défaut est la faiblesse
« Plus une aristocratie se polit,
plus elle se désarme, et quand il ne lui
manque plus aucun attrait pour plaire, il ne lui reste plus aucune force pour
lutter. L’empire est à la force dans l’humanité comme dans la nature.
Toute créature qui perd
l’art et l’énergie de se défendre devient une proie d’autant plus sûre que son
éclat son imprudence et même sa gentillesse la livrent d’avance aux rudes
appétits qui rôdent à l’entour. »
Pendant plus de 30 mois, sous une pluie d’outrages, de menaces, de
spoliations, les nobles qui sont restés
en France, n’entreprennent aucune hostilité contre le gouvernement qui les
persécute.
Une aristocratie imbue de maximes humanitaires et radicales, des
courtisans hostiles à la cour, des privilégiés qui visent à saper les
privilèges, il faut voir cet étrange spectacle.
Critique de Seignobos en 1900
« Les origines négligent les attaques auxquelles la
révolution devait faire face et donnent ainsi la peinture d’un duel d’où l’on
aurait effacé l’un des deux adversaires, ce qui donne à l’autre l’aspect d’un
fou »
Le
peuple
Soboul :
des exploités luttant pour l’émancipation
peuple : action vertueuse
peuple/ennemis du peuple
La Vendée
« Les paysans n’étaient pourtant ni royalistes, ni
partisans de l’ancien régime mais ils refusaient d’aller combattre loin de
leurs villages »
Taine
Misère
Poids de l’impôt
Le peuple subit une machine à tondre
grossière et mal agencée
Jacqueries
300 émeutes avant le 14 juillet
Les masses sont divisées :,
Richelieu a supprimé
les groupes naturels.
« Le vrai paysan n’est d’aucun
parti ni royaliste ni républicain. Ses idées sont trop rares, trop courtes et
trop lentes pour lui composer une opinion politique. De la révolution il ne comprend que ce qui le
touche au vif. »
paysans/
urbains, catholiques/ non-catholiques (« C’est
le jour de la vengeance et nous l’attendons depuis 100 ans » Jean Bon St
Andre ) raisonnables/ fanatiques
Les luttes
ne sont pas entre l’élite et le peuple mais
c’est une guerre civile.
C’est une sorte de bête primitive aux
instincts élémentaires et si longtemps maltraitée qu’elle vit en état de
révolte latente.
« Comme
sur un radeau de naufragés sans vivres, l’homme
est retombé à l’état de nature. Le mince tissu d’habitudes et d’idées
raisonnables dans lequel la civilisation l’enveloppait s’est déchiré et flotte
en lambeau.
Les jacobins
Marxistes
Héroïques, annonciateurs de l’avenir.
Taine
« Sous le grand nom de liberté, c’est
ainsi que chaque vanité cherche sa vengeance et sa pâture. Rien de plus naturel et de plus doux que de
justifier ses passions par sa théorie, d’être factieux en se croyant patriotes
et d’envelopper les intérêts de son ambition dans les intérêts du genre
humain. »
Bavards,
obscurs avocats, simples curés de campagne
inexpérimentés, turbulents, insatisfaits, ratés, envieux, médiocres, fanatiques, fous imbibés de quelques idées
Esprits
bornés, faussés, précipités, emphatiques et faibles
Esprits mal
cultivés, mal ensemencés, charlatans,
aventuriers de l’esprit, cerveaux malsains, illuminés de toute espèce,
déclassés, besogneux, bavards
Sectaires, fanatiques,
ramassis de déclassés, brutaux, pervers
Intrigants,
endettés, tarés, hypocrites, amateurs de bruits, talents avortés, cerveaux
avariés,
Politique de
café, harangueur de club, motionnaires de carrefour, insurgé de place publique,
dictateur de comité
Tourbe de
déclassés besogneux et bavards qui promènent leurs idées creuses et leurs
prétention des déçues sur le pavé
Ennemi = imbécile ou
corrompu
Aristocratie=vices
Peuple =vertus
« Rien
n’est plus dangereux qu’une idée générale dans des cerveaux étroits et vides »
« Nous imposons de force notre religion
et notre culte notre morale et nos mœurs. Nous régentons la vie privée et for
intérieur. Nous commandons aux pensées, nous scrutons et punissons les
inclinations secrètes, nous taxons,
emprisonnons et guillotinons non seulement le malveillants mais encore les indifférents, les modérés,
les égoïstes.
« Quelle que soient ma condition, mon incompétence mon
ignorance et la nullité du rôle dans lequel j’ai toujours langui, j’ai plein
pouvoir sur les biens, les vies, les consciences de 26 millions de français et
pour ma quote-part : je suis tsar et pape. »
Le jacobin sait tout de suite quel est le gouvernement légitime et
quelles sont les bonnes lois. Il connait la volonté du peuple et il la
connaît d’avance. Désormais, on connait la volonté du peuple, on peut agir sans le consulter, on n’est pas
tenu d’attendre leur vote, en tout cas, leur ratification est certaine. Si par
hasard elle manquait, ce serait de sa part, ignorance ou méprise, et alors leur
réponse mériterait d’être considéré comme nulle. »
Peuple
souverain = il traitera le peuple en esclave
Constitution 1793 : œuvre de montre et de réclame
Jacobins =
puritains
Jacobins = normands
en Angleterre, anglais en Irlande
« Dans
la grosse masse pacifique de mœurs et civilisés de cœur , la révolution a
trié et mis à part les hommes assez fanatiques ou assez brutaux ou assez
pervers pour avoir perdu tout respect d’autrui. »
Marat
Soboul Bonté et humanité profonde
Il défendait avec clairvoyance les
droits des masses populaires
Taine fou
« Pour assurer la tranquillité
publique, il faudrait que 230 000 têtes tombassent encore »
Danton
Soboul
Corrompu, traître
Taine
barbare
charlatanisme grossier, gestes de
bateleur, gosier de stentor, bref les
ressources du tempérament énergique et de la ruse animale, seules
capables de détourner la fureur de la bête déchainée.
« Nous sommes de la canaille. Nous
sortons du ruisseau .Nous ne pouvons gouverner qu’en faisant peur » Danton
St Just :
6 mois maison d’arrêt pour vol de bijoux
: orgueil colossal, conscience hors des gonds, imagination emphatique, sombre, hanté par
Rome et Sparte, outrance continue,
politique sommaire de l’utopiste dictateur et exterminateur
Robespierre
Buchez et
Roux
trinité sainte et sublime : Jésus-Christ,
Rousseau, Robespierre
Marxistes
Processus de
régénération, Effort surhumain, combat titanesque,
courageux,
clairvoyant, éloquent, désintéressé, incorruptible (le seul homme de notre
histoire à avoir mérité ce qualificatif)
Pourquoi
sommes- nous Robespierristes ? 1920 Mathiez
« Ce
n’était pas un dictateur comme on l’a dit. Avec sa conviction, sa rectitude
d’incorruptible, il a été l’âme de la révolution dans sa phase la plus
terrible » Vovelle
« La
calomnie l’envie la peur et le crime allait miner son œuvre et la République
elle-même »
Robespierre=
la ligne juste
Les enragés
en profitèrent pour attiser le mécontentement général
« Il
entendait ne pas se laisser déborder par le mouvement populaire .Le comité
de Salut Public pour l’efficacité de sa politique entendait ne plus tolérer ces
mouvements irréguliers cad la poussée parfois désordonnée des masses. »
Le comité de
salut public avait freiné le mouvement populaire. Il parut nécessaire de limiter les pouvoirs
respectifs, de les subordonner au pouvoir central, de tourner définitivement la
spontanéité révolutionnaire des masses
vers les buts assignés par le gouvernement révolutionnaire.
Critiques du
mouvement de déchristianisation
Père gardez- vous à droite, père gardez- vous à gauche
Philippe le
hardi à Jean le bon
Hebertistes
à gauche, dantonistes à droite
= factions (Robespierre ne fait pas partie d’une faction)
Lénine contre les menchevicks et les
gauchistes (la maladie infantile du communisme)
Staline :
contre Trotsky, contre Boukharine
Insuffisances des jacobins et de Robespierre
·
Le refus d’une économie dirigée
Jacobins =
bourgeois
constitution
de 1793 : nul genre de travail, de culture, de commerce, ne peut être
interdit à l’industrie des citoyens
« En
affirmant la nécessité de la liberté
économique, les Montagnards refusaient de s’engager dans la voie de la
démocratie sociale. »
·
Robespierre croyait à la
toute-puissance des idées et des appels à la vertu.
·
Les jacobins ne constituaient pas un
parti de classes strictement discipliné qui eut été un instrument efficace
d’action politique
Robespierre
fut incapable d’une analyse précise des réalités économique et sociales de son
temps
Robespierre
demeura prisonnier de ses contradictions : il était trop conscient des
intérêts de la bourgeoisie pour s’attacher totalement la sans-culotterie mais
trop attentif aux besoins des sans culottes pour trouver grâce à aux yeux de la
bourgeoisie.
Robespierre : idéaliste, petit-bourgeois qui n’a pas compris la nécessité d’un parti
politique de classe centralisé.
Taine
Robespierre
Cuistre, esprit creux et gonflé, qui
parce qu’il est plein de mots se croit plein d’idées, jouit de ses
phrases et se dupe lui-même pour régenter autrui.
Jamais homme n’a tenu si droit et si constamment sous son nez
l’encensoir qu’il bourrait de ses propres louanges.
C’est un fou qui a sa logique et un
monstre qui se croit de la conscience.
Le jacobin a
canonisé ses meurtres et maintenant c’est par philanthropie qu’il tue.
Sans la révolution, sa petite lampe allumé eut brillé modérément, sans
bruler personne, et, répandu sur un
cercle de province, sa lumière banale, blafarde, proportionnée au peu d’huile que
contenait son vase étroit.
223Les sans-culottes
Sans-culottes=
mouvement populaire
Vovelle
« C’est un militant, il
participe à des assemblées de quartier,
le soir lit les affiches ou les journaux ce qui ne l’empêche pas d’être un bon
père de famille et un travailleur »
« Pour défendre
sa liberté et celle des autres le sans culotte est fier de sa pique »
= artisan+ représentant du peuple
Il n’y pas
que des artisans
Représentant
du peuple ? Ce sont les jacobins qui décident d’attribuer aux militants
révolutionnaires d’origine populaire la légitimité de représenter le peuple
Sans
culottes : 1795 « nous sommes à la veille de regretter tous les
sacrifices que nous avons fait pour la révolution »
Robespierre :
« le peuple se lasse »
La démocratie s’affaiblissait au sein des
sections. La bureaucratie entraina graduellement la paralysie de l’esprit critique et de la
combativité politique des masses.
Les
insuffisances des sans-culottes
Les
sans-culottes eux-mêmes restaient prisonniers de la volonté de maintenir la
propriété privée.
« Le maximum des fortunes sera fixé .Mais
ce programme social est plein de
contradictions par sa volonté de maintenir la propriété privée, tout en la
limitant dans ces effets
« Un parti discipliné reposant sur un
recrutement de classe et une sévère épuration : cet instrument de lutte
politique manqua toujours à la sans-culotterie parisienne malgré quelques
tentatives timides de coordination Quant à la masse elle- même, à part la haine
de l’aristocratie, elle ne pouvait posséder un très grand sens politique, les
conditions économiques et sociales de l’époque en rendant compte »
=
insuffisance des jacobins
= ils ont
tous le défaut de ne pas être encore marxiste-léninistes
Taine :
Sans-culottes
= minorité (10000- 20000) sur
700 000 parisiens
= croyants
activistes
Ce ne sont pas les gens occupés et
rangés qui viendront tous les jours et toute la journée aux séances. D’abord
ils ont trop à faire à leur bureau, à leur boutique, à leur établi pour perdre
ainsi leur temps. Au contraire, rien de plus attrayants pour les désœuvrés,
piliers de café, orateurs de cabaret, flâneurs et bavards, pour les réfractaires et les parasites de l’armée
sociale, tous ceux qui, sortis du cadre ou n’ayant pu y entrer, se font une carrière
publique
1793-94 : Les montagnards au pouvoir
La politique
économique
·
L’égalité
Rousseau : « les fruits sont à tous,
la terre n’est à personne »
St Just : « il ne faut ni pauvres, ni riches
l’opulence est une infamie »
Robespierre : « Tout
ce qui est indispensable pour conserver la vie est une propriété commune »
Taine
Les jacobins
ont excusé, amnistié, toléré et autorisé contre la propriété tous les
attentats populaires : vol, pillages, abolition sans indemnités, perquisitions
à domicile, saisies.
Je ne suis propriétaire de mon bien que par tolérance et de seconde
main. Le souverain peut légitimement
s’emparer des biens de tous comme cela
se fit à Sparte au temps de Lycurgue. Dans notre couvent laïque, tout ce que possède chaque moine et
un don révocable du couvent
La propriété et le gouvernement sont des
usurpations
·
Economie
dirigée
Soboul
-
Nécessité
d’une économie dirigée en période de guerre
-
L’économie
dirigée comme anticipation d’une économie au service du peuple
Toute mesure visant à développer une
économie dirigée est positive :
collectivisation des propriétés
(redistribution des biens des émigrés), loi du maximum, réquisitions , règlementations
Une commission des
subsistances eut la haute main sur la production, le commerce et les transports
Si la politique
économique est un échec, c’est parce que
ces mesures (loi du maximum, décrets contre l’accaparement) n’ont pas été appliquées jusqu’au bout.
L’avenir en germe :
Babeuf
La
collectivisation
« Babeuf
avait dénoué la contradiction en présentant la communauté des biens et des
travaux comme seule capable d’instaurer l’égalité des jouissances et de
réaliser le bonheur commun. L’abolition de la propriété privée et la
collectivisation des moyens de production apparurent au tribun du peuple,
encore confusément, comme les conditions nécessaires d’une démocratie sociale
réelle »
Le seul moyen
d’arriver à l’égalité de fait est d’établir l’administration commune, de
supprimer la propriété particulière, d’attacher chaque homme au talent à
l’industrie qu’il connait, de l’obliger à en déposer le fruit en nature au
magasin commun et d’établir une simple administration de subsistances qui,
tenant registre de tous les individus et de toutes les choses, fera répartir
ces dernières dans la plus scrupuleuse égalité.
« Les enfants seront élevés en commun,
l’enfant ne portera plus le nom du père, nul français ne pourra sortir de
France, les villes seront rasées, les livres proscrits, les français porteront
un costume spécial, nul écrit ne sera publié sans l’accord du
gouvernement. »
Le parti
discipliné
La
dictature
« Il est indispensable de maintenir la
dictature d’une minorité révolutionnaire tout le temps nécessaire à la refonte
de la société » Buonarroti
« Par
Buonarroti, cette idée devait passer à Blanqui. C’est vraisemblablement au
blanquisme qu’il faut rattacher la doctrine, la pratique léniniste de la
dictature du prolétariat. »
Taine
·
L’échec de
l’économie dirigée
-
La
bureaucratisation
1791 : 670
emplois des ministères
1794 : 3000
1795 : 5000
Recrutement au sein
des sans –culottes
formation d’une
bureaucratie dévouée au pouvoir
« A Paris, où ils commandent, une
minorité infime se recrute dans le rebut humain qui infeste les capitales, dans la canaille épileptique et scrofuleuse
qui héritière d’un sang vicié et avarié par
sa propre inconduite importe dans la civilisation les dégénérescences,
l’imbécillité, les affolements de ses instincts rétrogrades. »
« C’est dans ce basfond d’ignorance et de
vices que le gouvernement révolutionnaire va chercher ses états-majors et son
personnel »
« Dans le
personnel définitif de l’administration révolutionnaire, on n’y trouve guère
que les notables de l’improbité, de l’inconduite et du vice, au moins de
l’ignorance, de la bêtise et de la grossièreté. »
« D’après
le découragement où les avait plongé la
loi du maximum, on peut juger de l’abattement dans lequel il serait tombé sous
le système indéfiniment maintenu très probablement sur la moitié du territoire :
la culture au bout d’un an ou deux fut devenu nulle ou improductive ; déjà
sous toute sorte d’exhortations ou de
menace, le paysan demeurait inerte, en apparence insensible et sourd comme un
bête de somme surmenée, qui sous les coups s’entête, s’abat et ne bouge plus.
L’expérience avait été faite en Chine au XI siècle et, selon les principes, longtemps,
régulièrement, par la main de l’état omnipotent sur les hommes les plus
laborieux du monde et ces hommes étaient morts par myriade
comme des mouches. Si les français,
à la fin de 1794 et pendant les années suivantes, ne sont pas morts comme des
mouches, c’est parce que le régime jacobin s’est détendu trop tôt. »
Substituez partout la contrainte extérieure,
artificielle et mécanique au stimulant interne naturel et vivifiant vous
n’obtiendrez que l’atrophie universelle
Pour
Taine, une économie dirigée de
producteurs qui n’en voulaient pas était une catastrophe. L’histoire économique du communisme au XX siècle (collectivisation en URSS, grand
bond en avant en Chine…) me semble confirmer le point de vue de Taine.
Là
aussi, l’histoire du communisme au XX
siècle confirme le pronostic.
232 La terreur
Nécessité
de la terreur
Mazauric
Terreur= Mise en forme
légale et administrative de l’intimidation des opposants à la révolution pendant
la période jacobine
La terreur fut
essentiellement un instrument de défense nationale et révolutionnaire
contre les rebelles et les traitres. La terreur retrancha de la
nation les éléments socialement inassimilables parce qu’aristocratiques ou
ayant liés leur sort à celui de l’aristocratie Elle conféra au Comités de
gouvernement la force qui leur permit de restaurer l’autorité de l’état et d’imposer
à tous la règle du salut public Elle contribua à développer le sentiment de solidarité
nationale .Elle permit d’imposer l’économie dirigée …
Les comités
révolutionnaires sont composés de patriotes sûrs et dévoués
La volonté du comité de salut public vise à régulariser la répression, à
maintenir la terreur dans son cadre légal, à contrôler le mouvement
populaire.
« C’est là le volet sombre et même
terrible de la révolution mais il faut
envisager l’autre face de cette politique : Le gouvernement révolutionnaire a eu comme impératif de
répondre aux besoins les plus urgents du peuple : rareté des denrées,
montée des prix, la misère Il a appliqué la solution autoritaire que
réclamaient les porte- parole populaire »
Vovelle
« La répression
qui suivit ces grands procès ( Danton ,
Hebert) , malgré son caractère limité, développa chez les militants un complexe
de peur qui paralysa la vie politique sectionnaire. De la liquidation des factions à la chute de Robespierre, la dictature du
gouvernement révolutionnaire ne fut plus contestée. »
« Le bilan de la
terreur doit être nuancé (entre
35 000 et 40 000 victimes) »
« La répression
fut organisée par la convention qui
s’attacha surtout à frapper les chefs épargnant les comparses »
·
Explication
par l’extérieur
= théorie des circonstances : contre
révolution / Vendée /danger aux frontières
=la patrie en danger
·
La vertu
est le correctif de la terreur
·
Bilan
globalement positif
Le régime de l’an II
avait permis au peuple de participer à la direction des affaires
Les thermidoriens
voulaient empêcher le retour à la démocratie politique et sociale
« C’est que Robespierre et ses amis ne sont pas des
tyrans sanguinaires : au-delà de la réponse aux circonstances, ils ont un haut idéal .Celui de
fonder la République par une régénération de
ses citoyens. » Vovelle
Sartre
« Oui,
dans un pays révolutionnaire où la bourgeoisie aurait été chassée du
pouvoir, les bourgeois qui fomenteraient une émeute ou un complot mériteraient
la peine de mort. Non que j’aurai la
moindre colère contre eux. Il est
naturel que les réactionnaires agissent dans leur propre intérêt, mais un
régime révolutionnaire doit se débarrasser d’un certain nombre d’individus qui
le menacent et je ne vois pas d’autre moyen que la mort. »
« On peut toujours sortir d’une prison.
Les révolutionnaires de 1793 n’ont probablement pas assez tué. »
Taine
Peine de mort pour
celui qui a plus de pain que nécessaire à sa subsistance contre le cultivateur qui ne porte pas ses
graines au marché chaque semaine
Le dogme qui proclame
la souveraineté du peuple aboutit à la dictature de quelques -uns et à la
proscription des autres
« Les jacobins se
disent représentants du peuple alors que le peuple est guillotiné »
Carrier :
« Nous ferons un cimetière de la France plutôt que de ne pas la régénérer
à notre manière »
« S’il faut
l’ivresse pour réveiller la brute, il suffit de la dictature pour éveiller le
fou »
« Despotisme
digne du Dahomey, un tribunal pareil à celui de l’inquisition, des hécatombes
humaines semblables à celle de l’ancien Mexique »
Le jacobin a canonisé ses meurtres, et
maintenant, c’est par philanthropie qu’il tue. C’est un fou qui a de la logique
et un monstre qui se croit de la conscience.
Au
milieu de leurs prisons et de leurs échafauds, ils n’avaient jamais cessé de
croire à leur bon droit, à leur humanité, à leur vertu et, dans leur chute, ils se sont considérés comme
des martyrs
Proudhon
Ces
hommes furent saisis d’une véritable fureur de gouvernement. Des mesures de salut
public étaient devenues nécessaires. Bientôt le bon plaisir des dictateurs fut
toute leur raison ils ne surent que proscrire et guillotiner.
Furet citant Engels
« La terreur nous l’imaginons comme le règne de ceux qui répandent la
terreur mais, tout au contraire, c’est
le règne de ceux qui sont terrorisés. La terreur n’est en grande partie que
cruautés inutiles perpétrées par des gens qui sont eux-mêmes effrayés. Je suis
convaincu que l’on doit imputer presque entièrement la règne de la terreur en
1793 aux Bourgeois surexcités, jouant
les patriotes, petit bourgeois philistins souillant de peur leur pantalon et la
lie du peuple faisant commerce de la terreur » Engels
Ferry : monstrueuse et puérile rêverie d’une société régénérée par
l’échafaud, incroyable mélange d’atrocité et de candeur, d’austérité naïve et
de rigueur implacable, de littérature et de cruauté, utopie pédagogique à la
fois absurde et sanglante à laquelle resteront éternellement attachés les noms
de st Just et de Robespierre.
Furet : « excuse débile des circonstances »
Quinet
« Combien de
temps répèterez- vous encore cet étrange non-sens que tous les échafauds
étaient nécessaires pour sauver la révolution qui n’a pas été sauvée ? »
« L’illusion des
terroristes est d’invoquer le succès pour se couvrir devant la postérité. Mais
le succès où est-il ? Les échafauds, le despotisme, 25 ans de guerre »
Soboul
« Parmi les victimes de la terreur, il y eut
une majorité de gens du tiers état : ils étaient hostiles au changement
par piété ou par traditionalisme. »
!!!!????
233 Thermidor
Soboul
Victoire de la
bourgeoisie
« Le gouvernement
révolutionnaire périt finalement de n’avoir u retrouver l’appui confiant du
peuple victime de la contradiction qui dès sa formation pesa sur son
destin »
Furet
Retour de la
bourgeoisie ?
Retranchement des 2/3
de leur revenus à 386 000 rentiers , emprunt forcé, banqueroute déclarée . ;
Taine
victoire d’une
fraction jacobine enrichie qui avait
peur de se faire raccourcir.
Barère :
« On faisait guillotiner son voisin pour que le voisin ne vous fît pas
guillotiner »
« Si la république jacobine meurt, ce n’est
pas seulement parce qu’elle est décrépite et qu’on la tue, c’est encore qu’elle
n’est pas née viable »
« Ce qui maintient une société politique,
c’est le respect de ses membres les uns pour les autres ». Ce n’était
évidemment pas le cas de la République jacobine.
24 La
question de la violence
Marxistes
« La révolution
qui commence à un caractère, il faut le dire, marqué par la violence même si
celle-ci avait déjà été présente auparavant »
« La Volonté
punitive constituait depuis 1789 un des
traits essentiels de la mentalité révolutionnaire » Vovelle
·
Violence
nécessaire
« La révolution est ombre mais aussi
lumière. Elle a été d’une grande violence parfois incontrôlé et sauvage,
parfois nécessaire face à la résistance d’un ancien monde qui se défendait
férocement » Vovelle
·
réaction
à des milliers d’années d’oppression
« Elle était la
réponse à la violence d’un passé qui ne voulait pas
mourir » Aulard
Babeuf 1789 « les maîtres nous ont rendu aussi méchants qu’eux »
·
Elle est
rendue indispensable étant donné les circonstances :
péril intérieur et extérieur : contre-révolution/Vendée/ étranger
·
Grandeur
de l’objectif
« En faisant périr les scélérats on
assure la vie de toutes les générations des hommes libres » Collot d’Herbois
« C’est par la violence qu’on doit
établir la liberté et le moment est venu d’organiser momentanément le
despotisme de la liberté pour écraser le despotisme des rois » Marat
·
Les jacobins ont tenté de canaliser la
violence populaire
Taine
Plus arbitrairement, plus brutalement, plus
injustement, que les vieux barons féodaux, la populace des campagnes taxe,
emprisonne, pille ou tue. »
« Plusieurs millions de sauvages sont ainsi
lancés par quelques milliers de parleurs.
D’une part, la force brutale se met au service du dogme radical, d’autre
part, le dogme radical se met au service de la force brutale »
Car le propre d’une insurrection populaire
c’est que personne n’obéissant à personne les passions méchantes y sont libres
autant que les passions généreuses et
que les héros ne peuvent contenir les assassins
Description détaillée
des violences (contrairement à Soboul) =
gravures de Goya (duchesse de Lamballe)
Il et révulsé par la
violence populaire
haine+ Ressentiment
Il entre
en correspondance avec la sensibilité moderne des droits de l’homme, de
la condamnation des crimes contre l’humanité.
Résumé
|
Soboul
|
Taine
|
causes
|
capitalisme
|
crise
politique
idéologie
|
peuple
|
exploité
révolté
|
bête
sauvage
|
dynamique
|
lutte des
classes
|
passions
|
constitution
91
|
bourgeoise
|
anarchique
|
Rousseau
|
génie
|
demi-fou
|
jacobins
Robespierre
|
héroïques
|
fanatiques
|
terreur
|
indispensable
sauver la patrie
|
aboutissement
inévitable
|
violence
|
justifiée
|
injustifiable
|
protagonistes
|
élite/peuple
|
guerre
civile
|
sans-culottes
|
représentants
du peuple
|
fraction
activiste du peuple
|
Babeuf
|
précurseur
du communisme
|
précurseur
du totalitarisme
|
Appréciations sur l'oeuvre de Taine
Jaurès :
« Taine a construit la
vision la plus futile, la plus superficielle qui soit, la plus dangereuse
aussi. »
Seignobos
Le
« plus inexact des historiens français » « qui n’a aucune idée
de ce que doit être un livre d’histoire, les origines étant un ouvrage
partisan » « Les origines négligent les attaques auxquelles la révolution
devait faire face et donnent ainsi la peinture d’un duel d’où l’on aurait
effacé l’un des deux adversaires, ce qui donne à l’autre l’aspect d’un
fou »
Quinet :
« Si l’on isole du
spectacle des armées celui de l’intérieur on voit au-dedans un peuple furieux
sans apercevoir la cause de sa fureur »
François
Mélonio :
« L’histoire
de Taine assiège le lecteur d’un amas d’horribles faits divers, choisis avec
plus de goût pour la sensation forte que de discernement. »
Soboul
Soucieux de défendre l’ordre social, Taine prend le
parti de la noblesse contre la bourgeoisie, de la bourgeoisie contre le peuple.
Des motivations révolutionnaires, il ne voit qu’envie cupide parmi la
bourgeoisie, parmi le peuple, qu’instinct sanguinaire. …Ayant délibérément
écarté de son propos la guerre et ses conséquences pour ne s’attacher qu’aux
problèmes et aux luttes intérieures, Taine a faussé toute l’histoire de la
révolution. Il passe sous-silence l’alliance de la contre révolution et de
l’étranger, le complot aristocratique, l’armement des émigrés, la trahison
partout présente
Et pourtant …
Soboul
« Cependant, attaché à
décrire avec autant de mépris que de crainte les mouvements populaires, Taine
en a souligné la complexité, montrant l’imbrication des forces sociales, des
intérêts personnels et des passions collectives. Pressentant la nécessité du
recours à la psychologie sociale, Taine a été, malgré tout, pour les historiens
de la révolution et au témoignage même de George Lefebvre, un initiateur, un
éveilleur. »
Mona Ozouf
« Obscurcie pour les années 1880, sa capacité
prédictive reste stupéfiante pour le XX siècle…La défiance à l’égard du
progrès, l’ombre des désastres à venir, la hantise des signes de l’inhumain,
tout ce qui, voici un siècle, rendait son propos inécoutable est précisément ce
qui nous porte aujourd’hui à lui prêter une oreille attentive. Par là, le
« monument à demi-ruiné » tient encore bon. »
Conclusion
Bilan de la révolution
Soboul :
1793 = anticipation dont il reste à réaliser
la promesse. La tentative de l’an II, malgré l’échec final, parait valeur
d’exemple. Ce fut une tentative grandiose et dramatique.
Taine :
En Egypte, dit Clément d’Alexandrie,
les sanctuaires des temples sont ombragés par des voiles tissés d’or :
mais, si vous allez vers le fond de l’édifice et cherchez la statue, un prêtre
s’avance d’un air grave en chantant un hymne en langue égyptienne et soulève un
peu le voile comme pour vous montrer le Dieu. Que voyez- vous alors ? Un
crocodile. Le Dieu des Egyptiens
paraît : c’est une bête vautrée sur un tapis de pourpre.
On a pu persuader au bon public que
les crocodiles étaient des philanthropes, que plusieurs d’entre eux avaient du
génie, qu’ils n’ont guère mangé que des coupables et que, si, parfois, ils en
trop mangés, c’est à leur insu , malgré eux, ou par dévouement, se sacrifiant d’eux- mêmes au bien commun.
Furet
II y a deux moyens sûrs de ne pas
comprendre la révolution, c’est de la maudire ou de la célébrer.
Ceux qui la maudissent sont condamnés
à rester insensibles à la naissance tumultueuse de la liberté et de l’égalité.
Ceux qui la célèbrent sont incapables d’expliquer ni même d’apercevoir ses
tragédies sauf à les couvrir de l’excuse débile des circonstances. Ils restent
aveugles à l’ambiguïté constitutive de l’événement qui comporte à la fois les
droits de l’homme et la terreur, la liberté et le despotisme.
Tocqueville : Surprise mi-admirative, mi- horrifiée.
Débat
·
On
aurait pu arriver à l’égalité et à la fraternité avec moins de sang
·
Vision
erronée : périodes de calme + crises (prise de la bastille, massacres de
septembre, terreur…)
·
La
mal commis au nom du bien à venir
·
Les
fleurs étaient belles, les fruits mauvais.
·
La
théorie était belle mais les travaux pratiques ont foiré (Chaunu)
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